Douar Laghouazi De toute évidence, la police de la région de Fès/Meknès avait flairé le coup puisque les deux opérations d'assaut ont été portées presque au même moment sur deux fronts. D'un côté Aïn Chebik pour serrer l'étau sur Hanouichi, de l'autre Douar Laghouazi pour appréhender Bouarfa. Nous sommes très près de l'autoroute, à quelques 15 kilomètres de Fès. Tôt le matin, l'assaut des forces de la police et de la gendarmerie est décidé pour lancer l'attaque contre les douars Oulad Saleh et Laghouazi. Selon leurs informations, le groupe de Mohcine Bouarfa était sur place alors que son compère et complice Hanouichi était parqué à Aïn Chebik (voir article central). Une troisième attaque a eu lieu presque au même moment à Douar Lahjar près de Moulay Yakoub dans la région de Fès. Toutes ces descentes orchestrées par les forces de l'ordre (police et gendarmerie) ont permis l'arrestation de plus de 35 individus appartenant à ce qu'on appelle la cellule de Meknès. Lors de l'intervention à Douar Laghouazi, les affrontements ont été très violents contre un groupe armé qui voulait en découdre avec la police. Ce qui a obligé les forces de l'ordre à recourir aux armes et à tirer sur les assaillants qui ne voulaient pas se livrer. On a déploré la mort d'un policier, la blessure de trois gendarmes et d'un responsable de la sécurité à Fès qui souffre de graves blessures. De leur côté, les criminels ont vu l'un des leurs tomber sous les balles des policiers et d'autres blessés. C'est donc vers quatre du matin le lundi 26 janvier dernier que la police de Meknès et les forces d'intervention de Fès ont pénétré dans le douar pour déloger les salafistes criminels. Très tôt le matin, plusieurs dizaines de policiers avaient déjà encerclé tout le périmètre pour éviter d'éventuelles fuites. Il faut signaler que nous sommes très proches des fameuses grottes de Bou Rkayez ou “Zlileg” comme on les nomme dans les environs, un endroit idéal pour les cachettes qui se révèlera plus tard un double lieu de retraite et d'entraînements. Pourtant, lors de la furie des affrontements plusieurs individus ont réussi à s'évader et font encore à cet instant l'objet de recherches très minutieuses ratissant la région et la passant au peigne fin. Lors de la pénétration du périmètre, les criminels étaient prêts au combat et arboraient des armes blanches et des bombes prêtes à exploser. La police a d'ailleurs saisi une quantité importante de ces explosifs, presque une cinquantaine de bombes Tornado, des quantités de TNT, une quinzaine de fusils, des épées, des faux billets de banque, des ordinateurs et des tas d'autres documents. Selon les responsables, les informations qui ont pu circuler faisaient état de préparatifs pour de nouvelles attaques terroristes qui visaient entre autres la ville de Meknès et de Fès, les endroits stratégiques, touristiques et vitaux de ces deux cités sans parler de la poursuite des opérations vers d'autres villes avoisinantes. Ce qui est sûr, c'est que les groupes de Bouarfa et de Hanouichi étaient décidés de passer à la vitesse supérieure après une série de crimes horribles perpétrés dans les environs de la ville ismaélite. D'abord la veille de l'assaut, la police avait trouvé dans le quartier de Toulal, le corps d'un gendarme mutilé, Hassi Ali, du corps de la gendarmerie d'Aït Yazm, la tête presque détachée du reste du corps, un nombre incalculable d'entailles et de blessures avec un point important : les criminels lui ont découpé ses lèvres (un signe pour dire qu'ils étaient prêts à châtier tous ceux qui osaient parler d'eux en mal). Ce sont aussi eux qui ont tué le Mokadem dans la région de Toulal avant les élections communales sans oublier un autre fonctionnaire de l'Etat qui a été tué, mutilé et dont les lèvres ont été aussi coupées comme pour les autres cadavres. Tous des crimes qui devaient venger l'arrestation de leur chef spirituel, leur grand chef Rebae qui avait à son actif d'autres crimes dont celui d'un jeune juge à Nador sans oublier l'assassinat de Rebibo et d'autres personnes agressées dans la rue, humiliées, spoliées et volées .