Code de la famille, bilan d'un an après la réforme de la Moudawana Diminution significative du taux de mariage et baisse alarmante du taux de divorce au Maroc. Telle est la synthèse du bilan chiffré rendu public par le ministère de la Justice un an après l'application du nouveau code de la famille promulgué et appliqué depuis le mois de février 2005. La lecture du bilan des tribunaux des familles, dressé par le ministère de la Justice un an après l'application du nouveau code de la famille confirme deux choses : les Marocains se marient de moins en moins et n'osent plus entamer la procédure de divorce. Pour la première fois dans l'histoire du Maroc contemporain, le taux de divorce enregistre une baisse de -40,09 % (avec 26 914 cas), depuis l'entrée en vigueur de la Moudawana en février 2005 contre 8,38 % (44 922 cas) en 2003. Vous l'avez certainement déduit, le nouveau code de la famille, nettement plus défavorable pour la gent masculine qui divorçait à tour de bras, y est pour beaucoup. En outre, ses nouvelles dispositions, pour ne pas dire ses contraintes, semblent influencer même le taux du mariage, qui passe à -7,61 % (243492 mariages) entre 2004/2005, contre 7,05 % (avec 263 553 unions) en 2003. À la lecture des tableaux de statistiques rendus publics pour la première fois par le ministre de la Justice, Mohamed Bouzoubaâ, l'état des lieux de l'après-Moudawana fait que les mariages et les divorces ont manifestement régressé au Maroc en raison de la complexité des nouvelles conditions mises en place dans le cadre de la nouvelle Moudawana. Au manque notable de moyens financiers des couples en perspective de mariage, viennent s'ajouter à présent les difficultés légales auxquelles sont exposés dorénavant les couples en instance de divorce (garde des enfants automatique pour la femme, pension alimentaire trop élevée, répartition des biens en cas de séparation …). Autre chiffre marquant, le rappel de l'expulsé au domicile conjugal, selon les dispositions de l'article 53 du code de la famille visant la protection de la famille, en particulier la femme et les enfants, s'applique de manière efficace. Selon le ministre de la Justice, le nombre de cas de rappel de l'expulsé au domicile conjugal par le Parquet général a atteint 1.011, un an après l'entrée en vigueur de ce code. En gros comme en détail, lorsqu'elle n'est pas accusée de tous les maux, la Moudawana, parce qu'elle n'a pas été correctement expliquée et vulgarisée, fait trop peur aux ménages, toutes catégories confondues, instruites ou non alphabétisées.