* Le Forum d'affaires des deux pays a évoqué une nouvelle mouture. * Les échanges entre les deux Etats sont déséquilibrés au profit de l'Arabie Saoudite. Le Maroc entretient d'excellentes relations diplomatiques et politiques avec l'Arabie Saoudite. Mais ce niveau ne se reflète pas sur les échanges commerciaux entre les deux pays qui demeurent en deçà des potentialités. L'Arabie reste le premier fournisseur et le premier client du Maroc dans le monde arabe. Mais l'essentiel des échanges reste dominé par les importations pétrolières et les produits marocains ne trouvent pas encore une place assez large sur le marché saoudien. Les opérateurs des deux pays jugent que l'accord commercial entre les deux Royaumes, vieux de quarante ans, est dépassé et qu'il a besoin d'un renouveau. Le Forum économique maroco-saoudien organisé récemment à Casablanca par la CGEM en collaboration avec le Conseil des chambres de commerce et d'industrie de l'Arabie Saoudite, a été l'occasion pour explorer les opportunités d'affaires entre les opérateurs des deux pays et chercher les moyens de les développer. Faouzi Chaâbi, vice-Président de la CGEM et Président du Forum, a appelé les hommes d'affaires saoudiens à venir investir au Maroc. «Un pays, a-t-il dit, qui offre des opportunités diversifiées et ce dans plusieurs secteurs avec un niveau d'attractivité encourageant». A cet égard, il a passé en revue les efforts déployés par le Maroc pour soutenir le climat des affaires sur la base de trois stratégies : une stratégie institutionnelle pour inciter à l'investissement, une stratégie régionale et une stratégie sectorielle. Chaâbi a, à cette occasion, appelé «à mettre en ?uvre un nouvel accord commercial entre les deux pays pour donner plus d'impulsion aux échanges». Du côté saoudien, on partage le même avis. Tous les ingrédients existent pour aller de l'avant dans les relations bilatérales, surtout au niveau des investissements. «Le temps est venu pour relancer nos partenariats qui doivent passer à la vitesse supérieure», a lancé Hachem ben Nihad Al Khalidi, chef de la délégation saoudienne. «Il est question d'instaurer des mécanismes et des outils innovants à travers de nouvelles conventions pour accélérer et renforcer les échanges», a-t-il indiqué. Il a exposé les progrès réalisés par son pays dont l'économie a grimpé à la 15ème place mondiale suite aux différentes réformes et mises à niveau entamées. Al Khalidi a souligné que «les hommes d'affaires marocains peuvent bénéficier des programmes de financement adéquats leur permettant d'accéder facilement au marché saoudien». D'après les statistiques du l'Office des changes, la balance commerciale entre les deux pays est largement déséquilibrée au profit de l'Arabie Saoudite. Les exportations marocaines sont établies à près de 486 MDH alors que les importations sont établies à 1,4 MMDH. Pour Kouider Lahloul, chef des affaires arabes et islamiques au ministère du Commerce extérieur, «les importations marocaines de l'Arabie Saoudite ont progressé de 14%, impactées en cela par la facture pétrolière alors que les exportations ont baissé de 36%, ce qui fait que le taux de couverture a régressé davantage». Kouider a affirmé que les deux parties ont initié plusieurs commissions pour étudier l'établissement d'un nouvel accord répondant en cela aux nouvelles donnes de la conjoncture internationale et aux spécificités de chaque pays.