Il faut désormais se résigner à considérer que chaque match de football disputé en nocturne à Rabat ou à Casablanca sera suivi d'actes de vandalisme à la sortie du stade. De véritables scènes de terreur s'emparent alors des villes et surtout à Casablanca avec des dégâts matériels d'une grande ampleur. Infrastructures sportives saccagées, transports en communs cassés, signalisations urbaines arrachées, véhicules défoncés, vitrines et devantures brisées et citoyens molestés sinon menacés. Le bilan, après les matches du WAC, du Raja et des FAR est plus qu'inquiétant ou alarmant : il est dramatique et… tragique puisqu'il y a eu mort d'hommes sans parler des centaines de blessés qui ne retrouveront jamais l'usage de tous leurs membres. En fait, le football aujourd'hui n'est plus que l'exécutoire pour toute une jeunesse désœuvrée et déboussolée, sans repères dans une société qui a depuis longtemps rompu les digues de l'éducation, la formation et partant des valeurs humaines. D'où la montée en puissance d'un hooliganisme à la marocaine, agressif en diurne et volontairement casseur quand tombe la nuit. Casser, pour ces voyous se réclamant supporters de clubs, c'est exister enfin dans une société qui les a marginalisés en ignorant leurs droits les plus élémentaires et comme toujours, c'est chaque fois à la suite d'une “hécatombe” que l'on se souvient des dangers de la jeunesse de ces quartiers périphériques. Aucun discours moralisateur ne ramènera ces vandales dans le droit chemin, sinon, pour combattre ce fléau en appeler à des jugements en flagrant délit pour jeter les bases d'une politique de prévention. Et pourquoi pas, dans une première étape, ne pas imposer une interdiction de stade aux “casseurs” déjà fichés ?