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"Le cadre macroéconomique n'est pas stable"
Publié dans La Gazette du Maroc le 07 - 03 - 2005


Le FMI au Maroc
Les deux missions rapprochées de la BM et du FMI, ces derniers jours au Maroc, répondent à un souci d'urgence de sauvegarde de la stabilité du cadre macroéconomique. Les secteurs de réformes jugées déficitaires ont été passés à la loupe. Si tout n'est pas à refaire, force est de constater que nos décideurs ont été invités à faire encore beaucoup mieux. Paroles de Rodrigo de Rato, DG du FMI.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'enthousiasme faisait cruellement défaut dans les rencontres entre les gouvernants marocains et les responsables des institutions de Bretton Woods. Et que “l'emphase” et la “suffisance” affichées jusqu'ici dans les prétendus succès des réformes structurelles et sectorielles ont subitement cédé la place à l'anxiété et la perplexité. Les entretiens du Directeur général du Fonds, Rodrigo de Rato, lundi dernier, dans la foulée de la mission de la Banque Mondiale quelques jours auparavant, avait un air de “mise en garde sévère”. Au-delà des formules protocolaires d'usage diplomatique, dans le genre “le Maroc a fait des progrès”, “nous apprécions les efforts déployés par le gouvernement dans la stabilisation des équilibres fondamentaux” ...il est indéniable que nos gouvernants se sont fait “tancés”, par les deux bailleurs de fonds qui leur ont signifié “la lenteur des réformes”, le poids “énorme” de la masse salariale plus “budgétivore” au fil des ans, la gestion “sélective” de la Caisse de compensation ne ciblant pas les populations pauvres, le défaut de “culture fiscale” soutenant un régime budgétaire plus conséquent, la “mauvaise gouvernance sectorielle”, la régulation insuffisante du secteur financier...
Réajustement structurel du secteur financier
Des réglages doivent être trouvés rapidement pour redresser les défaillances des réformes économiques dans le Royaume “sommé” de fournir plus d'efforts aptes à réaliser un taux de croissance de 6 à 9% pour le chômage galopant et réduire substantiellement la pauvreté. Le FMI préconise également une baisse des taux bancaires en faveur des PME/PMI, la révision de la fiscalité pour élargir l'assiette et la refonte de la politique de change. Le Directeur général du FMI a également pointé du doigt d'importantes carences qui font vaciller les grands équilibres fondamentaux. D'abord, la masse salariale, qui avec 60 milliards DH absorbe 12,5% du PIB (c'est “énorme”, dit-il), la révision “radicale” de la Caisse de compensation dont les subventions iraient plutôt au bénéfice des “nantis”, ainsi que l'inefficacité ou la lenteur en matière de gouvernance. Nous le disions et cela a été doublement confirmé, par Christiann Poortman, vice-président de la BM chargé de la région MENA et David Hawley, responsable adjoint du département des relations extérieures du FMI, lorqu'ils ont qualifié l'objectif de leur mission au Maroc de “plan d'ajustement sectoriel”, autrement un PAS II, applicable au redressement des réformes dans les secteurs clés déficitaires. Mais n'ayons pas peur des mots, il s'agirait, même partiellement, d'un nouveau plan d'ajustement structurel, disons plutôt “partiel”, à en croire Rodrigo de Rato: “nos discussions ont aussi porté sur les déséquilibres macro-économiques qui subsistent et qui doivent être éliminés pour étayer l'objectif de croissance le plus élevé”. N'en déplaise à Fathallah Oualalou qui persiste et signe “le cadre macroéconomique au Maroc est sain et stable”. Qui devrait-on croire, alors ? En tout cas, du pain sur la planche de son département des Finances et de la Privatisation, il n'en manquera pas du tout car le FMI est venu “réajuster” le secteur financier dans le Royaume. Foi du patron du FMI: “nous avons mentionné qu'il était important de maintenir une politique budgétaire prudente en vue de réduire les ratios de déficit budgétaire et de dette publique par rapport au PIB. Nous sommes convaincus que des finances publiques solides sont nécessaires pour renforcer la confiance du secteur privé, alléger la fiscalité et promouvoir l'investissement. Le rééquilibrage des finances publiques est également indispensable pour offrir la souplesse budgétaire propre à déployer davantage de ressources à l'appui de la lutte contre la pauvreté et à accroître les dépenses productives”. Si avec cette “volée de bois vert”, l'argentier du Royaume continue à parler de “cadre sain et stable...”, c'est qu'il sera vraiment le seul à le penser ou à le faire croire, plutôt !Un regret cependant: le défaut d'ensemble régional à l'échelle maghrébine ou de l'Afrique du Nord aggrave les “faiblesses” structurelles du Royaume. Surtout avec les nouvelles contraintes de mise à niveau et de compétitivité qu'imposent les accords de libre-échange avec l'Union européenne et les Etats-Unis d'Amérique. “Les autorités ont reconnu que la libéralisation des échanges devait se poursuivre avec de nouvelles réductions des tarifs multilatéraux et une simplification et harmonisation du régime commercial afin de mieux exploiter le potentiel de croissance du Maroc”. Perspective mise en difficulté par l'intégration, sans cesse remise aux calendes...maghrébines, des économies régionales qui auraient contribué aussi à “créer un grand marché régional et à attirer les investissements privés”, déplora, en conclusion, Rodrigo de Rato.
Rodrigo de Rato, DG du FMI
Les déclarations du patron du Fonds monétaire international, “ruminés” à Washington même avant de les livrer lors de la conférence de presse du Hilton le lundi 28 février, exigeant “la diffusion immédiate” du communiqué de presse, hormis les ménagements diplomatiques de circonstance, n'ont pas été tendres face à une économie marocaine considérée encore assez précaire. Même si Rodrigo de Rato a pris la précaution, pour couper court aux “rumeurs insistantes” sur le sujet, que le Maroc ne se trouve pas, actuellement, dans une situation nécessitant un nouveau “programme d'ajustement structurel”, il n'empêche qu'il a recommandé la plus grande vigilance car "la situation économique est encore fragile". Tout en incitant les autorités du Royaume à "accélérer les réformes structurelles en vue d'accroître la productivité et les investissements privés et de tirer pleinement parti des avantages de l'intégration commerciale.". Non sans manquer d'en fixer les priorités qui représentent la refonte des systèmes judiciaire, administratif, financier et l'application de la nouvelle législation du travail, conditions sine qua non pour promouvoir le secteur privé.Mais c'est toute la pratique fiscale marocaine qui devra être revue sérieusement, même si les autorités ont assuré leur hôte qu'elles "entendent assainir les finances publiques en réformant le système fiscal et la fonction publique". Mais l'ex-ministre espagnol n'a pas manqué de donner de précieuses "directives" en relevant que "d'importantes avancées sont possibles dans l'élargissement de la base imposable et la réduction du nombre et du niveau des taux d'imposition en réduisant les exonérations et en rendant l'administration fiscale plus efficace". Seule satisfaction au tableau de "notation" du FMI : les réformes engagées pour renforcer la modernisation de Bank Al Maghrib et le développement du secteur bancaire national. Bien sûr qu'avec des managers du calibre de Abdellatif Jouhari, Gouverneur de BAM, les évolutions ne peuvent qu'être plus...efficaces.
Le FMI au Maghreb
L'axe Rabat-Alger-Tunis
La visite du Directeur général du FMI, le lundi 28 février, s'inscrit dans le cadre d'une tournée à l'échelle maghrébine qui a successivement mené Rodrigo de Rato à Rabat, Alger et Tunis. Mais que peut le Fonds dans une région longtemps divisée, la dernière de la planète à ne s'être pas encore organisée en "ensemble régional". Et ce n'est pas la profession de bonne foi de Fathallah Oualalou qui y changerait grand chose, du moins dans l'immédiat, lorsqu'il fit part de du "soutien du Maroc à l'initiative Maghreb en soulignant la disponibilité des autorités marocaines à contribuer positivement à toute action visant le renforcement de l'intégration des économies maghrébines et à dynamiser l'UMA". Mais cela fait 16 ans, depuis le traité fondateur de Marrakech, que nous entendons les mêmes "litanies". Entre-temps, le gouvernement ferait mieux de s'atteler à la tâche pour exécuter les "directives" du FMI intimant à nos gouvernants la réalisation d'un taux de croissance plus soutenu, de réduire davantage les "fossés" de la pauvreté et du chômage, et de "poursuivre la consolidation de la position budgétaire" du Royaume.


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