Taoufik Hanouichi a été finalement arrêté après avoir échappé aux forces de l'ordre lors de leur descente musclée dans la périphérie de Meknès. L'accusé était recherché activement pour son implication présumée dans une série de meurtres et d'agressions .Un autre complice de Hanouichi a été interpellé à son tour au terme d'une opération des forces de sécurité dans les environs de Moulay Yacoub. Il s'agit de Mohcine Bouaârfa. Un officier de police est tombé sur le champ de cette lutte antiterroriste sans merci. Finalement, il n'a pas pu aller loin, Taoufik Hanouichi. Celui-ci a été arrêté dans l'après-midi du lundi 26 janvier à Fès ainsi que son complice Mohcine Bouaârfa par les forces de l'ordre. Il s'agit de deux activistes jugés dangereux de la Salafia Jihadia activement recherchés pour leur implication supposée dans les attentats terroristes du 16 mai, dans l'assassinat de certains agents de sécurité et dans le meurtre du citoyen marocain Albert Rebibo. Au terme des procès des événements tragiques de Casablanca , Abdelouaheb Rebaâ, chef d'une cellule terroristes dont les deux accusés font partie, a été condamné il y a quelques mois à la peine capitale par la Cour d'appel de Rabat. La tentative d'arrestation des deux comparses, qui risquent d'encourir la même peine que leur patron, a tourné dès le début à un affrontement violent entre les forces de l'ordre et les membres de cette bande intégriste. Au cours de cette opération menée conjointement par la police et la gendarmerie, un officier de la police judiciaire, Khalid Mansouri y laissera la vie, vraisemblablement victime d'une balle perdue tirée par un de ses collègues. Tout a commencé au petit matin du lundi 26 janvier lorsqu'une équipe de policiers et de gendarmes débarquent dans le quartier périphérique fait de bidonvilles de Moulay Omar à Meknès. Les hommes en uniforme, une centaine, encerclent un taudis où se trouvent, selon le renseignement en leur possession, Taoufik Hanouchi et ses amis. Tout a été mis au point pour mettre la main sur cet activiste jugé dangereux, insaisissable jusqu'ici malgré les efforts de la police . Au même moment se déroule une action similaire à Douar Aïn Lahjar dans les environs de Moulay Yacoub pour démanteler une bande de la Salafia Jihadia dont un membre important sera à son tour interpellé : Mohcine Bouaârfa qui avec Taoufik Hannouchi formait un duo qui terrorisait les gens. Vols, agressions, assassinats… Mission donc réussie sans grand dommage contrairement à celle de Meknès. Ici, les suspects, qui ont brandi des armes blanches et des fusils, opposant une résistance farouche à l'assaut des forces de sécurité. Ces dernières seront obligées de se défendre. Fusillades. La confusion est totale. La zone est bouclée. •Certains présumés terroristes sont arrêtés après une lutte tenace. D'autres réussissent cependant à prendre la fuite. Parmi eux, le principal accusé Taoufik Hanouichi. Blessé au cours de l'opération, il sera cravaté quelques heures plus tard ainsi que ses compères qui ont pu échapper aux forces de sécurité. Mort d'un policier sur le champ de bataille et blessés des deux côtés, tel est le bilan de cette action assainissante de grande envergure. Les forces de l'ordre saisissent à cette occasion un véritable arsenal de guerre: bombes, explosifs, détonateurs électriques, menottes, fusils, produits chimiques, ordinateurs et de la fausse monnaie... Dans un coin de la maison, soigneusement caché, l'uniforme d'un gendarme. Plus de doute, la piste terroriste se précise : Hanouichi, Bouarfa et consors, objet d'un avis de recherche au lendemain des attentats du 16 mai, sont bel et bien les assassins du gendarme dont le cadavre fut découvert trois jours plus tôt à Toulal, dans la région de Meknès. Les investigations menées pour identifier les criminels ont conduit les enquêteurs à boucler ce quartier bidonvillois. Les quartiers périphériques de Fès et Meknès, véritables repaires de militants de la Salafia Jihadia, sont par certains endroits des zones de non-droit qui se nourrissent de l'exclusion et du ressentiment. Les deux opérations conjointes de la police et de la gendarmerie se solderont par l'interpellation de quelque 35 présumés terroristes. Cette nébuleuse obscurantiste est loin d'être complètement neutralisée . Ces sicaires qui ne reculent devant rien pour arriver à leurs fins sont toujours en action. Ayant déclaré depuis longtemps la guerre à l'appareil de l'État dont ils ont pour mission d'assassiner les symboles, qu'ils soient policiers, gendarmes ou juges, ils sont décidés à aller jusqu'au bout quitte à se faire tuer… Mobilisées depuis les événements du 16 mai, les forces de sécurité multiplient les barrages et les opérations de ratissage dans différentes régions du royaume à la recherche des membres de la Salafia Jihadia dont elles ont le signalement. La répression est-elle suffisante pour venir à bout d'un phénomène qui menace la société marocaine toute entière?