Le football marocain s'est transformé, ces dernières saisons en véritable gare routière avec des joueurs qui quittent la scène et y reviennent à la surprise générale. Il fut un temps où les transferts des joueurs marocains obéissaient à certaines règles, comme l'âge requis à un départ (28 ans) et une date arrêtée pour les transactions. Aujourd'hui on peut parler de véritable transhumance avec des mouvements qui donnent le tournis, surtout en direction des pays du Golfe avec des championnats de trois à quatre mois. Ainsi les clubs marocains acceptent de laisser leurs joueurs aller faire des piges pour ramasser des pétrodollars et dans ce genre d'affaires, ce ne sont pas les footballeurs qui réalisent les meilleures opérations. Ces compétitions en terre golfique terminées, voilà que les “transférés” reviennent reprendre le championnat local qu'ils avaient commencé en début de saison. Les entraîneurs qui devraient, en principe, être les premiers à dénoncer ces allers-retours inopinés ne pipent mot parce que craignant pour leur place. Et seuls les dirigeants (généralement un ou deux par club) décident de ce souk rentable à quelques-uns. D'aucuns parmi ces grands marchands de joueurs expliquent leur “négoce” par la nécessité de remplir les caisses désespérément vides de leur club mais personne ne se trompe sur la nature des accords avec le football particulier des cheikhs du Golfe !… Au Groupement, on laisse faire. Et à la FRMF, on ne semble guère préoccupé par ces mouvements incessants de va-et-vient. Normal que le niveau de notre championnat en pâtisse cruellement.