Le député et homme d'affaires, Hassan Derhem, assure qu'il portera son litige avec son ancien associé Mohamed Ould Noueigued devant les tribunaux mauritaniens. ALM : Beaucoup d'encre a coulé au sujet de votre relation avec l'homme d'affaires mauritanien, Mohamed Ould Noueigued. Qu'en est-il réellement ? Hassan Derhem : Je tiens à préciser que ma relation avec l'homme d'affaires mauritanien Mohamed Ould Noueigued n'a absolument rien de secret. Au cours de l'année 2000, nous nous sommes associés pour la création d'une société spécialisée dans la distribution des produits pétroliers. Grâce aux références très solides de ma société SMP Atlas qui opère au Maroc depuis plusieurs années et qui a largement fait ses preuves, j'ai donc déposé mon dossier auprès du gouvernement mauritanien. Mon partenaire n'était autre que Mohamed Ould Noueigued. Jusque-là les choses avançaient de manière extrêmement normale. Toutefois, la société a débuté ses activités en Mauritanie, sans pour autant que mon partenaire ne prenne la peine de s'asseoir avec moi autour d'une table pour que nous puissions discuter de la participation de chacun d'entre nous dans le capital de la société. Pourquoi cette précision ? La raison est simple. Je suis un citoyen marocain et pour que je puisse transférer ma part du capital vers la Mauritanie, il me faut absolument une autorisation de l'Office des Changes. J'ai toujours tenu à respecter les règles et les procédures de mon pays. Et c'est certainement la raison pour laquelle je n'ai absolument rien à me reprocher. En tout cas, la société de distribution des produits pétroliers a commencé à fonctionner sans que je ne sois officiellement impliqué. C'est une grave irrégularité car le gouvernement mauritanien a donné son accord pour l'implantation de cette société grâce aux références de SMP Atlas. Que comptez-vous faire pour recouvrer vos droits sur la société? En fait, je ne veux plus que mon nom ou celui de SMP Atlas et surtout ses références techniques soient mêlés à cette société. C'est pour cette raison que je compte me rendre en Mauritanie dans les prochaines semaines, probablement après le mois de Ramadan. J'ai l'intention de saisir la justice de ce pays, à laquelle, je tiens à le préciser, je fais entièrement confiance. La justice mauritanienne me permettra non seulement de retirer le nom de SMP Atlas et ses références, mais également de m'accorder des dommages et intérêts pour tous les préjudices que j'ai subis à cause des agissements de Mohamed Ould Noueigued. On dit également que vous aviez des relations d'affaires avec Mohamed Ould Noueigued dans le domaine de la pêche. Qu'en est-il réellement ? En effet, nous avons créé une société de pêche, baptisée "Imama" dont je suis le président. Cette société a bénéficié de la part du gouvernement marocain de cinq licences de pêche. Rapidement, j'ai constaté que les bateaux que Mohamed Ould Noueigued prétendait détenir étaient, en fait, de vieilles carcasses. Il n'était pas question de les utiliser. Je l'ai fait savoir à Mohamed Ould Noueigued. Ce dernier a donc décidé d'en acquérir un nouveau. Mais il a eu des problèmes avec des industriels chinois qui l'ont poursuivi en justice devant le tribunal de commerce d'Agadir. En voyant que cette association ne pouvait aboutir, je me suis présenté devant le Premier ministre, lors d'une réunion interministérielle, et j'ai immédiatement restitué les cinq licences dont bénéficiait la société "Imama". Pensez-vous que Mohamed Ould Noueigued est capable de contacter le Polisario ? J'ai effectivement entendu cette allégation. Certes, j'ai eu des litiges commerciaux avec Mohamed Ould Noueigued, mais je peux attester qu'il est incapable de commettre une telle chose. Ce genre d'accusation ne tient absolument pas debout. Je pense sincèrement que ces rumeurs sont le fruit de règlements de comptes mauritanon-mauritaniens. Ni plus ni moins.