Qu'est-ce qui reste alors pour mieux comprendre ce qui ressemble à une tentative de discrédit du duo Noueigued- Derhem, le premier plus que le second ? Grosses manœuvres autour de l'axe Rabat-Nouakchott. Cette fois-ci, elles ont une couleur économique sur fond de données un peu trop complexes. Tout a commencé par un mystérieux courriel anonyme diffusé dans toutes les rédactions du Maroc . Celui-ci faisait état de la signature à Paris par l'homme d'affaires mauritanien Mohamed Ould Noueigued de deux contrats pétroliers avec le Polisario pour le compte d'un groupe australien. L'auteur du message ne s'arrête pas là, il cite comme étant complice de cette opération le nom d'un grand homme d'affaires du Sahara marocain, également député, qui n'est autre que Hassan Derhem. Du coup, l'affaire sent la manip et l'intox car M. Derhem, connu pour son patriotisme, n'est pas homme à se fourvoyer dans une quelconque action avec les séparatistes. On peut dire autant de M. Noueigued qui possède des projets importants au Maroc et en Mauritanie dont sa grosse participation à Mauritel, filliale de Maroc Télecom. Il faut vraiment être suicidaire pour jouer avec le feu des mercenaires. Qu'est-ce qui reste alors pour mieux comprendre ce qui ressemble à une tentative de discrédit du duo Noueigued- Derhem, le premier plus que le second ? Les deux hommes se connaissent bien pour avoir tenté de faire des affaires ensemble. Echec. Une joint-venture dans le secteur de la distribution des produits pétroliers en Mauritanie a tourné au litige commercial puisque la structure a vu effectivement le jour à Nouakchott sous le nom de la holding Atlas de Derhem mais sans son implication comme prévu dans le capital ! Un partenariat similaire en matière de pêche au Maroc n'a pas pu être concrétisé et les licences d'activité ont dû être rétrocédées aux autorités marocaines. Problèmes somme toute ordinaires comme il en existe souvent entre associés… En fait, il semble qu'une tierce partie a intérêt à provoquer l'intervention du Maroc dans cette histoire si bien qu'elle ne pouvait espérer y parvenir qu'en montant de toutes pièces une supposée alliance du tandem Derhem-Noueigued avec le Polisario. A y regarder de plus près, tout cela sent le début d'un reclassement économique en Mauritanie à la faveur du renversement du régime de Maâouya Ould Taya dont les Noueigued sont très proches sur le plan familial (la tribu Smassides). Ces derniers, qui n'ont plus les appuis politiques d'avant, craignent-ils pour leur avenir dans un pays aujourd'hui entre les mains d'une nouvelle équipe dont le chef est lui issu d'une tribu rivale, les Oulad Bousbaâ ? Un proche des Nouigued, ex-directeur du budget, n'est-il pas déjà interdit de quitter le territoire ? Diaboliser M. Noueigued aux yeux du Royaume serait vraisemblablement le but recherché pour mieux amorcer sa disgrâce chez lui où il devient une cible très fragile. Autre facteur non négligeable, la nouvelle vocation pétrolière de la Mauritanie qui aiguise bien des appétits. Dans ces conditions, tous les moyens seraient bons pour éloigner le puissant homme d'affaires de la source de richesse qui se profile à l'horizon.