Noueigueid-Derham Rien ne va plus entre le groupe mauritanien AON et l'homme d'affaires marocain Hassan Derhem. Naguère associés dans deux sociétés de pêche et de distribution de produits pétroliers, chacun compte faire prévaloir ses droits. Retour aux faits. Tout est parti d'une information anonyme tombée dans les bureaux de quelques rédactions de la place, selon laquelle l'homme d'affaires mauritanien, Mohamed Ould Noueigueid aurait conclu deux contrats de prospections pétrolières en off-shore avec le Polisario d'un montant de 4 millions de dollars pour le compte d'une firme anglo-saxonne, en l'occurrence australienne. Contacté, le concerné n'a pas hésité à démentir cette allégation depuis Nouakchott. Pour ce faire, il se confie à la Gazette du Maroc et relate les rapports qu'entretient sa compagnie, le groupe Abdellahi Ould Noueigueid (AON), avec celle de Hassan Derhem. De plus, l'homme d'affaires mauritanien avance comme argument majeur le fait d'avoir beaucoup d'intérêts et d'ambitions au Maroc. Pas question, dit-il, de les sacrifier sur l'autel d'un hypothétique rapprochement avec le Polisario. S'il y a eu dans le passé une nuit de miel entre les deux associés, tel n'est plus le cas aujourd'hui, le divorce est à présent consommé si on s'en tient aux déclarations de deux ex-alliés. Tout indique que ce tandem appartient désormais au passé. Dans un entretien accordé à Aujourd'hui Le Maroc, Hassan Derhem déclare en substance que : "Grâce aux références très solides de ma société SMP Atlas qui opère au Maroc depuis plusieurs années et qui a largement fait ses preuves, j'ai donc déposé mon dossier auprès du gouvernement mauritanien". Et d'ajouter : "Mon partenaire n'était autre que Mohamed Ould Noueigued. Jusque-là les choses avançaient de manière extrêmement normale. Toutefois, la société a débuté ses activités en Mauritanie, sans pour autant que mon partenaire ne prenne la peine de s'asseoir avec moi autour d'une table pour que nous puissions discuter de la participation de chacun d'entre nous dans le capital de la société". Tel n'est pas l'avis de Mohamed Ould Noueigueid. Pour ce dernier, si le partenariat n'a pas fonctionné la faute incombe plutôt à Hassan Derhem. Et pour cause, il n'a jamais accepté de libérer le capital pour la concrétisation du projet commun. Sur ce registre, l'homme d'affaires marocain explique qu'il s'en tient strictement à l'autorisation de l'Office des changes pour pouvoir transférer sa part du capital vers la Mauritanie. La détérioration des rapports entre les deux groupes ne s'arrêtent pas là. Dans le domaine de la pêche où ils ont créé ensemble une société dénommée "Imama" dont d'ailleurs Hassan Derhem est président, ils sont parvenus à un point de non-retour. Celui-ci a d'ailleurs restitué les cinq licences de pêche que détenait "Imama" au Premier ministre marocain. Pour rappel, ces licences de pêche avaient été offertes par le Roi Mohammed VI au groupe AON. C'est le caractère particulier de ce don qui aurait poussé, le directeur général du groupe mauritanien à s'interroger sur la légalité de la démarche de son ex-partenaire. À cet égard, il déclare : "j'ai appris que Hassan Derham a restitué au Premier ministre les licences de pêche. J'en prends acte. Avait-il ce pouvoir ?". Une chose est sûre, le différend opposant le groupe Noueigueid à celui de Derhem n'est qu'à son début. Il est fort probable que l'on entende d'autres révélations sur la rupture entre le deux ex-associés d'ici la fin du mois de Ramadan, notamment dans la pêche et la distribution des hydrocarbures. Ces révélations viendront surtout de la SMP-Atlas. "En fait, je ne veux plus que mon nom ou celui de SMP Atlas et surtout ses références techniques soient mêlés à cette société. C'est pour cette raison que je compte me rendre en Mauritanie dans les prochaines semaines, probablement après le mois de Ramadan. J'ai l'intention de saisir la justice de ce pays, à laquelle, je tiens à le préciser, je fais entièrement confiance ", déclare Derhem à Aujourd'hui le Maroc. Et Noueigueid de répliquer : " j'ai lu une interview qu'il a accordée à un quotidien marocain où il évoquait laconiquement la Société mauritanienne de pétrole (SMP-Atlas). Cette structure de droit mauritanien devait être constituée en partenariat Nous avons tenu moult réunions et finalisé le dossier. Au moment crucial Derhem n'a pas suivi la libération du capital à son habitude et du fonds d'investissement". Wait and see.