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Habib El Malki et la «décadence politique»
Publié dans Lakome le 24 - 05 - 2013

L'Usfpéiste attaque Benkirane et parle de «recul politique sans précédent»... tout en défendant les sorties de l'Istiqlal et le rôle exécutif majeur gardé par le roi dans la nouvelle constitution. Une interview surréaliste accordée à Lakome.
Interview réalisée par Hamid El Mehdaouy - Traduit de l'arabe par Ahmed Benseddik
- Lakome : Certains observateurs ont été surpris lors de la conférence de presse de mercredi consacrée à l'annonce du début de la fusion du Parti travailliste et du Parti socialiste avec l'USFP, de vous voir assis à la table de signature de la déclaration de cette fusion. Quel était le message ?
Habib El Malki : La nouvelle direction fonctionne selon une nouvelle méthodologie basée sur la gestion collective des affaires du Parti. Ainsi, Driss Lachgar ne fonctionne pas de façon solitaire, il tient à la coordination et à l'implication des dirigeants du parti, dont la présidence de la commission administrative, dans cette gestion.
- Comment voyez-vous la crise actuelle du gouvernement ?
Le Maroc n'a pas besoin de cette crise politique actuelle, ce que nous vivons aujourd'hui est le résultat d'un processus gouvernemental qui se distingue par les prises de décisions individuelles du chef de gouvernement. Il était naturel que la situation arrive à cette impasse.
- Cela signifie, à votre avis, que Benkirane est responsable de la situation dans laquelle se trouve son gouvernement ?
La façon dont Benkirane gère son gouvernement va finir par faire avorter ce dernier. Un chef d'un club de sport ou d'un groupe artistique ou une entité politique est le premier responsable de tout ce qui se passe en son sein. Nous notons que la façon dont les choses se gèrent dans la majorité gouvernementale manque de maturité et de rationalité, elle est dominée par l'impulsivité et les surenchères. Je me demande par conséquent comment réussira le chef de gouvernement à gérer les grands dossiers ? Dispose-t-il des qualités requises par cette responsabilité ?
- En vertu de votre longue expérience politique, quelle issue vous prévoyez à la crise actuelle du gouvernement ?
Le roi va exercer ses pouvoirs constitutionnels de l'article 42.
- Pensez-vous que c'est une conduite démocratique qu'un parti (l'Istiqlal) aille recourir à l'article 42 de la Constitution pour trancher un différend au sein du gouvernement?
C'est normal puisque le chef de gouvernement n'assume pas ses prérogatives constitutionnelles.
- Certains se demandent pourquoi impliquer le roi dans une telle affaire finalement simple : un parti veut se retirer du gouvernement, c'est une décision qui le regarde d'autant plus que l'article 47 de la Constitution est clair à ce sujet ?
Parce que le roi préside le Conseil des ministres et que la présidence de ce dernier nécessite une consultation avec le roi, par conséquent il est sain et logique de recourir à l'article 42.
- Mais certains pensent que ce sujet a pris en otage la vie politique et l'a paralysée en attendant que le roi revienne de ses vacances ?
C'est le premier test de la nouvelle constitution.
- Ne croyez-vous pas que ce problème doit être résolu?
Nous sommes au début de l'application de la Constitution.
- La Constitution ne comporte aucun article dédié clairement à la façon de gérer les crises politiques quand le roi est en vacances?
Non, il y a plusieurs possibilités, par conséquent je considère que le recours à l'article 42 est approprié.
- Le roi est hors du Maroc et les investisseurs attendent l'issue de cette crise, n'est-ce pas une situation politique coûteuse pour le Maroc d'autant plus que la Constitution marocaine est silencieuse à propos de la façon de gérer les crises politiques quand le roi est en vacances à l'étranger ?
Il s'agit d'une question passagère, l'absence du roi ne vide pas l'article 42 de son contenu.
- Êtes-vous pour la perpétuation de cette situation ?
Le roi est un arbitre, il est le garant de l'équilibre entre les institutions constitutionnelles, et donc le recours à lui est un recours à la sécurité. L'expérience actuelle se trouve à la croisée des chemins, il était possible de ne pas en arriver là, mais le chef de gouvernement, malheureusement, n'assume pas ses responsabilités et ne possède pas les qualités des chefs de gouvernement.
- Pourquoi vous épargnez le roi et vous critiquez toujours le chef de gouvernement ?
Parce que c'est ce dernier qui gère les affaires du gouvernement.
- Mais certains considèrent que c'est un gouvernement de façade et que le vrai gouvernement se trouve au palais royal ?
Nous appelons à l'application de la Constitution. Malheureusement, le gouvernement a abandonné toute volonté politique ce qui a conduit à la crise actuelle. Lorsque nous appliquerons bien la Constitution alors nous saurons qui gouverne et qui ne gouverne pas.
- Les articles 41 et 42 de la Constitution sont clairs : ils attribuent au roi tous les pouvoirs religieux, exécutif et judiciaire. En plus, il préside le Conseil des Ministres par lequel passent tous les projets stratégiques ?
Cette constitution a été votée par le peuple et nous avons le devoir de nous y conformer.
- Certaines personnes considèrent que vous êtes les premiers à violer la Constitution, lorsque vous attribuez au gouvernement la responsabilité d'une situation dont elle n'est pas responsable, en raison de l'existence des articles 41 et 42 de la Constitution. N'êtes-vous pas injustes avec ce gouvernement qui dans la réalité ne gouverne pas ?
Non, pas du tout, nous pratiquons la politique et nous ne jugeons pas les personnes. Il est de notre devoir en tant qu'opposition, de sonner l'alarme et avertir que le chef de gouvernement n'assume pas sa responsabilité dans la gestion des affaires publiques.
- Voici une question claire et j'aimerais une réponse claire de votre part: Est-ce que le roi gouverne ou ne gouverne pas ?
Il gouverne conformément à la nouvelle constitution.
- S'il gouverne, c'est qu'il peut avoir raison mais aussi se tromper, pourquoi vous ne le critiquez jamais quand il se trompe, lorsqu'il lui arrive de se tromper ?
Nous sommes au début d'une nouvelle expérience constitutionnelle.
- Mais pourquoi vous accordez un délai au roi et vous ne l'accordez pas au chef de gouvernement ?
Cette question doit être adressée au Parti de l'Istiqlal. Grâce à notre suivi des affaires du gouvernement, nous considérons que le chef de gouvernement n'a pas répondu de façon convaincante aux initiatives prises par le parti de l'Istiqlal, que ce soit à travers le premier ou le deuxième mémorandum.
- Vous voulez dire que vous approuvez entièrement le contenu du mémorandum de l'Istiqlal ?
C'est une question qui concerne le parti de l'Istiqlal.
- Benkirane a justifié son refus de répondre au mémorandum du parti de l'Istiqlal parce qu'il était accompagné d'insultes.
Nous, en tant qu'opposition, ce qui nous préoccupe le plus c'est de poursuivre les réformes et en particulier l'application de la Constitution. Nous constatons l'absence de toute volonté politique dans tout ce qui concerne l'application de la Constitution.
- Est-ce que l'exigence de l'application de la Constitution s'exprime par les insultes et les diffamations réciproques ?
C'est un discours politique qui les regarde, alors que nous, nous avons une culture politique.
- Voyez trouvez que l'insulte est une chose saine pour la vie politique marocaine ?
Nous, nous avons notre style et notre discours politique, et nous considérons que cette «décadence politique» est une première dans l'histoire des gouvernements marocains. Le Maroc n'a jamais vécu cette «décadence politique» même dans ses phases les plus sombres. Revenez aux archives écrites et audiovisuelles. Ce que nous vivons aujourd'hui, c'est un recul politique sans précédent.
- Certains vous font porter une grande part de responsabilité dans ce recul politique, car vous n'avez pas réussi la transition démocratique et n'avez pas mis le pays sur des rails constitutionnels solides après l'expérience de l'alternance ?
Vous posez des questions qui mélangent le présent et le passé.
- Mais le présent n'est que la résultante du passé et si on ne corrige pas les erreurs du passé on risque de les reproduire dans le présent et l'avenir ?
Je vous reconfirme que le gouvernement Benkirane a échoué dans la gestion des grands dossiers, et la plus grande preuve est sa crise actuelle.
- Certains vous attribuent la responsabilité de la crise actuelle du gouvernement parce que vous n'avez pas tenu à élaborer une loi sur les partis et un code électoral permettant l'émergence de confortables majorités gouvernementales plutôt qu'un paysage politique balkanisé, si bien que tous les gouvernements sont à la merci du palais ?
Croyez-vous que les gouvernements précédents avaient une majorité absolue pour gérer les affaires gouvernementales ?
- Hamid Chabat a appelé, lors d'un récent meeting à Fès, à la formation d'un gouvernement de coalition nationale. Voyez-vous un besoin pour un tel gouvernement ?
Nous avons choisi l'opposition, comme orientation stratégique et non comme orientation de circonstance qu'on module en fonction de calculs tactiques. Le retour au gouvernement est donc lié aux résultats des prochaines élections.
- Si vous revenez au gouvernement, accepteriez-vous d'y être aux cotés du Parti de l'Istiqlal ?
Cela dépend des résultats des prochaines élections et des données qui vont en seront issues.
- Acceptez-vous pour partenaire un parti dirigé par Hamid Chabat ?
Nous considérons que le parti de l'Istiqlal est un allié historique de l'USFP.
- Même si c'est Chabat qui est à sa tête?
Le Parti de l'Istiqlal est une institution, et nous traitons avec les institutions.
- Même avec Chabat à sa tête ?
Bien sûr.
- Mais certains le tiennent pour responsable de la décadence politique que vous avez évoquée et que vous avez qualifié de recul sans précédent ?
Le Parti de l'Istiqlal est un allié stratégique de l'USFP.


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