Conflit OMP/SNOMPH Les marins pêcheurs hauturiers de Tan Tan et les armateurs continuent de danser sur la corde raide et les récriminations vont bon train. Certaines voix s'élèvent pour dire que le SNOMPH place la barre très haut. Somme toute la réconciliation et le compromis ne sont pas à l'ordre du jour Ça sent encore le roussi dans le bras de fer engagé entre les marins pêcheurs et officiers oeuvrant sous le parapluie de leur syndicat, le SNOMPH et les armateurs de la pêche hauturière. Et rien n'indique que les ardeurs soient près de se calmer, les deux camps n'en finissant pas de danser sur la corde raide. Aussi bien à Agadir qu'à Tan Tan, les revendications réitérées des marins s'entêtant à s'accrocher avec vigueur et fermeté au principe de la rémunération en fonction de la valeur vénale des captures continuent de marquer le rythme des récriminations. La conférence de presse donnée le 27 juin à Casablanca sous le thème : “Soulèvement des marins pêcheurs hauturiers de Tan Tan contre la misère, l'exploitation et l'injustice”, le ton a été donné pour marquer leur grogne. Mais l'on continue tout autant de s'étonner que des réunions successives ramenant la partie gouvernementale à la table des négociations n'aient abouti à rien de concret alors que les pourparlers allaient bon train depuis le mois d'avril. Le compte rendu de la réunion du 26 avril ne laisse-t-il pas présager une prédisposition à l'entente et la concertation : “ Lors de cette rencontre, les discussions ont porté essentiellement sur la mise en place d'un cadre favorisant le dialogue entre les deux parties afin de définir les modalités devant régir les relations entre armateurs et marins au niveau de la pêche hauturière ” ne cesse-t-on de déclarer aux entournures des PV de réunions. Il est plus que jamais clair que la partie gouvernementale se détourne autant que faire se peut de toute position de père fouettard et se montre résolument hostile à toute approche dépourvue de concessions de part et d'autre des camps adverses. Car au delà des raisons qui ont pu entretenir la guéguerre il y va après tout de la préservation de l'espèce et du développement d'un secteur vital pour notre économie. Pas de commission à l'horizon Toujours est-il que le PV signé le 6 juin par le ministre de la pêche et le gouverneur de la province de Tan Tan et qui a mené le SNOMPH à suspendre la grève le 12 du même mois, les marins de la pêche hauturière de Tan Tan grincent des dents et déplorent le non respect du ministère de l'Intérieur de ses engagements pris dans le PV du 6 juin 2002. Plusieurs résolutions sont au menu. Le ministre et l'autorité locale de la ville s'engagent à veiller au réembarquement de l'ensemble des marins, au paiement du reliquat des salaires, à la mise en place d'une commission qui aura la charge de plancher sur les requêtes présentées par les marins et d'examiner leur bien-fondé. Ce PV qui devait consacrer l'arrêt des hostilités a fait l'effet d'un pavé dans la mare tellement il a servi à les raviver au lieu de les faire taire. Le Syndicat repart alors de plus belle pour entonner la même rengaine et élargir le registre des dénonciations. Du côté des armateurs, le ton est également formel et l'engagement est total vis-à-vis des décisions qui émanent du gouvernement et des autorités locales des deux villes, Agadir et Tan Tan : “ Comme vous le savez, martèlent-ils, les sociétés de pêche hauturière, membres de notre association, ont toujours veillé à la persistance d'un climat social serein en recherchant constamment le dialogue avec l'ensemble de leurs personnels pour le bien mutuel ”. Il va sans dire que si chacune des parties campe sur ses positions et s'écarte de toute approche de compromis et de concession, toute voie empruntée pour le dialogue social serait condamnée à l'enlisement. Or, et ce n'est un secret pour personne, les conditions de réussite du plan d'aménagement de la pêcherie céphalopodière restent conditionnées par l'adhésion de tous les partenaires.