La répression est toujours à l'ordre du jour du régime politique marocain, rappelle Human Rights Watch (HRW). Dans son rapport 2013, l'ONG rappelle que les dissidents continuent d'être malmenés sur le territoire marocain, à la fois par la violence policière et aussi suite à des procès inéquitables aboutissant à des peines de prison. « Si on en juge par le texte de la constitution adoptée en 2011, les dirigeants du Maroc reconnaissent qu'il est crucial de mieux respecter les droits humains pour satisfaire les aspirations populaires, a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. Mais à en juger par les pratiques sur le terrain, ils doivent comprendre que les paroles, à elles seules, ne suffisent pas. » Une grande partie du rapport de HRW sur le Maroc traite de la Justice, secteur loin d'être indépendant selon l'ONG et qui est un instrument politique pour faire taire les opposants. "En janvier 2013, une cour d'appel a prononcé des peines de prison contre cinq manifestants soutenant le Mouvement du 20-Février, lancé en 2011 à l'époque des manifestations pour les réformes, en se basant sur des aveux que les inculpés ont dénoncés comme extorqués sous les coups, et sans que soit présenté au tribunal aucun témoignage ni autre preuve susceptibles de les relier aux délits dont on les accusait." Par ailleurs, HRW rapporte que les atteintes aux droits de l'homme se poursuivent dans la région du Sahara. "Le Maroc refuse de laisser manifester les activistes indépendantistes au Sahara occidental ou de reconnaître légalement les associations dont les leaders sont connus comme partisans de l'indépendance". HRW a invité, enfin, le Maroc, a mettre fin à sa politique des sacralités et des trois lignes rouges : l'Islam, la monarchie et l'intégrité territoriale, souvent utilisés comme prétextes à la restrictions des droits et des libertés. "L'abolition de telles lois devrait être une priorité au moment où le Maroc entreprend d'accorder sa législation à la constitution de 2011" a conclu HRW.