Jorvan Vieira, l'ancien adjoint de Faria, de retour Figure emblématique du football national avec lequel il a connu de grands moments de gloire, notamment en Coupe du monde au Mexique, en 1986, ce technicien hors-pair, longtemps à l'ombre du célèbre Mehdi Faria a, depuis, montré et prouvé toute sa valeur. Et après 7 saisons passées hors des frontières, le voilà à nouveau de retour au “bercail“. Son visage n'est pas inconnu du public marocain puisque sa silhouette se confond avec le légendaire Faria, patron des FAR et de la sélection nationale des illustres Lions de l'Atlas de Mexico II. Homme réservé et fuyant les feux des caméras, Jorvan s'est longtemps contenté de l'ombre pour savourer son bonheur du travail bien accompli même si d'autres se sont accaparés des fruits de son labeur. Qu'importe, dit-il, puisque c'est le résultat de tout le staff technique. Mais la vérité oblige à dire que ce remarquable stratège qui dispose de tous les diplômes dans son pays, au Brésil, n'a pas son pareil pour préparer un match sur tous les plans. Du plan tactique à la motivation psychologique, tout y passe pour transcender les joueurs. Et les premiers à lui reconnaître les “mérites“ de son travail, ce sont les stars de 1986, même si lui s'en défend, refusant d'empiéter sur l'autorité de Faria. Entre les deux hommes, il y a trop d'estime et de respect et ce n'est pas Jorvan qui s'attribuera une plus grande part dans le travail. Les parenthèses militaires et Equipes nationales fermées, Jorvan a accompli à titre personnel plusieurs autres parcours qui l'ont mené de l'IRT au TAS avant d'être investi de la responsabilité de directeur technique au KACM et au WAC. “J'ai toujours travaillé avec beaucoup de conscience professionnelle car lorsque je m'investis dans une mission, je me donne à fond. Entièrement. Mais le football national étant ce qu'il est, il m'est difficile d'obtenir les résultats escomptés en si peu de temps. J'ai toujours privilégié la formation. Mais les dirigeants et surtout le public n'admettent que le résultat. On ne peut honnêtement concilier les deux“ confie t-il. Ce qui l'a poussé à déserter stades pour aller d'abord travaillé au Portugal (Penafiel, Espinho, Farense, etc…), au Koweit et en Egypte avec le club d'Ismaïli qu'il qualifiera en Coupe d'Afrique. Puis ce fut la sélection d'Oman des –20 ans qu'il conduira en Coupe d'Asie pour terminer son périple en Malaisie durant 3 saisons (3ème place en Coupe d'Asie). Et malgré toutes les sollicitations pour continuer dans ce pays, Jorvan est revenu au Maroc, il y a sept mois pour raison… familiale puisque marié à une Marocaine avec laquelle il a un enfant (8ans), il a voulu s'occuper d'eux en vivant à leurs côtés. Depuis son retour, il s'est fendu dans le football national pour, comme il dit, “se ressourcer“, histoire de se mettre à jour. Et il ne rate aucun match à Casablanca, sans parler des rencontres retransmises par les deux chaînes et sans les séances d'entraînement de plusieurs clubs. Et sans vouloir citer personne, il avoue avoir été “sidéré de voir des catégories de jeunes confiés à d'anciens balayeurs de stades !…“. Ses projets d'avenir ? Sans doute retourner dans un pays du Golfe parce que ce ne sont pas les offres qui manquent. Son souhait ? S'occuper d'une sélection nationale de jeunes ou travailler dans un grand club dans l'axe Casa-Rabat. Ce qu'il déplore le plus, l'instabilité technique dans la plupart des équipes : “Je crois qu'avant d'engager un coach, il faut s'entourer de toutes les précautions“ plaide t-il. Ce qui est vrai, mais qui sait encore lire les C.V dans notre football ?