DROGUES : saisies à Casablanca de barbituriques, chira et cocaïne Encore une fois, la police casablancaise tape fort. Après la saisie, la semaine dernière, de plus 1000 psychotropes sur le boulevard Ibn Tachfine; cette fois-ci, garage Allal fut la scène d'une autre prise. 4900 comprimés destinés à la forte demande pendant le Ramadan. Cette semaine, pas moins de 8455 psychotropes ont été saisis dans différents quartiers. 22,400 kg de chira à Hay Mohammadi, 4,5 kg dans un colis destiné à Saint Louis, 1020 psychotropes sur deux récidivistes roulant en motocyclette, 36 doses de cocaïne et le reste suivra. Voilà en ce qui suit, partiellement, quelques faits des activités menées la semaine dernière. Il va de soit, qu'en cette période de Ramadan, c'est la lutte contre la drogue qui passe en priorité. A la veille du Ramadan, à Hay Mohammadi-Ain Sebâa, une information faisant état de l'écoulement de barbituriques sur la route de Médiouna, atterrissait dans les oreilles de la police. Une surveillance, suivie d'une descente a permis l'arrestation en flagrant délit, tout près de la station des grands taxis de garage Allal, de deux trafiquants de drogues, deux notoires : Akraoui, né en 1976 et Bourial, né en 1983. Récidivistes et condamnés à plusieurs reprises pour les mêmes motifs, détention et trafic de drogues, les deux dealers avaient sur eux 4900 comprimés de Rivotril. L'interrogatoire révélera par la suite qu'ils se sont approvisionnés à Berrechid et ont payé un prix total de 21.290 DH. C'est-à-dire moins de 5 DH la pièce qui allait être écoulée à 10 DH. Cocaïne et… fuite Un peu plus loin, du côté de Derb Loubila sur le boulevard Al Moahhidine, une autre surveillance guettait les traces d'un certain Abdellah qui arrive souvent de Tanger en changeant de voitures : Golf, Partner ou Peugeot 307. Le doute pèse beaucoup sur lui grâce à des informateurs. La surveillance de la nuit du 3 au 4 octobre courant allait apporter son fruit si Abdellah n'était pas sur ses gardes. Une fois l'assaut lancé, Abdellah fut déjà hors circuit. Mais deux complices sont restés sur place : son beau-frère, M.Z et un autre, M.H. La perquisition qui suivit l'arrestation, permit aux enquêteurs de découvrir dans une cachette bien arrangée 250 g de chira et 36 doses de cocaïne. La VW a été saisie. Abdellah est en état de fuite. Quelques quartiers plus loin, une autre brigade opérait ce mercredi-là, 5 octobre, dans la rue du Caire (Al Quahira) à Derb Lfoukara. Un certain Z. Jamal écoulait les barbituriques, selon les informateurs. Comme un lapin, Jamal tomba dans le piège de la police. Au moment de l'arrestation, le revendeur avait sur lui 900 comprimés de Rivotril. Retour côté océan, juste à côté du cinéma Imperia, dans l'ancienne Médina. Une odeur de Mâajoune flânait sur l'odorat dans cette ruelle pleine à craquer en ce soir du 1er Ramadan. En flagrant délit, A. El Ghal et Souad Azwa étaient bel et bien des trafiquants de drogue, puisque 2600 g de chira et 4400 g de Mâajoune ont été saisis dans leur domicile. Plutôt celui de Souad Azwa qui servait de "garde-drogue ". Dans le même quartier, jeudi 5 octobre dans l'après-midi, une autre brigade procéda à l'arrestation de Hamid Al Bour né en 1979 et Kamal Al Mir né en 1981. Deux récidivistes et trafiquants notoires aussi, recherchés depuis la fin de septembre dernier, dans le cadre d'une affaire relative à un homicide volontaire avec préméditation mentionnant que les deux dealers recherchés étaient poursuivis pour détention et trafic de drogue. En effet, ce jeudi-là, ils avaient sur eux 2451 comprimés de Rivotril ; toujours ce psychotrope fort et dangereux en provenance de l'Algérie. La police a également saisi, après interrogatoire, 650 DH, un téléphone portable et une moto. A noter que le frère Kamal écope actuellement de 5 ans de prison ferme à Oukacha. Pourtant, la mère de ces enfants-là est institutrice. Actuellement, elle a bénéficié du départ volontaire et s'est trouvé un job dans un établissement communal. Son prénom est Khadija. A chaque fois que l'un de ses enfants est chopé par la police, elle secoue terre et ciel et les interventions commencent à pleuvoir. Cette fois, les choses se sont passées différemment. Le 23 septembre dernier, une procédure de présentation au Parquet général. Trois personnes étaient impliquées dans une affaire d'homicide volontaire avec préméditation, vol avec agression, récidive, complicité, coups et blessures, détention et trafic de drogues, détention de barbituriques. Dounia Hania (tout va bien Madame la Marquise). Tel le nom et prénom de cette accusée qui lâcha le nom de Hamid, comme principal fournisseur de drogues. L'avis de recherche de coutume fut lancé. De nos jours, on ne rate plus même les redevables de 100 DH à l'Etat. Hamid, sachant bien ce qui l'attendait, ne s'empêcha pas d'aller s'approvisionner en barbituriques, contempler l'océan et une partie du port et rentrer. Malchance pour Hamid et son fournisseur. Belle prise pour la police. Hamid avait sur lui 20 comprimés de Rivotril. Condamné à 4 reprises pour les mêmes motifs, il finit par lâcher son ami et fournisseur, Kamal (le prince), arrêté et condamné lui aussi à trois reprises. Derb Doukkala était la destination des enquêteurs qui mirent la main sur 2451 comprimés. Ce qui restaient des 3000 achetés chez un certain Ba Ali, toujours dans l'ancienne Médina. Arrêtés jeudi après-midi, les deux récidivistes ont été déférés devant le parquet vendredi 7 octobre au matin, jour où un surnommé Tarbouch a été présenté pour trafic de drogues. Il avait sur lui 64 comprimés et 11 morceaux de chira dont 20 g allaient être écoulés au moment de l'arrivée de la police. 450 autres grammes de chira ont été découverts dans une cachette de l'une des ruelles de Douar Khalifa. Le revendeur a pris la fuite. Cela fait deux, si l'on pense à Abdellah de Tanger. Du trafic au viol Pourtant, dans le cas qui suivra, le hasard semble bien faire les choses. Une plainte pour viol et vol avec violence a été déposée la dernière semaine de septembre. La victime, une certaine Khadija, à peine 20 printemps, habitait le même bidonville que Ahmed. L'accusé était nommément cité. Un certain Ahmed. Un vrai Ould Hmed celui-là. La plaignante, sans nier le fait qu'elle s'adonnait à la consommation de la drogue et à la prostitution, a déclaré avoir été victime d'un viol sous la menace de l'arme blanche. Elle marchait dans les ruelles étroites des carrières Bachir, vers 21 H. Une main forte, dit-elle, la tirait vers l'obscurité, un couteau pointé sur son cou. Elle se retrouva dans une baraque et dut céder à la force. Non seulement elle a été violée, mais délestée de 1150 DH et un téléphone portable. A deux reprises, les éléments de la police judiciaire étaient repoussés par deux bergers allemands, attachés devant la baraque, le temps qu'il fallait pour qu'Ahmed prenne la fuite. Jeudi 5 octobre, une ronde inscrite dans la campagne d'assainissement en cours, a été organisée dans les quartiers dits chauds. Défilèrent des sans papier, des subsahariens en situation illégale, des prostitués…Un peu de tout de notre monde. Ils étaient tous pointés au terminal central de la DGSN. Parmi ceux qui ont clignoté, le nom d'un dealer était le plus rouge. Il était recherché pour détention et trafic de drogues. Ahmed ! La perquisition effectuée au domicile du recherché mettait entre les mains de la police 120 psychotropes. Toujours le même. Tremblant de peur, à la première question, Ahmed avoua le viol et le vol des 1150 DH et du portable. Il a été présenté en état d'arrestation samedi 8 octobre au parquet. Maudite technologie ! Le plus beau est resté pour la fin de la semaine écoulée. Hamid, dit Lâajal était recherché par la police de Mers Sultan El Fida pour trafic de drogue. Celle-ci lui tendit un piège et il y tomba. Beau-coup de filet, Lâajal est fait comme un rat. Mais au fond de lui, il devait rire, rire jusqu'à l'étouffement. Hamid n'avait pas un gramme sur lui, donc pas de preuves. Pourtant, l'information faisait état de bonnes quantités de chira. Hamid devait partir, libre comme le vent et la police n'avait qu'à marquer cette journée d'une pierre noire dans ses annales. Les sonneries des téléphones fusaient de partout au commissariat. Le bruit des machines à écrire aussi. Un portable sonnait et après vérifications, on s'aperçut que c'était celui de Lâajal. Il sonna une deuxième, puis une troisième fois lorsque sursauta l'un des enquêteurs pour répondre en imitant la voix de Hamid, assis confortablement sur une chaise. L'interlocuteur était un dealer, il voulait 2 kg. A l'endroit fixé par téléphone, les dealers n'y étaient point. Cela s'est répété 5 fois. Au bout de la sixième tentative, celui qui était pressé d'avoir six kilos tomba dans le piège. Conduit au commissariat, il n'avait pas de difficultés à reconnaître son fournisseur, Hamid. Ils ont été écroués tous les deux.