Conférence mondiale sur les investissements (WIC) Jeudi 27 mai a marqué un moment significatif pour le Royaume dans son avancée dans le processus d'ancrage à l'économie communautaire. Le gotha mondial de l'économie, des entreprises et des finances, réunis à La Baule, a rendu hommage à l'engagement audacieux du Maroc dans la poursuite des réformes structurelles et sectorielles en l'invitant en première ligne au forum planétaire. Une opportunité saisie volontiers par Driss Jettou pour plaider l'intégration économique du Royaume dans la nouvelle dynamique d'attractivité et de compétitivité innovantes du bloc communautaire. C'est une plaidoirie en faveur d'une Europe de la croissance soudée à l'ensemble méditerranéen qu'a mise en avant Jean-Pierre Raffarin en tendant la main à Driss Jettou, invité d'honneur à cette 2ème édition de la WIC. Un geste symbolique fort réaffirmant la solidité et la profondeur des rapports humains, politiques, culturels et économiques liant la France et le Vieux continent au Maroc que confortent "des relations d'échanges et d'investissements intenses". Saisissant la balle au vol, le Premier ministre marocain répliqua en mettant en avant un Maroc nouveau et moderne, tolérant et démocratique, résolument engagé dans la voie des reformes tous azimuts aptes à lui consacrer le droit de revendiquer "plus que l'association, moins que l'adhésion". Rappelant l'appel Royal favorable à un partenariat rénové fondé sur le développement intégré et le partage du progrès technologique, comme l'a défini d'ailleurs Sa Majesté le Roi, un "statut avancé". Les travaux en plénière et dans les tables-rondes qui ont suivi, regroupant les hommes d'affaires et chefs d'entreprise des grandes firmes de la "Triade" (Europe, Amérique du Nord, Japon), se sont focalisés sur deux concepts-clés formulés sous forme de problématique de réflexion: comment rendre l'Europe plus attractive et plus innovante pour les investisseurs étrangers? Attractivité et créativité ont constitué donc les deux pistes de recherche et de débats qui ont retenu l'attention des décideurs économiques et institutionnels présents (notamment les Premiers ministres français et marocain, et des ministres texan, britannique et français). La cérémonie de remise des prix des meilleurs investisseurs en Europe a nominé les champions anglo-saxons et japonais, en l'occurrence Whirlpool, Texas Instruments, Toyota et Timherjack John Deere. Les plus grosses cylindrées de la planète ont défilé au Centre des congrès atlantic représentées au niveau de leurs plus hauts dirigeants, parmi lesquelles General Electric, Microsoft, Siemens, Apple, Airbus, EDF, Toyota, Sony, Renault, Volkswagen... Un partenaire fiable L'entrée en lice de Driss Jettou s'attacha, en passant en revue les réformes entreprises au Maroc, à plaider la cause d'un partenariat déterminé et intégré avec le bloc communautaire. Il a dit en substance: "le Maroc qui a fait de la paix et de la tolérance, de l'Etat de droit et de la liberté économique, ses valeurs essentielles, se veut dans ce cadre-là, un partenaire fiable, votre partenaire" devant le prestigieux parterre des plus grands décideurs économiques du globe. Ces derniers ont été plus sensibilisés à l'effort de modernisation et de développement durable du Royaume quand Jettou énuméra les sept grands piliers de la "révolution économique" marocaine: renforcement du maillage des grandes infrastructures et leur interconnexion avec le Vieux continent, la mise à niveau du tissu productif, l'amélioration des procédures d'investissements, la rénovation du système bancaire et financier, la modernisation de l'appareil judiciaire et de la justice des affaires, la libéralisation des secteurs-clés de l'économie nationale et, en dernier lieu, le libre-échangisme avec les marchés de l'UE, AELE, USA, Turquie et le processus d'Agadir qui a fondé la quadrilatérale (Egypte, Tunisie, Jordanie et Maroc). Le Premier ministre a rappelé les ambitions du Royaume qui s'évertue à s'ériger en "plate-forme régionale d'investissements, de production et d'échanges", à l'adoption des "règles et des normes du marché intérieur européen", à "l'intégration dans l'espace européen de la recherche et l'implication dans les programmes communautaires d'éducation et de culture"… En un mot, Jettou a réussi son examen de passage devant ce "Davos à l'européenne", notamment en assurant ses partenaires que "le Maroc aspire à réaliser un environnement politique, économique et social proche des standards avancés et propre à renforcer son attractivité et à intégrer la globalisation de l'économie".