Le nouveau numéro 2 d'Al Adl wal Ihssane, Fathallah Arsalane, revient sur l'interdiction de son organisation, de la possibilité de devenir un parti politique et sur le mouvement du 20 février, et les possibilités de partenariats avec les autres tendances. Le nouveau numéro 2 d'Al Adl wal Ihssane, Fathallah Arsalane, revient sur l'interdiction de son organisation, de la possibilité de devenir un parti politique et sur le mouvement du 20 février, et les possibilités de partenariats avec les autres tendances. L'ancien porte-parole de la Jamaâ Al Adl Wal Ihsane et désormais son nouveau Secrétaire général adjoint, Fathallah Arsalane, a accordé une longue interview au quotidien londonien Al Quds al Arabi. Il y est revenu sur l'évolution de son organisation après le décès de son guide, le Cheikh Abdessalam Yassine: « La Jamaâ n'était pas seulement le Cheikh. Certes, il y avait un rôle central, mais l'organisation avait ses instances et ses visions, a-t-il expliqué, et d'ajouter, nous n'avons pas peur de l'évolution, nous évoluons d'ailleurs tout le temps ». Au fil de la discussion, Fathallah Arsalane a exprimé l'ouverture de son organisation aux autres tendances et sensibilités de la société avec lesquelles Al Adl partage certaines valeurs et visions. Il a, à ce titre, rappelé l'implication de la Jamaâ dans les protestations du 20 février jusqu'à son retrait de la rue, au lendemain des élections de novembre 2011. Un retrait dû, selon Al Adl, à l'intolérance de certaines composantes du 20 février envers « les spécificités de la sociétés marocaines, et la réalité de ce mouvement de masse », des réalités qui seraient plus proches à la Jamaâ. Il n'a cependant pas rejeté l'idée que son organisation se transforme en parti politique... mais sous des conditions tout à fait différentes que celles d'aujourd'hui : « Le problème n'est pas le nôtre, mais celui de l'Etat qui n'autorise les partis que si ceux-ci subissent les lignes rouges que l'Etat dessine. Et il ne suffit pas seulement de subir ces lignes rouges, mais également de gagner la sympathie de ceux qui règnent. Ce n'est ni la Constitution ni les lois qui décident, mais c'est bien les instructions et ceux qui gouvernement réellement, et non les gouvernements » En se comparant au reste du paysage politique « institutionnalisé » et le PJD en particulier, Arsalane explique que son organisation est beaucoup plus présente et plus influente que le reste : « Si l'objectif de l'action politique est d'agir sur le paysage et la prise de décision, nous le réalisons bien alors, même sans être un parti politique » Concernant la monarchie et la commanderie des croyants, le N°2 d'Al Adl est resté campé sur les positions de son organisations, puisées à la fois dans le religieux et le politique. « L'héritage du règne a été associé à l'arbitraire, l'injustice, l'oppression et le monopole du pouvoir. Ce sont des freins et des maladies qui ont accompagné l'histoire des musulmans, et nous sommes une partie de cette histoire là. Pour dépasser cela, il n'y a pas d'alternative à un règne juste, où les gouvernants sont choisis et rendraient des comptes. Un règne qui sépare entre le pouvoir et la fortune ». Ancienne interview accordée à Lakome par Fathallah Arsalane quand il était porte-parole de la Jamaâ en mars 2011.