Élim CAN 2025 : Pour Regragui, la patience et la persévérance ont donné leurs fruits    Fête de l'Indépendance : Google se met aux couleurs du Maroc    Sahara: Des roquettes iraniennes chez le polisario menacent une ouverture diplomatique entre Téhéran et Rabat    La FGD propose un plan d'urgence pour sauver Mohammedia    Sous-marins pour la Marine royale : les options françaises, allemandes et russes à l'étude    Inondations en Espagne : Un deuxième convoi marocain est arrivé à Valence    Trump nomme Brendan Carr président de la Commission de régulation des télécoms    Marine Le Pen inéligible? Le grand chamboulement !    La fête de l'Indépendance est l'occasion de réaffirmer les constantes sacrées du Maroc (Fondation)    CAF Awards 2024 : Achraf Hakimi finaliste pour le titre de Joueur Africain de l'Année    CAN féminine (Maroc-2025): Le tirage au sort le 22 novembre à Salé    Un couple bloqué par la neige secouru entre Tinghir et Azilal    Le temps qu'il fera ce lundi 18 novembre 2024    Les températures attendues ce lundi 18 novembre 2024    Quincy Jones récompensé par un Oscar posthume    La Conférence Internationale sur les Réacteurs de Recherche : Réalisations, Expériences et Perspectives pour un Avenir Durable    Production d'électricité : La centrale électrique de Jerada atteint son objectif annuel de production d'électricité avec 56 jours d'avance    LDN. UEFA: Espagne-Suisse et Croatie-Portugal en affiche ce soir    Le cheval « Ghasham » remporte le Grand Prix de S.M. le Roi Mohammed VI des pur-sang arabes    Qualifs. CAN 25. J6/ Maroc-Lesotho: C'est jour de match !    Préparation. CHAN 24: Les Lions et les éléphants dos à dos    Les investissements français en Argentine dominent les entretiens Milei-Macron à Buenos Aires    69ème anniversaire de l'Indépendance du Maroc : du combat de la démocratie au défi majeur de la modernisation    Sahara marocain. Le Sénat paraguayen soutient l'intégrité territoriale du Maroc    Des chercheurs français découvrent une nouvelle piste de traitement des AVC    Santé mentale : Amine Tahraoui dévoile des statistiques inquiétantes    Oujda, Méknes, Casablanca et Ben Guerir : lauréats du Prix Sanofi Maroc sur la recherche biomedicale    Blé et Maïs : Le Maroc mise sur les importations face à la baisse de production    L'Humeur : Le SMAPP veut construire l'avenir    MAGAZINE : Abdellatif Chagra ou la distinction faite homme    Fondation Al Mada. Un projet pionnier pour démocratiser l'accès des jeunes à l'art    Le stade d'Al Hoceima, officiellement ouvert ce lundi    Guercif: Des spécialistes alertent sur l'importance de l'économie de l'eau d'irrigation    «Une solution politique concernant le Sahara, sans plus de retard» : Blinken répète à Attaf les mêmes mots qu'il a prononcés devant Nasser Bourita début octobre    Le Maroc cherche à renforcer sa flotte atlantique avec des sous-marins    Fête de l'Indépendance: un événement historique qui illustre la symbiose entre le Trône et le peuple    Elections législatives : Les Sénégalais appelés aux urnes ce dimanche    La recherche marocaine récompensée lors du Sanofi Diabetes Research Awards    Terroir : Que pourrait-on acheter lors d'un voyage à Meknès ?    20e Festival Cinéma et Migrations d'Agadir : « Green Border » sacré Grand Prix    Les femmes marocaines à l'honneur à la Foire internationale du livre de Sharjah    Jet Contractors. Mohamed Adil Rtabi veut lever 1 milliard de DH sur le marché obligataire    Le Président Xi Jinping s'entretient avec le Président américain Joe Biden    Marché des changes: Le dirham s'apprécie face à l'euro    Tanger Med : la quantité de comprimés psychotropes saisie à bord d'un camion de transport international dépasse désormais 188 000    G20, le sommet des chefs d'Etat commence demain à Rio de Janeiro    Trump nomme Karoline Leavitt porte-parole de la Maison Blanche    Un quotidien britannique met en avant les atouts du Maroc en tant que « première destination touristique d'Afrique »    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



“Un plafond de verre bloque l'ascension sociale des immigrés”
Publié dans La Gazette du Maroc le 31 - 01 - 2005


Rachid Madrane
La Gazette du Maroc: comment se concrétise la discrimination à l'embauche en Belgique ?
Rachid Madrane : Aujourd'hui, à Bruxelles comme en Flandres et en Wallonie d'ailleurs, la segmentation du marché du travail selon les catégories nationales ou allochtones est bien réelle. Si l'on se réfère à une récente étude de l'université catholique de Louvain, on constate que les ressortissants masculins marocains continuent à travailler dans l'industrie, et principalement dans les secteurs pour lesquels ils avaient été recrutés à l'époque. Les plus jeunes n'ont guère changé de secteurs. Ils produisent la main-d'œuvre pour ces secteurs, mais parfois avec un indice de concentration plus faible. Les femmes marocaines quant à elles se retrouvent aussi dans les secteurs industriels (textile, confection, …) mais principalement dans la catégorie du travail intérimaire (service aux entreprises ), les hôpitaux, les soins de santé et les services sociaux. A noter aussi et c'est significatif, qu'il ressort également de l'étude que les “nouveaux Belges” n'abandonnent guère les secteurs où les travailleurs immigrés travaillent habituellement. Alors qu'ils pourraient bénéficier de droits égaux à ceux des Belges autochtones et accéder aux emplois publics (administration, enseignement…), il restent de façon manifeste sous-représentés dans ces secteurs. Ce n'est que dans le secteur “hôpitaux/soins de santé” à Bruxelles qu'une percée est manifeste. L'ethnostratification du marché du travail bruxellois est donc bien réelle. La position des Belges de souche est bien meilleure que celle des ressortissants marocains et avec eux les Turcs ou des populations africaines.
Peut-on donc réellement parler d'une volonté de blocage de l'ascension sociale pour les immigrés ?
Je pense que oui, il y a manifestement une sorte de “plafond de verre” qui bloque l'ascension sociale de nombre de nos concitoyens d'origine étrangère, notamment Marocains, discriminés en raison de leur patronyme, de la couleur de leur peau ou de leur appartenance supposée à un groupe ethnique. Ils sont exclus de pans entiers de la sphère économique et de l'administration publique et lorsqu'ils parviennent à entrer, ils sont en général surdiplômés ou utilisés dans des fonctions subalternes largement en-deçà de leur niveau d'études. Sans vouloir généraliser, il y a encore des secteurs importants de la fonction publique qui n'ont pas encore réalisé le changement sociologique et démographique de ce pays. Heureusement, les choses évoluent positivement ici et là mais trop lentement à mon goût. Aujourd'hui, les députés d'origine étrangère représentent, cependant, un poids politique important et nous sommes bien décidés à faire changer les choses d'autant plus que c'est inscrit dans la déclaration gouvernementale.
Vous avez proposé la rédaction d'une "charte de la diversité" à l'image de celle établie en France. Cette charte n'est-elle pas en contradiction avec "la politique de préférence communautaire" au niveau de l'UE?
Je ne le pense pas. L'idée est de sensibiliser les responsables des ressources humaines à la diversité. C'est symbolique mais c'est important. Il s'agit de faire prendre conscience des enjeux économiques et sociaux de la diversité. En France, 40 entreprises tant publiques que privées (Axa, Adecco, Radio France, France télévision, SNCF, Canal+, Schneider électrique, IBM, Total, RATP, Carrefour, Casino, Peugeot-Citroën,…) ont signé la charte de la diversité. Elles se sont engagées à former et sensibiliser les dirigeants et les collaborateurs des ressources humaines aux enjeux de le non-discrimination, promouvoir l'application du principe de non-discrimination sous toutes ses formes et dans toutes les étapes de gestion des ressources humaines, enfin chercher à refléter la diversité de la société et notamment sa diversité culturelle et ethnique aux différents niveaux de qualification.
Vous avez réfuté, dans votre intervention, le système des quotas dans l'accès au travail. Quelles seraient les conséquences d'une telle approche?
En tant que socialiste et internationaliste, je refuse les quotas car c'est une approche communautariste. Par ailleurs, dans le modèle anglo-saxon qui développe les quotas, on a constaté que dans la population afro-américaine ce système des quotas favorise d'abord et avant tout la classe bourgeoise. Je pense qu'il faut des actions positives et volontaristes et je suis plutôt favorable à des quotas territoriaux. Favoriser l'engagement des jeunes issus des quartiers défavorisés plutôt que des d'origines marocaine, turque ou autre. C'est l'inégalité sociale qu'il faut combattre. Les pauvres vivent les mêmes problèmes quelle que soit leur nationalité ou leur origine.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.