A Hay Mohammadi, comme dans plusieurs autres quartiers populaires de la métropole, les barbituriques en provenance de l'Algérie font rage. Plusieurs arrestations ont conduit les éléments de la police judiciaire à faire le constat, mais le mal n'est pas encore éliminé. Ce ne sera sûrement pas pour demain. C'est au cours de campagnes d'assainissement menées par la police judiciaire que des interpellations font état de jeunes en possession de barbituriques. Plusieurs aveux, après interrogatoires corsés, montrent du doigt un certain Bouchaib. Pourtant, ce bouchaib-là est connu par les services de la police. Il a été condamné cinq fois de suite à des peines de prison ferme allant d'un an à deux ans et demi pour trafic de drogues. Sa dernière sortie de prison date de décembre 2004. Mais Bouchaib, ce jeune né en 1975, décidera de ne plus se faire prendre. Bien que les aveux des consommateurs de barbituriques le mettent en cause, les fouilles répétitives de la police ne mènent à aucun résultat. Bouchaib se contentait aux yeux de la police et de tout le monde de vendre des cigarettes au détail. Ni contrebande ni barbiturique, non plus de hachich. Neuf mois durant, Bouchaib faisait l'objet de fouilles, vainement. Mais ces dernières semaines, Bouchaib disparaît de la circulation. Il ne se pointait plus au coin de sa rue habituelle. Les arrestations de consommateurs dans le bidonville de Hay Mohammadi et dans la Kissariat du quartier montrent encore ce Bouchaib du doigt. Un avis de recherche a été lancé contre lui. La semaine dernière, un message radio informe la police judiciaire que deux individus enfourchant une motocyclette roulant à vive allure ont tenté de prendre la fuite, mais ils ont été pris par les éléments de police-secours. Il s'agit de Bouchaib et son compagnon Rachid qui venaient de s'approvisionner à Hay Tacharouk. Ils roulaient tellement vite, pour échapper à la vigilance des policiers et emmener la marchandise à bon port, qu'ils ont été pris en sandwich entre deux voitures. Ils avaient sur eux 1020 comprimés Rivotril 2 mg. Des barbituriques connus sur la place. Ils sont achetés à 5 DH et écoulés à 7 ou 9 DH pièce, selon la quantité demandée. Les aveux de Bouchaib et de Rachid ont conduit les éléments de la police judiciaire à Hay Tacharouk pour arrêter le grossiste. Cependant, du caméléon, l'on ne vit aucune trace. Un avis de recherche a été lancé contre lui. Bouchaib et Rachid ont été déférés vendredi 30 septembre devant le tribunal de première instance pour détention et trafic de drogues et récidive.