Le groupe Bouarfa et Hanouichi est de nouveau devant les juges. Ses membres sont poursuivis en vertu de la loi antiterroriste. Parmi les chefs d'inculpation retenus contre eux, le meurtre de plusieurs personnes dont des agents de l'autorité. Mohcine Bouarfa et Taoufik Hanouichi, ainsi que plusieurs autres présumés terroristes de la « cellule de Meknès» se trouvent de nouveau devant les juges. Leur procès, reporté à maintes reprises depuis leur arrestation fin janvier 2004, démarre pour de bon à la chambre criminelle (1er degré) près la Cour d'appel de Rabat. En effet, hier lundi, les 48 membres de ce groupe devaient comparaître devant les juges pour répondre des accusations d'association de bande de malfaiteurs dans le but de préparer et de commettre des actes terroristes, tentative d'assassinat, atteinte à l'intégrité physique des personnes, vol, racket, destruction, torture, falsification de documents administratifs, possession d'explosifs, réunions publiques non autorisées et exercice d'activités au sein d'une association non reconnue. Selon une source judiciaire, Mohcine Bouarfa, Taoufik Hanouichi et le reste des membres de ce groupe devaient être auditionnés par le juge, vendredi en début d'après-midi. Une étape qui arrive après l'audience du vendredi 17 juin dernier consacrée, elle, aux requêtes de vices de forme présentées par les avocats de la défense. L'audience d'hier, elle, devait être suivie par le réquisitoire du Parquet et un verdict, cette semaine, n'est pas à exclure comme nous l'affirme une source judiciaire proche de cette affaire. Le groupe de Mohcine Bouarfa et Taoufik Hanouichi, présenté comme étant une émanation de la cellule de Abdelouahhab Errabi'e (condamné à mort), a été classé parmi les plus dangereux groupes terroristes démantelés après le 16 mai 2003. C'est aux membres d'ailleurs de ce groupe que les enquêteurs imputent les meurtres de plusieurs citoyens dont, entre autres, Albert Rebibou, marocain de confession juive, et le chef de la DAG (Direction des affaires générales) à Meknès. Lors des raids menés par les forces de sécurité pour leur interpellation, les membres de ce groupe ont d'ailleurs mortellement blessé un gendarme et un policier. Dans la nuit du 24 au 25 janvier dernier, d'importants contingents de la police et de la Gendarmerie royale, renforcés par des éléments de la DST, ont effectué des descentes dans des douars sis dans la banlieue de Fès (Moulay Yacoub) et Meknès. Après une rude résistance de la part du groupe, Mohcine Bouarfa, blessé par balles, est arrêté à Fès alors que Taoufik Hanouichi l'a été à Meknès. Sur les 48 personnes poursuivies dans le cadre de ce procès, neuf seulement comparaissent en liberté provisoire. Parmi les accusés, l'on retrouve également, et c'est un précédent, six femmes dont les deux sœurs de Mohcine Bouarfa, incarcérées depuis leur arrestation et comparaissant en état d'arrestation. Taoufik Hanouichi et Mohcine Bouarfa auraient entretenu de solides liens avec Abdelouahhab Errabi'e (alias Errabaâ) qui avait été arrêté lui aussi dans la région de Meknès après blessures par balles suite à une féroce confrontation avec les forces de l'ordre. Poursuivi en vertu des dispositions de la loi antiterroriste et ayant plusieurs meurtres à son actif, il a été condamné à la peine capitale. Le nom d'Errabaâ avait d'ailleurs été cité comme ayant été l'instigateur du vol d'armes dans une caserne de Guercif.