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Femme malgré elle !
Publié dans La Gazette du Maroc le 20 - 10 - 2003


Bassima Hakkaoui
Elle défend sa bêtise, avec une grande intelligence ! La conviction n'y manque pas, la subtilité et l'art de la conversation, superbement mis en règle. On se demande vraiment si Bassima Hakkaoui ne nous prend pas pour des imbéciles. Bassima Hakkaoui, comme certains parmi nous le savent, est une dame voilée. Elle est députée, mais elle siège surtout à la tête de l'association “le Renouveau de la conscience féminine”. Renouveau, vous dites renouveau ? Eh bien, elle a une manière très curieuse d'en parler. Du sublime au ridicule, il n'y a qu'un mot : c'est justement ce renouveau prôné par Hakkaoui. Le pourquoi du comment ?
Mercredi dernier la voilée a accordé une interview à “Assabah”. Vous l'avez deviné, elle en découd avec le nouveau code. Des vertes et des pas mûres ; le tout bien emballé. L'emballage, je vous le donne en mille, vous ne saurez trouver mieux chez quelqu'un d'autre qu'une voilée. On ne voile pas que la face, même l'esprit. “La hausse de l'âge de la majorité légale à 18 ans, fait peu de cas de la dimension sociale et ne tient pas compte de la réalité et des droits. Elle restreint la liberté individuelle pour toutes celles qui veulent se marier avant 18 ans”.
Décidément, Hakkaoui fait peu de cas de l'intelligence et du sens de la mesure des gens: les mineures qui veulent convoler en justes, et la loi les empêche, seraient des victimes de la cruauté du code de la famille. En un mot, il faut laisser les enfants s'épanouir dans le lit nuptial pour épargner la vie individuelle. Des fillettes de 13, 14 ou 15 ans auraient mal dans leur liberté, si elles n'arrivent pas à se marier. Majorité légale serait un accident ? La pédophilie, disons-le sans ambages, aurait suffi. Cela, pardi, c'est du renouveau. De l'inconscience féminine, surtout ! Dame Hakkaoui n'est pas sans savoir le calvaire, les calvaires subis par les fillettes marocaines qui, pour une raison ou une autre, sont privées de la seule liberté qui compte à leur âge : le savoir, l'école. Et sont conduites, le mot n'est pas fort, par les parents dans le lit des maris, parfois plus vieux que leurs pères. Hakkaoui ne l'ignore pas. Elle se voile la face, seulement.
Cette volonté-là changera sans doute la future condition humaine, car s'il ne tenait qu'à la députée, le code aurait bien fait en baissant un peu plus l'âge du mariage. 11 ans peut-être ? Ce n'est hélas pas la seule chose étonnante dans la bouche de Hakkaoui. On en arrive à se demander : pourquoi Bassima ne peut-elle jamais parler de la condition de la femme sans dire d'énormes bêtises ? Franchement, voulez-vous donner le choix à une femme libre ? Alors mariez-là à 12, à 11 ans et moins peut-être. Si par malheur, vous défendez la philosophie du nouveau code, sachez, ô petites gens, que ce code : “répond aux doléances des organisations féminines de gauche ! ! !”. Celle de droite, ou du voile, n'aurait jamais infligé la honte (de 18 ans) à une femme. Et dans une femme c'est vraiment la fleur de l'âge qu'on aime. Les vieilles filles de 18 ans ne sont que aliénées, des gauchistes qui ont laissé la vie derrière elles. Le code, comme l'a très bien exprimé S.M le Roi, n'est pas la victoire d'un camp (gauche pour Hakkaoui) sur un autre (implicitement islamiste). Mais il est bel et bien notre victoire sur nous-mêmes, sur nos conservatismes. Il y a de quoi perdre son latin. Et même son dialecte quand on est un simple Marocain vivant la réalité marocaine. La question pour lui n'est point : que peut l'homme ? Mais bien d'une manière toute maternelle et précise : qu'est-ce que de nos jours une femme est en mesure et en droit d'espérer ? Plus, d'avoir. Ce n'est plus “sois belle et tais-toi”, mais “sois jeune pour moi”. Mais l'essentiel est que la modernité est entrée dans le monde par les femmes. Hakkaoui, donc, n'aime ni le mode ni la modernité ni les femmes peut-être. C'est son choix. Là elle est libre. Totalement libre. C'est son malheur peut-être ? Compassion. Seulement voilà. Mme “Renouveau conscience féminine” et machin pousse un peu plus le bouchon quand elle déclare : “à propos du code, il n'y a pas atteinte flagrante à la chariâ”. Flagrante ? Non pas du tout. Atteinte ? Ah, il y en a. Un jeu d'esprit ou de style très dangereux.
En désobéissant à la réalité des Marocains, Hakkaoui devient malheureuse et souffre de l'âge de la majorité, mais en désobéissant à la raison, elle devient accusatrice et ex-communicatrice. Là, elle ne se voile plus la face. Elle se dénude. Dans un cas, comme dans l'autre, elle ne fait rien de bon. Ni pour la femme ni pour la religion. A suivre.


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