La CGEM à la rescousse des opportunités d'affaires A l'heure où la question du renforcement des liens diplomatiques entre le Maroc et les pays arabes est projetée sur les devants de la scène politique, la CGEM enfourche son cheval de bataille pour aller chercher les investisseurs là où ils nichent. L'Irak est plus que jamais en ligne de mire. Après moults rencontres et visites entre opérateurs privés marocains et leurs homologues irakiens, baptême du feu d'un conseil d'affaires maroco-irakien Les hommes d'affaires irakiens s'enhardissent pour faire leur miel au Maroc. Et c'est la CGEM, Confédération générale des entreprises marocaines qui met son grain de sel pour attiser leurs intentions d'affaires à l'heure où la question du renforcement des liens diplomatiques entre le Maroc et les pays arabes est projetée sur les devants de la scène politique pour faire l'évènement et défrayer la chronique. Sur ce registre, la Confédération n'en démord pas, le nirvana diplomatique doit à coup sûr être relayé par une exaltation des affaires et donner une forte impulsion aux relations économiques bilatérales afin d'asseoir le socle de l'investissement entre l'Irak et le Maroc. Et puisqu'il est question d'augmenter la voilure en matière d'investissement et de partenariat, les intervenants au sein de cet organisme n'ont pas hésité à enfourcher leur cheval de bataille quitte à aller par monts et par vaux pour dénicher les investisseurs. La conférence qui s'est déroulée tout récemment sous sa houlette devant une délégation d'opérateurs économiques venus en renfort de ce pays frère et ami est l'éclatante démonstration qu'une première étape est franchie sur le chemin d'une coopération pérenne entre les deux camps. Hassan Chami, son président, en a fait une tribune propice pour encourager les intentions d'affaires des opérateurs économiques irakiens vis-à-vis du secteur privé marocain. Devant le président de l'association des hommes d'affaires irakiens et la délégation qui l'a accompagné le 12 juin dernier, Hassan Chami a d'entrée de jeu planté le décor :“Nous avons eu le privilège lors d'une première visite de la délégation de la CGEM en Irak d'établir la base de coopération entre les opérateurs privés marocains et irakiens et ce, en paraphant un accord de coopération entre la Confédération et son homologue irakien, accord qui sera signé aujourd'hui et qui permet la mise en place d'un conseil d'affaires maroco-irakien”. Un bémol à mettre au niveau du politique Baptême du feu donc d'un conseil d'affaires qui va instiller des recommandations à soumettre aux gouvernements respectifs lors de la Haute commission mixte maroco-irakienne qui se réunira du 23 au 26 juin à Rabat. Il faut dire que des résolutions à tout va ont enflammé les débats et suscité l'intérêt général mais dans le fond il y en a une et une seule qui vaille car elle sous-tend les autres. Celle-là même qui consiste à porter le principe de l'ouverture au pinacle. A l'heure où la mondialisation bat son plein, il n'est plus question de s'emmitoufler tranquillement chez soi. De l'avis unanime des acteurs économiques, il faut faire sauter tous les verrous et enchaîner avec un jeu coopératif où toutes les parties peuvent s'énorgueillir d'être gagnantes. Bientôt au premier janvier 2005 avec le démantèlement de l'Accord multi-fibres qui lève les quotas imposés pour l'Asie par exemple, l'entreprise marocaine verra certains de ses marchés de prédilection lui filer sous le nez. Toute la recette consiste donc à impulser des partenariats à tout va et dans toutes les directions. Or, concernant l'Irak et de l'aveu des membres du conseil d'affaires marocco-irakien, les relations commerciales entre les deux pays sont sans commune mesure avec les moyens dont ils disposent et le niveau des relations d'amitié qui lient les deux pays et les deux peuples. Faut-il y voir un désaveu politique des tentatives de rapprochement économique initiées par le passé? A priori non puisque l'on tient de la bouche même du patron des patrons que l'accord commercial entamé depuis les années 60 et amélioré en 1976 et 1980 qui a été établi entre décideurs marocains et irakiens a de loin dévancé tous les accords de libre échange que le Maroc a signés que ce soit avec l'Union Européenne ou tout autre pays. Et pourtant, lors de la rencontre de mercredi dernier, parmi les opérateurs irakiens et leurs homologues marocains des voix se sont élevées pour crier leur désaffection. C'est au niveau du politique qu'il faut mettre un bémol, clament-ils en choeur. De leur avis unanime, seule une volonté farouche des décideurs est à même de rompre avec les étiages en matière d'investissement et de partenariat entre les deux pays. Il n'y a certes pas de doute, le secteur privé doit occuper les devants de la scène pour tirer l'économie vers le haut si du moins il est épaulé et soutenu par les politiques. Soit dit en passant les gouvernements des deux pays sont tenus de s'en mêler et la prochaine haute commission mixte va consacrer l'heure de vérité, l'indispensable vis-à-vis entre le privé et le public des deux bords. Les recommandations entérinées par le conseil sont légion, l'enjeu à présent consiste à les mettre en pratique. Etablir un planning des visites entre les deux pays pour prospecter des domaines de coopération, faire barrière aux entraves liées au transport, à la fiscalité en vigueur ou à la délivrance de visas, impulser une coopération en matière d'énergie sont donc autant de points qui ont fait l'unanimité.