On choisit bien les moments et les opportunités propices pour faire pression sur des Etats et des régimes, dont l'option démocratique et pluraliste est depuis longtemps une réalité palpable ou tout au moins marchant sur cette voie. La Tunisie, à l'occasion de la tenue d'un événement de dimension mondiale, le sommet mondial des sociétés de l'information (SMSI), prévu à partir du 16 novembre courant, ou encore le Maroc, suite aux mesures prises pour lutter contre le phénomène de l'immigration clandestine. Dans le cas tunisien, administration américaine,quai d'Orsay, Union Européenne et ONU réunis, ont multiplié les pressions via des déclarations et des allusions liant la tenue de ce sommet interplanétaire à l'amélioration des Droits de l'Homme dans le pays. Dans celui du Maroc, les manœuvres d'Amnesty International, reporters sans frontières alliés à la propagande du Polisario ont redoublé d'efforts ces derniers temps. Ils se proposent semble-t-il, de focaliser l'opinion mondiale sur la situation des droits de l'Homme au Maroc et les conditions dans lesquelles les milliers de Subsahariens ont été reconduits soit chez eux par avion, ou encore vers le territoire algérien d'où ils s'étaient introduits. Les îlots du pluralisme, de tolérance, de liberté et symboles de la démocratie naissante au Maghreb sont visés en premier lieu. Leurs voisins d'Algérie ou de Libye, régimes quasi-absolus, foncièrement totalitaires et pionniers de l'hégémonisme dans la région sont curieusement épargnés. Le plus amusant dans le cas tunisien est sans doute la volte face opérée deux semaines après une présumée grève de faim de huit personnalités supposées être des représentantes de l'opposition. D'abord, trois des six partis de l'opposition légale se sont démarqués du mouvement de grève de la faim. Ensuite l'un des huit opposants tunisiens en grève, Abderraouf Ayadi a décidé de son côté de rompre le mouvement en raison de la détérioration de son état de santé Comme quoi, les pressions exercées sur la Tunisie à une semaine du sommet du SMSI et dans la foulée de la célébration du 30ème anniversaire de la Marche verte et du 50ème anniversaire de l'indépendance marocaine ne relèvent finalement que de la pure manipulation .