Les Marocains d'Algérie (4) Ejectant les MRE, dépouillés de leurs biens, de leur fortune et séparés de leurs familles de nationalité algérienne de l'autre côté des frontières, les Algériens ont en même temps condamné celles-ci à une fermeture durable. Les seules frontières au monde à demeurer encore bouclées. La république "boumedienniste" de l'époque, asservie par la junte des colonels, une Algérie "hors-la-loi" a exécuté l'un des forfaits les plus ignobles dans l'histoire mondiale de l'émigration, des crimes qui ont été passés sous silence par les organisations internationales des droits de l'homme et l'ONU en laissant la junte militaro-fasciste jouir de l'impunité des crimes commis. Des crimes inqualifiables d'une cruauté sauvage perpétrés par des militaires barbares qui ont humilié et clochardisé 50 000 de nos ressortissants dûment établis sur leurs terres depuis des générations. Des milliers de commerçants, ouvriers, paysans, épiciers, artisans, pêcheurs et autres ont été injustement expulsés, il y a bientôt 30 ans maintenant, non sans avoir été ignominieusement délestés de tous leurs biens et fortunes personnelles, immobilières et professionnelles. Cette spoliation des droits à l'encontre de frères innocents qui s'étaient généreusement sacrifiés pour la guerre de libération nationale algérienne venait d'enterrer la chimérique UMA. Des peuples "consanguins" déchirés Jamais les frontières zouj bghal n'ont autant grouillé qu'en ces jours condamnables de refoulement massif de nos ressortissants lâchement agressés par le pouvoir mégalomane d'Alger qui ne sait se montrer si fort que lorsqu'il s'attaque à de pauvres innocents sans défense. Les "pyromanes" de la solidarité et de la fraternité entre peuples "consanguins", jaloux de l'amour naturel et spontané entre les deux bords qui ont fondé des milliers de familles mixtes et envieux de l'histoire civilisationnelle plus que millénaire du Maroc, ont juré notre destruction pour glaner, sur les ruines du Maghreb, leur leadership expansionniste. Le crime ignoble de la junte hégémoniste d'Alger a poussé la monstruosité jusqu'à séparer les membres d'une même famille mixte, à l'humeur des nazis des camps concentrationnaires, à répudier les étudiants avant la fin de leurs études universitaires, à saccager les propriétés de nos ressortissants acquises à force de labeur, d'économies et de patience, à occuper de facto les maisons, villas et résidences des nôtres, à subtiliser leurs commerces, à cambrioler leurs comptes en banque, à les déposséder de leurs bijoux et dorures, enfin tout ce qu'ils possédaient de précieux...Embarqués dans des autocars de fortune, sous le froid glacial et entassés comme du bétail de somme, les colonnes interminables des convois de la honte s'ébranlèrent vers la frontière marocaine sous les regards hagards des citoyens algériens et les sanglots de la plupart d'entre eux, qui ne réalisaient pas encore l'incommensurable catastrophe qui se tramait sous leurs yeux. Puis, arrivés aux frontières, les MRE furent jetés sous des tentes piteuses en attendant leur tour d'être "extradés" vers Oujda. La plupart de ces refoulés ont vécu longtemps dans ces mêmes tentes, déracinée que fut leur famille émigrante depuis des décennies et se trouvant, subitement, en rupture de parenté au Maroc. Ce fut là la suprême humiliation d'une Algérie prétendument "révolutionnaire" et pompeusement "anti-impérialiste". Une "fausse" République "démocratique et populaire". Une Algérie à laquelle feu le Roi Hassan II, réunificateur de la mère patrie et visionnaire hors pair, a toujours su éviter le pire dans les relations mouvementées avec le pays voisin. Feu Hassan II qui se montra grand seigneur et eut l'élégance et la pertinence de ne pas appliquer la règle de réciprocité en ordonnant la protection des milliers de MRE algériens établis dans le Royaume. Ces derniers ont compris, ce faisant, toute la différence historique et civilisationnelle entre pouvoirs politiques dont les visées se situent aux antipodes des ambitions respectives. Un Maroc pacifique, tolérant, acteur de la paix et de la stabilité entre les peuples, privilégiant le dialogue et la concertation face à une Algérie expansionniste, hégémoniste, provocatrice et s'érigeant en bourreaux des peuples. Une Algérie qui a insuslté l'avenir du bon voisinage et condamné les accès à toute symbiose régionale. En fermant les frontières, unilatéralement. Maudites frontières !