Taoufik Hanouichi et Mouhcine Bouârfa qui viennent d'être arrêtés à Meknès ont participé avec Abdelouahab Rebaâ, condamné à mort, dans des vols, des agressions et dans le meurtre d'un jeune rédacteur judiciaire au tribunal de première instance de Nador. Les «takfiristes» sont encore parmi nous, les obscurantistes nous menacent partout. Ils sont sans pitié. Il semble qu'ils aient l'intention d'aller jusqu'au bout pour éliminer, au nom d'Allah, ceux qu'ils qualifient de mécréants. Malgré les campagnes permanentes menées par les autorités marocaines, ils ne cessent de faire des victimes, de faire, toujours au nom d'Allah des orphelins et des veuves. Leurs dernières victimes en date sont un policier et un gendarme de Meknès, fief du «takfiriste» Abdelouaheb Rebii, alias Rebaâ. Ce dernier est considéré comme l'un des plus dangereux membres de la Salafiya Jihadia au Maroc. Ce tailleur barbu, impitoyable, ne rêvait d'une chose: établir un paradis sur terre où il n'y aurait ni péché, ni mécréant, ni policier, ni gendarme, ni musulman n'ayant pas foi en leurs principes criminels. Il a constitué un groupe d'obscurantistes assoiffés de sang. Leur satisfaction : tuer un Musulman qui ne croit pas en eux ou un policier qui veille sur la sécurité des citoyens. Rebaâ, ce takfiriste au cœur de pierre n'hésitait pas à appeler ses disciples au Jihad par n'importe quel moyen. Il a tenté d'aller plus loin «dans le projet de sang» en infiltrant les rangs de l'armée. Il y est parvenu en embrigadant au moins un soldat de la caserne de Taza, qu'il a convaincu de venir renforcer les rangs de la Salafiya Jihadia en les aidant à se procurer des armes. Effectivement, ce dernier est arrivé à dérober sept Kalachnikovs de la caserne où il était affecté. Il a été arrêté et jugé par le tribunal militaire. Depuis cette affaire, le nom de Abdelouahab Rebaâ est remonté à la surface, comme l'un des takfiristes les plus recherchés au Maroc. Le tribunal militaire l'a condamné par contumace à 20 ans de réclusion criminelle. Et sa cavale aura duré jusqu'en octobre 2003. Rebaâ a dévoilé d'autres noms de ses disciples, dont Taoufik Hanouichi et Mouhcine Bouârfa. Ces derniers ont notamment participé avec lui à l'assassinat d'Ahmed Amahda, rédacteur judiciaire au tribunal de première instance de Nador, qu'ils ont rencontré dans le train et avec lequel ils avaient engagé la conversation. D'un mot à l'autre, ils en sont venus à évoquer les attentats du 16 mai. A ce moment, le rédacteur judiciaire leur a appris qu'il est l'un des hommes de l'autorité publique chargés du dossier des membres de la Salafiya Jihadia. Ce qui a fait dresser les oreilles à Abdelouaheb Rebaâ et ses deux amis, Taoufik Hanouichi et Mouhcine Bouârfa, ainsi qu'à un quatrième «takfiriste», Mohamed Slimani. Amahda leur a appris qu'il ne disposait pas encore d'un toit pour séjourner à Nador parce qu'il venait d'être affecté dans cette ville. Les quatre malfrats ont invité le jeune homme à passer sa première nuit à Nador chez eux. En ayant accepté, il ignorait qu'il avait rendez-vous avec la mort. A l'intérieur de la maison, ils l'ont conduit dans une chambre où ils l'ont égorgé comme un mouton après lui avoir ligoté les mains et les pieds. Abdelouaheb Rebaâ et Mohamed Slimani ont été condamnés en septembre 2003 par la Chambre criminelle de Rabat à la peine capitale pour, entre autres, constitution d'une association criminelle ayant pour objectif de commettre des actes terroristes. Depuis, Taoufik Hanouichi et Mouhcine Bouârfa sont restés en fuite jusqu'au meurtre du gendarme, dimanche dernier. Ils ont été arrêtés en compagnie de 35 autres takfiristes.