Khalid Oudghiri, responsable de la zone Moyen-Orient de BNP Paribas Jeune (44 ans), doté d'un calme “impressionnant”, Khalid Oudghiri, est un banquier pas comme les autres. Presque totalement différent. Il est venu de l'industrie pour intégrer, en 1992, une banque dont il est devenu, quelques années plus tard, l'un des piliers. Aujourd'hui, il est appelé à diriger toute une région au sein d'un groupe financier devenu ouvert sur le monde. Rien ne le prédisposait, au départ, à faire carrière dans le domaine très sélect de la finance. Et pourtant, c'est lui, entouré de son équipe et soutenu par sa direction générale, qui a participé à la mise en place d'un plan en trois étapes pour re-dynamiser la BMCI, l'institution financière, dans laquelle il a appris et développé le métier de la “banque commerciale”. Lui, c'est Khalid Oudghiri, un homme réputé pour ses qualités professionnelles et humaines qui lui ont valu l'estime et la reconnaissance de nombre de ses confrères dans la profession. Entré à la BMCI en 1992, après avoir exercé dans l'industrie et un peu dans la banque d'affaires, Khalid Oudghiri dit avoir beaucoup appris dans cette banque, dont la mise à niveau avait nécessité trois étapes : restructuration, puis développement et enfin fusion avec une autre banque, ABN Amro Bank Maroc. De ces trois étapes, Oudghiri affirme qu'elles ont été particulièrement douloureuses mais les résultats qu'elles ont produits ont permis de hisser la BMCI à un niveau presque égal aux banques les plus prestigieuses de la place.“Dans une carrière professionnelle, c'est quand même quelque chose de très enrichissant”, lance, avec fierté, l'homme qui est devenu, depuis le 15 mai dernier, le responsable de la région Moyen-Orient du groupe BNP Paribas. Cette promotion, visiblement alléchante et d'un niveau hiérarchique important dans les structures du groupe français, intervient au moment précis où le Maroc traverse une étape cruciale, caractérisée par l'avènement sous peu d'un certain nombre de réformes que chacun estime décisives. Ce n'est pas son départ de la BMCI qui le rend un peu “triste”, mais plutôt le fait de quitter le pays alors qu'il connaît de grands changements. Son passage à la BMCI, qui a duré environ dix ans, a été très instructif pour la suite de sa carrière. Surtout qu'il était arrivé en pleine réforme bancaire, mise en place en 1993. Cette réforme dont les objectifs, très appréciés, destinés à rénover et restructurer le secteur bancaire, a offert à Khalid Oudghiri l'opportunité de suivre de près l'évolution de la banque au Maroc. Avec sa nomination à la tête d'une zone comprenant plusieurs pays, Khalid s'est senti à la fois surpris et comblé. Surpris, parce qu'il ne s'attendait pas à être désigné à ce poste qu'il estime d'un niveau hiérarchique important. “C'est la première fois, en effet, que le groupe BNP Paribas va chercher quelqu'un dans une filiale pour lui donner la direction de toute une région”, dit-il. En fait, Khalid s'attendait à une proposition, “mais pas de cette importance”. Homme apolitique Il est également satisfait parce qu'il considère que cette nomination constitue un signal fort lancé par le groupe BNP Paribas pour montrer sa volonté d'“internationaliser” sa politique de recrutement des plus hauts cadres de la banque. Frappé d'un cachet franco-français que de nombreux observateurs lui ont attribué pour n'avoir embauché que des Français pendant plusieurs années, le groupe BNP Paribas est devenu, depuis quelque temps seulement, un groupe international où se côtoient diverses nationalités. “Au sein du groupe BNP Paribas, c'est une révolution culturelle”, explique cet homme de 44 ans, qui affiche son intention de revenir au Maroc pour accomplir son devoir, qui est de participer au développement économique du pays. A la BMCI, il l'avait fait avec abnégation en tant que membre-fondateur et actif de l'association “Maroc 2020”, au sein de laquelle il a accompli, en compagnie de son ami Ali Belhaj, un travail riche en études et enquêtes. Mais, la politique ne l'a jamais intéressé alors qu'Ali Belhaj, président de “Maroc 2020”, vient de créer son parti politique, Alliance des libertés, dont les idées et les réflexions ont été récemment révélées lors d'un congrès constitutif tenu dans un grand palace de Casablanca. A-t-il des affinités avec un parti politique ? Non, répond-il. En ce qui le concerne, “le travail associatif est largement suffisant pour concourir au développement de mon pays”. Même en occupant un poste de responsabilité à Paris, il compte continuer d'œuvrer dans un cadre associatif qui lui permettra de conserver un lien étroit avec le Maroc.