Suite à l'intervention policière musclée contre les manifestants du 20 février à Casablanca. Plusieurs organisations et personnalités ont rapidement réagi et exprimé leur indignation. «Ce qui vient de se passer devant siege PSU à Casablanca est inadmissible! Tabassage d'une violence inouie». Ce n'est pas là le commentaire d'un militant du 20 février, mais c'est le tweet du député USFP Khalid Hariri qui s'est déplacé au siège du PSU l'après-midi du dimanche 13 mars, lieu de rassemblement des manifestants du mouvement du 20 février après l'intervention des forces de l'ordre pour interdire et disperser le sit-in programmé par le mouvement. Son parti, ainsi que plusieurs personnalités qui se sont réjouis du discours du roi donné le mercredi 9 mars-où celui-ci a nommé une commission pour réviser la constitution actuelle- ont été surpris par l'ampleur de l'intervention des services de police. «Ce qui s'est passé aujourd'hui est scandaleux» a déclaré Noureddine Ayouch à lakome.com. Le publicitaire qui a appelé dans un débat radiodiffusé, au lendemain du discours royal, de ne pas sortir le 20 mars, a visiblement changé d'avis. «Je sortirai à chaque fois que la voix des jeunes ne se fait pas entendre, il faut que les jeunes s'expriment et parlent au roi» ajoute-t-il. Ayouch a également appelé à poursuivre tous les responsables derrière ces évènements de Casablanca, pour en finir une fois pour toutes avec ces méthodes. Un autre homme d'affaires, Karim Tazi, a considéré sur sa page Facebook que «ces tabassages injustifiables ne vont qu'apporter de l'eau au moulin de ceux qui sont restés méfiants après le discours du 9 mars et radicaliser les jeunes». Selon lui, calmer la majorité des marocains par l'annonce de la réforme constitutionnelle et recourir à la répression de manifestations pacifiques est une erreur. Quand à l'Association marocaine des droits humains (AMDH), «ces attaques contre des manifestants pacifiques dévoile la nature répressive du régime marocain» expliquent les militants des droits de l'homme dans un communiqué. Les militants des droits de l'homme à Casablanca réitèrent leur revendication «d'une constitution démocratique réelle issue de la volonté populaire, assurant la séparation des pouvoirs, et qui reconnaisse les droits de l'homme dans leur universalité». Sur le site d'Al Adl Wal Ihssane, les islamistes s'exclament "Ce que plusieurs villes du Maroc ont vécu en ce dimanche 13 Mars, de la terreur à la répression physique, est effectivement le signe de l'entrée du Maroc dans une nouvelle ère. Une nouvelle ère qui dessine les contours d'un avenir incertain, où le rouge du sang des citoyens se mélange au noir de l'étouffement des libertés et de l'assassinat de la démocratie" Et enfin, le mouvement du 20 février assure que la mobilisation se poursuivra, et que la «terreur semée par les forces de l'ordre n'aura pas raison de leurs revendications légitimes et populaires».