Deuxièmes rencontres annuelles du CRI de Casablanca Le 12 octobre 2004, l'heure est à la réflexion et au bilan. Réunis dans un grand palace à Casablanca, élus, agents d'autorité, investisseurs et organisations internationales ont essayé de dresser les contours de la future vocation de la région du Grand Casablanca. Loin d'être fortuite cette question trouve son fondement dans le chamboulement de la hiérarchie des secteurs économiques. En effet, le secteur des services tend à créer plus de richesse que l'industrie. Cette nouvelle donne se devait aussi d'être traduite au niveau des actions des autorités. M'hamed Dryef, Wali du Grand Casablanca, a ainsi insufflé une toute nouvelle philosophie dans son administration. “Aujourd'hui, nous devons rompre avec la démarche traditionnelle étriquée et sectorielle pour aller vers une vision globale et cohérente pour l'ensemble de l'agglomération. La taille et l'ampleur des problèmes du Grand Casablanca nécessitent une démarche de qualification stratégique avec une vision à moyen terme”. De fil en aiguille, le Wali a été conduit à adopter une démarche de management par objectifs en créant différents pôles de compétence. Il a également prôné pour la mise en place d'un comité de pilotage, de portefeuilles d'objectifs à atteindre, des tableaux de bords et un planning par secteurs. Pour Mohamed Sajid, Maire de la métropole, “le partenariat public-privé doit être le moteur de la dynamique nouvelle à Casablanca”. De même que M. Dryef, le maire a présenté plusieurs chantiers tant au niveau des transports, des déchets, de la voirie, de l'habitat etc. Par ailleurs, l'un des axes qui a le plus monopolisé les rencontres a été de voir comment il est possible de rendre Casablanca plus attractive pour les investisseurs. Sur ce registre, le président de la CGEM, Hassan Chami, estime qu'il faut rédiger un contrat-programme pour encourager les investissements à Casablanca, car “c'est la vitrine économique du Maroc”. À défaut d'un contrat-programme, la Direction des investissements a signé avec le CRI de Casablanca une convention de coopération portant sur la formation des ressources humaines, la promotion de l'investissement au niveau régional, national et international, la gestion et le suivi des projets d'investissement, les systèmes d'information et de veille économique et l'échange d'informations sur l'investissement. Selon Hassan Bernoussi, chef de la Direction des investissements, “nous ne pouvons plus communiquer comme par le passé sur le pays, mais sur un produit. L'Espagne est à cet effet un exemple limitrophe avec le développement de la Catalogne. Cette orientation est en parfaite conformité avec les orientations royales. La région doit assumer ses responsabilités”. Il est rejoint en cela par un haut cadre du ministère de l'Intérieur, qui déclare “nous travaillons pour faire coordonner les actions de promotion pour mutualiser les moyens qui servent en fin de compte la même finalité”. La création du Pôle économie et investissement permettra de déceler les secteurs porteurs qui feront l'objet d'une promotion auprès des investisseurs étrangers. A cet égard, la région de Casablanca bénéficiera de l'expertise de l'école française ESSEC en matière de marketing territorial. Bilan à fin septembre 1 767 entreprises ont vu le jour en 9 mois à Casablanca contre 1 500 durant toute l'année 2003. Mouaâd Jamaï, directeur du Centre régional d'investissement (CRI) a raison d'afficher un sourire. Les nouvelles créations ont ciblé essentiellement les secteurs du commerce (43%) et les services (38%). Le bâtiment en raison des capitaux conséquents qu'il exige n'attire que 10% des entrepreneurs. Le total des investissements générés par ces créations est de l'ordre de 256 millions de dh. Pour ce qui est des projets d'investissement, le CRI de Casablanca a traité de janvier à septembre 2004, 155 dossiers représentant un total de 7,2 milliards dh, qui sont allés essentiellement au tourisme et à l'immobilier. Selon Joumana Cobein, responsable au bureau de la Société financière internationale (SFI) au Maroc, le Maroc est le second pays après la France en matière de réformes favorisant la création d'entreprises. Toutefois, des handicaps à l'investissement persistent comme le manque de flexibilité du travail, l'enregistrement du foncier et des brevets.