L'international marocain, Talal El Karkouri, revient sur les chances du Onze national El Karkouri est insaisissable. Il n'est presque jamais là où on l'attend. Face à la Tunisie, samedi 4 septembre 2004 à Rabat, pour le compte des éliminatoires combinées du Mondial 2006 et la CAN 2006, c'est lui qui sauva les meubles. Désormais, le sociétaire du club anglais de deuxième division, Charlton, est un cadre dans le dispositif encore frileux de Baddou Zaki. La Gazette du Maroc : Les journées se suivent et se ressemblent, pourrait-on dire. La quatrième journée, elle aussi, n'a pas permis de révéler le vrai visage de l'équipe nationale du Maroc. Du moins ce qui doit l'être. Mais un nul face à la Tunisie, championne d'Afrique en titre, même à domicile, ce n'est pas un résultat trop mauvais. N'est-ce pas ? Talal El Karkouri : On peut le dire ainsi. Il n'empêche que l'équipe du Maroc n'a pas ménagé ses efforts pour faire le jeu et le spectacle durant tout le match. Sur l'ensemble de la rencontre, on mérite plus que les Tunisiens d'empocher les trois points de la victoire. Exceptée l'entame du match, sanctionnée par le but tunisien durant laquelle on cherchait nos marques, on a été plus créatifs, on a produit plus d'animation et de volume de jeu, même si on peut déplorer des foultitudes d'occasions gâchées par nos attaquants surtout… C'est connu, dominer ce n'est pas gagné surtout dans un match face un adversaire qui s'appelle Tunisie… Ben oui, mais cela permet au moins d'y croire jusqu'à la dernière minute de la rencontre. D'ailleurs ça a été le cas. Car plus le temps s'égrainait, plus on multipliait les tentatives, même avortées, de revenir à la marque et plus on croyait y arriver. Arriver à refaire notre retard. Je pense que Jouad (Zaïri : ndlr) a tout tenté ce soir (ce soir-là : ndlr) pour nous tirer d'affaire. Il a été magnifique, peut-être même le meilleur acteur de la rencontre. J'ai tenté beaucoup de transversales pour l'alimenter en bons ballons, mais la défense adverse veillait au grain. Le gardien tunisien a été impérial, lui aussi, même si sur mon dernier coup franc, il a manqué de panache pour une balle légèrement déviée. De toute façon, je ne me remettrais pas de sitôt si on avait perdu ce match. Soit. Une victoire et deux nuls, à deux longueurs de la Guinée, votre prochain adversaire (à l'extérieur), on ne peut pas dire que les choses s'arrangent pour l'équipe du Maroc ; sachant surtout que seule la première place est qualificative pour le Mondial 2006… Ecoutez, vous savez qu'il n'y a pas de logique en football sinon la question se poserait autrement. Nos chances de qualification au Mondial allemand sont intactes. Il reste encore beaucoup de points à gagner dans ce championnat. Nous partirons en Guinée dans l'espoir de faire mieux que la Tunisie pour espérer, In cha Allah, garder toutes nos chances, tenant compte du fait que nous jouerons 3 matches importants à domicile contre la Guinée, le Malawi et le Botswana. A vous entendre parler, on ne douterait pas un seul instant des chances du Maroc à décrocher son ticket pour le Mondial allemand. Est-ce à dire que l'avenir du Onze national dans ce groupe 5 est encore prometteur ? Evidemment oui ! Nous défendrons crânement nos chances. Nous n'avons d'autres choix que de nous qualifier au Mondial 2006 pour tenir le rang qui est le nôtre dans le gotha du football mondial… Vous semblez sous-estimer l'enjeu de la qualification pour la Coupe d'Afrique des Nations qui se déroulera la même année en Egypte ? Pas du tout ! Là n'est pas la question. Je pense tout simplement que la qualification du Maroc à la phase finale de la Coupe d'Afrique des Nations 2006 en Egypte est acquise presque d'office. Cela va de soi, dirai-je. C'est impensable de voir le Maroc rater ce rendez-vous, sachant que les trois premières équipes de chaque groupe seront qualifiées à la phase finale. D'ailleurs, si vous en doutiez un seul instant, vous n'alliez pas perdre votre temps à m'interroger sur les chances réelles du Maroc pour la qualification au Mondial allemand. Notre objectif dans le groupe 5, c'est la première place qualificative pour le Mondial 2006 et rien d'autre. Partagez-vous l'approche de certains observateurs qui veut que Baddou Zaki est loin de faire l'affaire, malgré la belle prestation de l'équipe nationale en Tunisie lors de la CAN 2004 ? Bien sûr que non. Je ne peux pas me le permettre. Je ne suis pas un observateur, moi. Je suis acteur. Par conséquent, je me sentirais montrer du doigt comme tout le monde si les choses ne vont pas bien. Je pense que la méthode Zaki réussit plutôt bien à l'équipe du Maroc. Ceux que vous appelez observateurs sont libres de tout jugement aussi bien sur le coach que sur les joueurs. Je garde encore à l'esprit les images de l'accueil réservé surtout à Baddou Zaki au lendemain de la finale perdue, je dis bien perdue, face à la Tunisie en Coupe d'Afrique. Les jours, voire les mois qui ont suivi cette finale, je n'ai plus entendu parler d'observateurs. C'est vous dire que c'est tellement plus facile de critiquer. Je préfère un Zaki qui est loin de faire l'affaire comme ils disent mais qui me qualifie en finale de Coupe d'Afrique ou en phase finale de Coupe du monde à quelqu'un qui ne fait l'affaire que dans la théorie.