Le président français Jacques Chirac est hospitalisé depuis vendredi pour un problème vasculaire. Un incident qui a perturbé l'université d'été de l'UMP. Le président français Jacques Chirac a été admis vendredi soir à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce à Paris pour un "petit accident vasculaire", a annoncé Dominique de Villepin. Dans sa déclaration, le Premier ministre a précisé que cet accident avait entraîné un léger trouble de la vue qui devrait se résorber au cours des prochains jours. Cette annonce a été faite dix heures après l'hospitalisation du président français. L'Elysée a justifié dimanche ce délai, en expliquant que les médecins du Val-de-Grâce ont tenu à s'assurer du caractère "non évolutif" de son accident de santé avant de le rendre public. «Les médecins du Val-de-Grâce ont communiqué quand ils ont considéré avoir le recul suffisant pour s'assurer du caractère non évolutif et sans complication de l'accident vasculaire» qu'a subi Jacques Chirac, a indiqué dimanche l'entourage du président de la République. Âgé de 72 ans, Jacques Chirac devra rester à l'hôpital pendant une semaine, selon le Premier ministre. La nouvelle de l'hospitalisation du chef d'Etat a perturbé l'université d'été de l'UMP. Dès son annonce, elle a créé la stupeur parmi les dirigeants de l'UMP et les 2.000 jeunes militants présents à La Baule pour l'université d'été du parti. Alors que Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy avaient prévu d'afficher leur complémentarité lors de l'université d'été de l'UMP, cet incident vient ainsi bouleverser l'ordre du jour. Le Premier ministre a écourté son séjour à La Baule pour regagner Paris, où il a rendu visite en fin de journée au chef d'Etat. Dans son discours devant les militants, Dominique de Villepin a rendu un vibrant hommage à celui qu'il a servi pendant sept ans comme secrétaire général de l'Elysée, de 1995 à 2002. « À 27 ans, j'ai fait une rencontre, Jacques Chirac, et je lui ai voué ma fidélité », a déclaré le Premier ministre, déclenchant un tonnerre d'applaudissements chez les jeunes militants et l'éternel slogan : "Chirac, Chirac". « J'ai été conquis par l'humanité de Jacques Chirac, par sa détermination et son sang-froid au service de la France. J'ai été conquis par sa capacité dans les pires épreuves à tenir la barre de notre pays », a insisté le chef du gouvernement. Un collaborateur du Premier ministre a indiqué que Jacques Chirac avait téléphoné à Dominique de Villepin "dans la matinée" pour le prévenir de son hospitalisation. Le chef du gouvernement a alors alerté le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, avant de faire une brève déclaration à la presse à son hôtel. Fondée en 2002 après la réélection de Jacques Chirac pour réunir ses partisans, l'UMP a été depuis novembre 2004 présidé par son rival Nicolas Sarkozy. Ce dernier n'a pas manqué de rendre hommage au président tout en lui souhaitant un bon rétablissement. Il a affirmé que le parti avait "besoin" de Jacques Chirac, et souhaité "une bonne santé" au chef d'Etat. «Il faut dédramatiser les débats politiques (...) On peut être en désaccord sur tel ou tel point avec le président de la République et lui souhaiter du fond du cœur une bonne santé et lui dire : on a besoin de vous », a-t-il déclaré. L'hospitalisation de Jacques Chirac survient dans un moment où le débat sur le problème de l'emploi en France bat son plein. La "bataille pour l'emploi" restera cette semaine la plus grande préoccupation du Premier ministre Dominique de Villepin. Après sa conférence de presse mensuelle essentiellement consacrée jeudi dernier à la relance de l'économie et à l'emploi, le Premier ministre devra appeler à la mobilisation mardi des directeurs départementaux du travail et de l'emploi, réunis à Paris. Pour sa part, Nicolas Sarkozy ne sera pas en reste sur ce terrain. Le président de l'UMP animera mercredi à Paris une Conférence de son parti consacrée à la politique économique. Là encore l'emploi, la politique sociale et le "modèle social" français, jugé obsolète et inefficace par le ministre de l'Intérieur, seront largement débattus.