Violemment réprimés et mis en état d'arrestation suite à un sit-in samedi dernier, des activistes politiques et des syndicalistes ont été poursuivis par le procureur sabotage et violence à l'encontre d'agents de l'ordre. Rassemblés dans un sit-in, samedi dernier à Ouarzazate, à l'appel de la Confédération démocratique du travail, les syndicalistes ont été surpris par l'intervention policière qu'ils ont qualifiée de "musclée et sans avertissement préalable". Suite à cette attaque, quatre personnes ont été blessées, quatre autres ont été arrêtées par la police. Lakome a appris que les personnes arrêtées et d'autres syndicalistes ont été par la suite poursuivis par le procureur du roi de Ouarzazate. Chefs d'accusation? Sabotage, violence à l'encontre d'agents de l'ordre et rassemblement non-autorisé. Les cinq inculpés devront répondre de ces accusations devant le Tribunal de première instance de Ouarzazate le 17 janvier. Ce n'est pas la première fois que les militants de la CDT de Ouarzazate sont confrontés à la répression et l'interdiction par les autorités. Quelques semaines auparavant, le militant du même syndicat Hamid Majdi, a été impliqué malgré lui dans une affaire de trafic de drogue, dans ce que l'AMDH et le Parti socialiste unifié ont qualifié de procès pré-fabriqué pour s'attaquer aux leaders syndicaux de la région. Nabila Mounib, la Secrétaire générale du PSU considère que les autorités franchissent un nouveau palier dans la répression des libertés syndicales. "Le système devient fou et commence à recourir à des méthodes d'une autre ère" a-t-elle déclaré à Lakome. D'un autre côté, l'Association marocaine des droits humains (AMDH), s'est montrée très inquiète quand à la montée de la limitation des libertés syndicales et d'expression. "On frappe les gens, on les interdits de s'exprimer et de protester, on casse leurs voitures, on les arrête, et on les accuse d'avoir commis tout ce qu'ils ont subi" telle a été le sentiment de Samira Kinani, membre du Bureau central de l'AMDH, interrogée sur la question par Lakome.