Après plusieurs cambriolages de sociétés à Casablanca, la police de Hay Mohammadi-Aïn Sebaâ a mis hors d'état de nuire cinq membres d'une bande de malfaiteurs. Les autres sont toujours activement recherchés. Durant un mois et demi, les plaintes n'ont pas cessé de pleuvoir sur les bureaux des chefs de tous les arrondissements de police de Hay Mohammadi-Aïn Sebaâ, à Casablanca. Pas moins d'une vingtaine de plaintes ont été déposées par les patrons de sociétés établies dans cette région casablancaise. Leurs entreprises ont été victimes de cambriolage. Pourquoi les auteurs de ces méfaits ont ciblé précisément cette région ? S'agit-il d'une seule bande de malfaiteurs qui commet ces actes criminels ou plusieurs ? Rien n'était sûr pour les enquêteurs de la police judiciaire, mais l'hypothèse d'une seule bande de malfrats était jugée très probable. Les raisons en sont les informations qu'ils ont recueillies lors des premiers constats d'usage, effectués après chaque cambriolage. Ces renseignements convergent vers des points communs. En effet, les cambriolages ont été commis à 2h du matin, et ce, soit après escalade des murs de clôture de la société ciblée, soit en sectionnant les barres en fer qui protègent les fenêtres, ou encore en cassant les cadenas et les serrures. Ces points communs à différentes opérations de cambriolage ont permis aux enquêteurs d'en conclure qu'elles sont perpétrées par au moins deux personnes appartenant à une même bande. Qui sont-elles ? Les éléments de la police de Hay Mohammadi-Aïn Sebaâ n'ont ménagé aucun effort pour mettre fin à ces multiples cambriolages qui ont semé la terreur parmi les patrons et les gardiens de ces sociétés : collecte de témoignages, recoupement d'informations entre services, recours aux fichiers des repris de justice qui s'étaient spécialisés dans le cambriolage… Ces investigations minutieuses ont permis aux enquêteurs de mettre l'index sur un certain Hamza, recherché depuis quatre mois par les différents services de police pour vol qualifié. Selon les informations recueillies par les enquêteurs, ce natif du douar Al Karma, à Hay Mohammadi, semble avoir entretenu une relation avec son voisin du quartier, un certain Kamal, alias Al Hachara (la bestiole), lui-même repris de justice. Sont-ils les deux cambrioleurs qui ont semé la terreur au sein des sociétés de la région ? Pour s'en assurer, les enquêteurs ont recouru à un CD qui a été enregistré par les caméras de surveillance d'une société victime de cambriolage. Les séquences enregistrées montrent deux personnes qui rentrent dans la société et commencent à chercher partout en mettant la main sur tout ce qui pourrait être revendu. Bien que l'image des deux personnes ne soit pas très nette sur les séquences enregistrées, leurs signalements coïncident avec ceux de Hamza et Kamal. Ce dernier a été, immédiatement, arrêté en compagnie d'un certain Ismaël. Les deux suspects ont tout nié. Les enquêteurs ont donc convoqué le gardien de nuit d'une société qui avait affirmé, lors d'un témoignage, avoir repoussé des personnes qui ont tenté de cambrioler la société où il travaille. Se rappelle-t-il de ces personnes ? «Oui», a-t-il précisé aux enquêteurs. Quand il les a revus, il s'est souvenu rapidement d'eux. Et les deux jeunes repris de justice ont lâché le morceau. Ils ont reconnu devant les enquêteurs que leur bande était formée de huit jeunes garçons, dont l'aîné est âgé de vingt et un ans ! Tous sont issus des bidonvilles de Hay Mohammadi et ils ont formé une bande spécialisée dans les cambriolages des sociétés. Ils ont avoué que les membres de la bande choisissaient les premières heures du matin pour agir en groupe d'au moins six personnes qui portent des gilets de service d'une société de sécurité. Armés d'échelle métallique et d'autres objets nécessaires pour briser les cadenas, les serrures et les barres de fer qui protégent les fenêtres, ils commençaient leur travail. Ils essayaient de ne violenter personne lors du «travail» pour que tout aille bien jusqu'au bout, sans attirer l'intention. Après quoi, ils appelaient le propriétaire d'une «Honda» qui les rejoignait après chaque opération afin de transporter le «butin» jusqu'à un certain receleur. Les limiers de la police sont arrivés à mettre trois autres membres de la bande hors d'état de nuire portant à cinq le nombre des mis en cause arrêtés dans cette affaire de multiples cambriolages Ces derniers ont été traduits dernièrement devant la Cour d'appel de Casablanca alors que les autres mis en cause, membres de cette bande, sont activement recherchés par la police.