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Faut-il dépénaliser le cannabis au Maroc ?
Publié dans La Gazette du Maroc le 29 - 12 - 2003

Selon le dernier rapport des Nations Unies, le Maroc est le premier producteur de cannabis destiné à l'Europe.
Une situation qui génère une manne financière non négligeable dont le pays a grand besoin. Pourtant, en l'absence d'un contrôle de l'Etat, ce sont les gros trafiquants qui profitent de l'argent du kif qui circule par le biais de filières bien organisées. D'un autre côté, ce sont les trafiquants à la petite semaine qui remplissent les prisons du pays.
La question peut sonner très faux dans un pays comme le Maroc où le haschich fait partie de la vie de tous les jours où des millions de Marocains consomment quotidiennement du cannabis, mais qui s'évertue à garder la problématique du cannabis et, partant, de la consommation des drogues dans un silence pénal sans logique aucune. D'un côté le tabac et l'alcool font l'objet de vente libre et contrôlée par l'Etat qui perçoit des dividendes sur chaque cigarette et chaque bouteille. D'un autre côté, pour un joint, le citoyen lambda marocain pourrait écoper d'au moins trois mois de prison dans les meilleurs des cas.
Comment comprendre un tel déphasage entre la réalité et la loi ? Il est certes évident que nous sommes très loin de l'Europe où plusieurs pays ont trouvé une solution au cannabis et à sa consommation qui a, du même coup, permis à l'Etat de faire recette et de protéger le citoyen face aux drogues synthétisées et aux variantes de cannabis “frappées” avec des produits chimiques comme pour l'alcool dont la vente est contrôlée pour écarter les produits frelatés nocifs pour la santé du consommateur. Ce qui semble curieux dans les pratiques marocaines face au cannabis, c'est cette dualité laisser-aller/répression. On sait que Ketama produit des tonnes et des tonnes de haschich dont une grande quantité est écoulée sur le sol marocain et on organise après coup des rafles où des milliers de Marocains iront grossir les effectifs dans les prisons déjà surchargées. Inutile de souligner que c'est là une double perte pour le pays qui doit laisser l'argent du cannabis entre les mains de maffias locales ou internationales et qui se doit de prendre en charge les locataires potentiels de ses prisons.
Entre laxisme et punition
Une politique de laisser-faire à l'égard des drogues n'est pas un bon signal que l'Etat offre aux citoyens et en particulier aux plus vulnérables qui sont accros au haschich alors que selon toutes les études réalisées dans le monde, les scientifiques semblent s'accorder sur le degré infiniment moins dangereux du cannabis en comparaison avec les autres drogues et notamment l'alcool. C'est à ce niveau que la problématique des drogues nécessite une approche globale de l'appréhension du phénomène qui ne se limite pas à la seule problématique du cannabis. Cette approche nécessite un travail en amont sur les causes et les moyens de prévenir face aux fléaux qui en découlent. Mais au-delà du débat qui n'est jamais abordé au Maroc sur la drogue, le cannabis et les problèmes de santé publique qui sont ses corollaires, la question pour nous n'est pas de savoir si un produit est plus nocif qu'un autre.
Le signal qui doit être donné est celui de la nocivité de l'ensemble de ces produits, y compris les drogues légales que sont le tabac qui tue des centaines de personnes et l'alcool dont les ravages ne sont plus un secret pour personne. Ce n'est pas parce que culturellement, on a eu une approche trop laxiste à l'égard de l'alcool vendu dans les épiceries et les grandes surfaces, acheté et consommé dans les bars par tout le monde qu'il faut faire un nivellement par le bas. Dans ce cas pourquoi ne pas autoriser des fumoirs pour le haschich comme c'est le cas pour l'alcool que l'Etat pourrait surveiller ? Pourquoi continuer à parler du haschich comme d'un tabou alors que le bon sens voudrait que les efforts soient menés au niveau de l'information du citoyen, de la prévention et de la gestion d'un secteur qui pourrait être générateur de beaucoup de bénéfices ? Parce que continuer sur la lancée des discours et des projets d'éradication des cultures du kif dans le nord du pays s'avère déjà utopique. Pourquoi ne pas se rendre à l'évidence et prendre cette problématique de front : il y aura toujours des cultures de cannabis dans le Rif, il y aura toujours des fumeurs pour lesquels il faudra peut-être un jour réfléchir à une autre forme d'encadrement qui ne soit pas seulement pénale et punitive, il y aura toujours des trafiquants qui pilleront les richesses du pays et organiseront des réseaux pour blanchir l'argent qui est d'abord celui de l'Etat. Face à ce type de questions, le rôle de l'Etat est d'intervenir pour aider et protéger les consommateurs
qui sont souvent des sujets cliniques qu'un bon suivi médical pourrait ramener dans la zone des fumeurs pour le plaisir et non des toxicomanes en puissance.
Le rôle de l'Etat n'est pas de tout laisser à l'appréciation et à la liberté personnelles. Son rôle est d'arriver à la fixation d'une norme légale claire qui soit un point de repère pour les citoyens en général, aux jeunes en particulier et aux institutions chargées d'assurer le respect de cette norme. Mais la politique ambiante est de faire la sourde oreille et de continuer à lancer des verdicts à tour de bras comme si l'unique solution face à ce problème était la pénalisation et l'incarcération. Si on visite les prisons, on verra que même la détention ne sert dans ce cas de figure qu'à renforcer le besoin de fumer chez les sujets soumis à la consommation du haschich et à former des réseaux de trafic et de vente à l'intérieur même des établissements carcéraux du pays.
Les enjeux de la dépénalisation
Il est aussi clair d'un autre côté que dépénaliser revient à mettre sur la table le problème de la gestion du secteur qui demanderait du temps et de l'argent. Ce qui nous autorise à poser un certain nombre de questions : quelles actions concrètes face aux consommateurs ? Quelle réelle politique de prévention et d'éducation ? Quelle politique d'information ? Quelle formation pour les enseignants, les éducateurs, les animateurs de mouvements ? Que faire par rapport au tabac et à l'abus d'alcool ? Face à une problématique de cette envergure, toutes les instances de l'Etat se doivent de plancher sur le sujet. D'abord réussir à instaurer une culture de consommation régulée par l'Etat n'est pas du tout un rêve réalisable à court terme. Sur un autre plan, il faut accompagner la dépénalisation par un plan d'envergure qui engloberait des secteurs comme la santé, l'éducation, le tourisme… un plan qui ferait de la prévention des drogues une réelle priorité à tous les niveaux de pouvoir.
Cela requiert de la cohérence dans la gestion de la problématique, l'octroi d'un budget significatif, une réelle campagne médiatique régulière, une véritable formation des enseignants sur cette problématique qui seraient à même de prodiguer une nouvelle science que l'on pourrait associer à toute forme de réflexion sur les enjeux d'une nouvelle économie naissante. Ce qui nous amène à la conclusion suivante : en cas de prise de conscience de la nécessité d'ouvrir le débat sur le cannabis et ses enjeux socio-économiques, le pays a tout à gagner à long terme. Mais une telle réflexion ne peut se faire sans une réelle application d'une norme qui devrait, dans certaines circonstances, ne pas nécessairement recourir à des sanctions pénales pour être légitime. Il faudra alors penser à une loi qui peut impliquer un modèle de comportement sociétal décliné dans des règles dont la transgression n'appelle pas une répression, ou une criminalisation susceptible de marginalisation.
Ces lois et ces règles seront le levier d'une intervention judiciaire fondée sur la notion d'aide, d'accompagnement et de prévention. Le Maroc est-il prêt à ce genre de bouleversements ? Certes non pour le moment puisqu'on en est encore au stade des tergiversations sur l'éradication et les cultures de rechange dans une zone où le kif a supplanté tout le reste et où l'argent de la drogue se mue en maffia, en corruption et en scandales.
Effets et dangers du cannabis
Les effets de la consommation de cannabis sont variables : légère euphorie accompagnée d'un sentiment d'apaisement et d'une envie spontanée de rire, légère somnolence. Les usagers de tous âges consomment généralement pour le plaisir et la détente. Des doses fortes entraînent rapidement des difficultés à accomplir une tâche, perturbent la perception du temps, la perception visuelle et la mémoire immédiate, et provoquent une léthargie. Ces effets peuvent être dangereux si l'on conduit une voiture, si l'on utilise certaines machines.
Les principaux effets physiques du cannabis peuvent provoquer, selon la personne, la quantité consommée et la composition du produit : une augmentation du rythme du pouls (palpitations); une diminution de la salivation (bouche sèche); un gonflement des vaisseaux sanguins (yeux rouges); parfois une sensation de nausée. Même si les effets nocifs du cannabis sur la santé sont, à certains égards, moins importants que ceux d'autres substances psychoactives, l'appareil respiratoire est exposé aux risques du tabac (nicotine et goudrons toxiques), car le joint est composé d'un mélange de tabac et de cannabis. Les risques respiratoires sont amplifiés dans certaines conditions d'inhalation (pipes à eau, "douilles"). Certains effets, souvent mal perçus par la population et les consommateurs, ont des conséquences importantes et révèlent l'existence d'un usage à problème, donc nocif : difficultés de concentration, difficultés scolaires... dépendance psychique parfois constatée lors d'une consommation régulière et fréquente : préoccupations centrées sur l'obtention du produit ; risques sociaux pour l'usager et son entourage liés aux contacts avec des circuits illicites pour se procurer le produit. Chez certaines personnes plus fragiles, le cannabis peut déclencher des hallucinations ou des modifications de perception et de prise de conscience d'elles-mêmes : dédoublement de la personnalité, sentiment de persécution. Ces effets peuvent se traduire par une forte anxiété. Une dépendance psychique est parfois constatée lors d'une consommation régulière et fréquente : les préoccupations sont centrées sur l'obtention du produit. Un usage nocif de cannabis peut favoriser la survenue de troubles psychiques.
L'usage répété et l'abus de cannabis entraînent une dépendance psychique moyenne à forte selon les individus. En revanche, les experts s'accordent à dire que la dépendance physique est minime. Toutefois, un usage régulier, souvent révélateur de problèmes, est préoccupant, surtout lorsqu'il s'agit de très jeunes usagers.
Les risques de consommation
La gravité de la situation est différente selon les motivations qu'invoque l'individu pour expliquer sa consommation de cannabis. Consommer quotidiennement pour fuir la réalité ou pour un effet particulier nécessaire pour faire face à la vie de tous les jours est bien plus inquiétant que fumer un joint de temps en temps pour passer un moment agréable entre copains. Beaucoup de messages contradictoires circulent au sujet du cannabis. Tantôt substance banalisée, tantôt substance diabolisée, il est difficile de s'y retrouver... Le cannabis est une substance à faible neurotoxicité ; toutefois une consommation chronique n'est pas sans dommages et plus particulièrement chez les enfants et adolescents pour qui une telle consommation peut poser des problèmes psychosociaux importants. Une consommation ponctuelle présente surtout des risques qui sont de mal réagir à la substance (maux de tête, nausées, angoisses, panique...), risques d'accident si l'on accomplit des tâches requérant attention et concentration lorsque l'on est sous l'effet de la substance (conduire, utiliser des outils...), risques légaux, risque de répéter cette consommation de façon de plus en plus régulière. Une consommation chronique peut provoquer des dommages au système respiratoire si le cannabis est fumé (comme le tabac), des risques de dépendance psychique, de flash-back ainsi qu'une diminution des capacités de la mémoire à court terme. Certaines études montrent que la consommation de cannabis aurait des conséquences sur les systèmes immunitaire et hormonal... Mais ces résultats ne font pas l'unanimité chez les experts. Actuellement nous ignorons si l'accumulation de THC (lors d'un usage régulier) provoque des dommages à moyen et long terme. Le cannabis ne provoque pas de dépendance physique, c'est-à-dire que le corps ne réclame pas la substance lorsqu'on arrête de la consommer. Par contre, il peut induire une dépendance psychique notamment chez les consommateurs réguliers qui peuvent perdre la capacité de maîtriser leur consommation et imaginer ne plus pouvoir vivre sans la substance. Fumer un joint n'amènera pas forcément à consommer d'autres substances comme on l'a longtemps imaginé. II est vrai que les consommateurs d'autres substances ont souvent auparavant consommé du cannabis mais tous les fumeurs de cannabis ne deviennent certes pas consommateurs d'autres drogues plus dures et illégales.
Bref rappel historique
Le cannabis est connu des peuples du Nord-Est asiatique depuis plus de 4000 ans . On a retrouvé des poteries sur lesquelles étaient peints des pieds de cannabis dans le Honan et datant de 4200 ans. Herodote (484-425 av. JC) mentionne son utilisation par les Scythes 5 siècles avant notre ère. Cette plante est prescrite comme sédatif des douleurs rhumatismales et de la goutte dans la pharmacopée de l'empereur chinois Shen Nung vers 2737 avant notre ère. C'est également un peu avant notre ère que les pouvoirs enivrants et hallucinogènes de cette herbe sacrée en Inde sont utilisés par les religieux désireux d'atteindre l'union avec les divinités au cours de rites et de cérémonies. Plus près de nous, la secte des Haschischins de Hassan Ibn Sabbah, secte chiite, demeure célèbre en 1090 à travers les écrits de Marco Polo ; elle utilisait la terreur comme arme politique. Ce "vieil homme de la montagne" faisait exécuter ses victimes par l'intermédiaire de tueurs fanatisés qui, psychologiquement préparés à des visions orgiaques, étaient drogués au haschisch avant d'accomplir leur forfait. Il s'empara ainsi de la forteresse d'Alamut, près de Qazwin, en Perse. De là, il dirigea de très nombreuses razzias jusqu'en 1124, année de sa mort.
L'état actuel de la consommation de cannabis en Europe
Parmi les 18-75 ans, un individu sur cinq en Europe (21,6 %) a déjà expérimenté le cannabis. Les données proviennent des enquêtes nationales les plus récentes disponibles dans chaque pays de l'Union.
L'Europe de la drogue, dans sa version 2000, se caractérise par une forte consommation de cannabis, un usage de cocaïne à la hausse, souvent associé à l'alcool, une polytoxicomanie portant sur les amphétamines, l'ecstasy et les médicaments, tandis que l'héroïne, toujours mortelle, perd du terrain, indique le rapport annuel de l'Office européen des drogues et toxicomanies (OEDT). L'Observatoire souligne, d'autre part, que le Luxembourg connaît la plus forte proportion d'usagers à problème, environ 7 pour 1.000 habitants de 15 à 64 ans, suivi de l'Italie (6/1 000), le Royaume-Uni et l'Espagne (5/1 000), l'Irlande et la France (4/1 000), l'Autriche, la Belgique et le Danemark 3/1000. La Finlande, l'Allemagne, les Pays-Bas et la Suède sont les plus protégés. En ce qui concerne le cannabis, le Royaume-Uni se situe au premier rang des amateurs (10 %), devant l'Espagne (7%). Au Danemark, 3 % seulement des citoyens y ont goûté. Aux Pays-Bas, la récolte annuelle (1,5 kg/an, autorisés pour la consommation personnelle) de 30.000 cultivateurs de chanvre, dit "nederwiet", s'élève à 50 t (50 % de la demande nationale). Au Maroc (86 %), en incluant les quantités saisies en provenance d'Espagne (dont l'origine est marocaine), Cameroun, Caraïbes.
Source : Ocrtis.
France : environ 20 milliards de F (soit 10 % de la marchandise circulant est saisie). Aux Pays-Bas : les 2.000 "coffee shops" ont un CA de 3 milliards de F (emploient 20.000 personnes). D'après un rapport du 7-2-1990 du groupe d'action financière sur le blanchiment des capitaux venant de la drogue, les trafics illicites d'héroïne, cocaïne et cannabis en Europe et aux USA généraient 122,5 milliards $ dont 85,4 étaient investis ou blanchis.
Quelques chiffres
L'usage occasionnel de ce produit (au moins une fois dans l'année) concerne 6,5 % des individus, 3,6 % en ont un usage répété (au moins dix fois dans l'année) et 1,4 % un usage régulier (dix fois par mois et plus). Il y a environ deux fois plus d'expérimentateurs de cannabis chez les hommes (28,9 %) que chez les femmes (14,7 %). 28,3% des jeunes de 15-19 ans déclarent avoir expérimenté une drogue au cours de leur vie. Pour 99% d'entre eux , il s'agit de cannabis.
Seuls 1.6 % déclarent avoir expérimenté d'autres produits au cours de leur vie. L'âge moyen de l'initiation à la consommation de cannabis est de 15.9 ans. A 15 ans, 11.5 % des adolescents ont consommé du cannabis, à 19 ans ils sont 41,8%. L'expérimentation de cannabis est liée à la profession du chef de famille : plus la catégorie socioprofessionnelle du chef de famille est élevée, plus le pourcentage d'expérimentateurs est élevé : 40.7 % pour les enfants de cadres contre 19.6 % pour les enfants d'ouvriers. 74 % des expérimentateurs de cannabis déclarent fumer du tabac et 57.7 % déclarent avoir bu au moins une fois par semaine au cours de la dernière année. 62,3% des jeunes qui fument du cannabis le font sans qu'aucun des deux parents ne soient au courant. Cette banalisation est particulièrement sensible à Paris où plus de 40 % de lycéens de 15 à 19 ans en ont déjà consommé. Dans la catégorie d'âge 12-24 ans, 20% ont déjà fumé du haschich; 6% le font toujours, 14% ont arrêté, 64% le font/l'ont fait au moins une fois par mois. Dans la catégorie d'âge 25-34 ans, 25% ont déjà fumé du haschich; 4% le font toujours, 21% ont arrêté, 47% le font/l'ont fait au moins une fois par mois. Dans la catégorie d'âge 35-44 ans, 12% ont déjà fumé du haschich; 1% le fait toujours, 11% ont arrêté, 51% le font/ l'ont fait au moins une fois par mois. Selon un sondage réalisé pour l'association "Grande Ecoute" du Dr Francis Curtet, il y a 2 millions de fumeurs réguliers en France. La consommation du cannabis est à l'origine de la prise en charge pour usage de drogues dans plus de 15 % des cas. 51,3% des Français jugent le cannabis "dangereux" tandis que 33% jugent sa consommation régulière "sans danger". Le cannabis est bien une drogue et 78% des Français le reconnaissent. Le risque de dépendance psychique au cannabis est moindre que pour d'autres drogues mais il est réel pour 10 à 15 % de consommateurs. Plus de 80% des Français auraient peur de prendre un des produits illicites autres que le cannabis, ne serait-ce qu'une fois. Un tiers des Français (15-75 ans) en 1999 sont favorables à l'autorisation sous conditions de l'usage du cannabis. 17% sont pour la mise en vente libre du cannabis.
Plus des 2/3 des Français sont favorables à l'usage thérapeutique du cannabis
Source : OFDT - Drogues et dépendances, indicateurs et tendances, 2002
A titre d'exemple, il y a dix ans, en 1993 il a été consommé 23 083 tonnes de cannabis dans le monde dont : Amér. du Nord 1 818, Europe de l'Ouest 2.080, Amér. latine 140, Afrique 1 405, Moyen-Orient 531,5 , Asie du Sud-Ouest 672 , Océanie 69.
En 2003, le chiffre est presque deux fois supérieur.
Source : Interpol et département d'Etat des USA.
Cannabis et dépénalisation en Europe
Huit pays, parmi les quinze de l'UE, ne pénalisent pas la consommation du cannabis. Un projet d'arrêté y prévoit que la consommation ou la possession d'une petite quantité de cannabis ne fera plus l'objet de poursuites
Pays-Bas
Distinction: oui
Consommation: non incriminée
Possession: en théorie jusqu'à
3 mois
Détention, cession, trafic: jusqu'à 4 ans
Belgique
Distinction: oui
Consommation: max 5 gr pers ;
+ = trafic
Possession: assimilée au trafic
détention,cession,trafic : à partir de 3 mois
Irlande
Distinction: oui
Consommation: non incriminée
Possession: jusqu'à 3 ans
Détention, cession, trafic: jusqu'à 7 ans
Royaume-Uni
Distinction: oui
Consommation: non incriminée
Possession: jusqu'à 2 ans
Détention, cession, trafic: jusqu'à 5 ans
Portugal
Distinction: non
Consommation: non incriminée
Possession: sanction administrative
Détention, cession, trafic: de 4 à 15 ans
Espagne
Distinction: non
Consommation: sanction
administrative
Possession: sanction
administrative
Détention, cession, trafic: de 10 à 17 ans
France
Distinction: non
Consommation: jusqu'à 1 an
Possession: assimilée au trafic
Détention, cession, trafic: jusqu'à perpétuité
Danemark
Distinction: non
Consommation: non incriminée
Possession: assimilée au trafic
Détention, cession, trafic: jusqu'à 6 ans
Italie
Distinction: oui
Consommation: non incriminée
Possession :sanction
administrative
Détention, cession, trafic: de 2 à
6 ans
Suède
Distinction: non
Consommation: jusqu'à 6 mois
Possession: jusqu'à 6 mois
Détention, cession, trafic: de 2 à 10 ans
Finlande
Distinction: non
Consommation: jusqu'à 2 ans
Possession: assimilée au trafic
Détention, cession, trafic: de 2 à 10 ans
Luxembourg
Distinction: non
Consommation: de 3 mois à 5 ans
Possession: de 3 mois à 3 ans
Détention, cession, trafic: jusqu'à perpétuité
Allemagne
Distinction: non
Consommation: non incriminée
Possession: jusqu'à 6 mois
Détention, cession, trafic:
jusqu'à 5 ans
Autriche
Distinction: non
Consommation: non incriminée
Possession: jusqu'à 6 mois
Détention, cession, trafic:
jusqu'à 5 ans
Grèce
Distinction: non
Consommation: de 10 jours à 15 ans
Possession: de 10 jours à 5 ans
Détention, cession, trafic: jusqu'à perpétuité
Explication des termes pour lire ce tableau
Distinction: la loi distingue-t-elle le cannabis des autres drogues ?
Consommation: peine encourue pour usage.
Possession: peine encourue pour la possession en vue d'un usage personnel.
Détention, cession, trafic: peine encourue pour la détention (grosse quantité), la cession et les autres formes de trafic.


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