Les élections des présidents de conseils communaux et des maires des six villes unifiées posent des questions sur la nature des alliances et l'avenir pour certaines formations politiques. Toutefois, les élections de quelques maires et présidents de conseils donnent l'impression que l'espoir reste permis et que rien n'est définitivement raté. Encore faut-il que les partis politiques prennent leurs responsabilités et aillent de l'avant. Le pays en a grandement besoin. Retour sur quelques opérations d'élections locales. Un choix éclectique sans partis pris. Les provinces du Sud dans le calme Les élections des présidents de conseils communaux dans les provinces du Sud n'ont pas donné lieu à des surprises. Bien au contraire. Conscients de l'enjeu que revêt la consultation par ces moments où le dossier du Sahara marocain est en discussion par les instances internationales, les partis politiques ont joué la carte de la modération et ont de ce fait favorisé les mieux placés. Ainsi, à Laâyoune, c'est un dignitaire sahraoui qui a été élu à la présidence du conseil municipal. Il s'agit de Khelli Hena Ould Errachid, élu SAP. Alors que la présidence du conseil municipal d'El Marsa a été remportée par Hassan Derhem, autre dignitaire de la région. Au fait, il s'agit de réélection des deux présidents. La ville de Laâyoune vit donc dans la continuité. Ould Errachid a été élu par 20 voix, 19 élus se sont absentés sur les trente-neuf que compte le conseil. De son côté, Abdelaziz Abba, du parti de l'Istiqlal, a été élu président du conseil communal de Boujdour, lors d'une séance à laquelle ont assisté 18 sur les 23 conseillers, alors qu'Ahmed Azarki de l'Union constitutionnelle a été élu président du conseil municipal de Tarfaya. L'enjeu est de taille pour les provinces du Sud. Il s'agit de faire en sorte que ces régions se développent de façon harmonieuse pour contribuer au développement du reste du pays. Dahmane Darhame, un SAP pour Tanger Revirement pour le moins spectaculaire. Dahmane Darhame, homme d'affaires de son état, a été tête de liste PPS pour les communales à Tanger et a été élu ce 12 septembre. Mardi 23 septembre, Dahmane Darhame présente sa candidature au poste de la mairie de la ville du Détroit. Rien détonnant sauf que le futur maire de Tanger s'est présenté SAP. Darhame a été élu par 40 voix, contre 26 pour sa concurrente Malika Sarroukh du Rassemblement national des indépendants (RNI). Le vote a été entamé vers 10h30 pour se poursuivre jusqu'à 18h30, en l'absence d'un seul conseiller sur les 71 que compte le Conseil, à savoir Abdelmoula Abdelali du Parti du progrès et du socialisme (PPS). Initialement tête de liste du PPS, Dahmane Darhame a présenté sa candidature sans appartenance politique après que le parti ait insisté à présenter la candidature de Abdelmoula Abdelali, deuxième sur la liste du même parti au scrutin du 12 septembre. L'alliance formée autour de Darhame était composée des élus de plusieurs formations politiques, notamment l'USFP (7 sièges), le PI (9), le MP (2), le MNP (7) et l'UD (2). Darhame n'est certes pas un novice en matière de gestion des affaires de la commune. C'est un pragmatique qui sait concilier objectifs à atteindre et moyens à mettre en œuvre pour les réaliser. La gestion de Tanger ne lui est pas étrangère mais sa coalition restera-t-elle solide ? Là est toute la question. Tarik Kabbaj, président du Conseil communal d'Agadir La présidence du Conseil communal d'Agadir a été remportée, mercredi 17 septembre par l'Usfpiste Tarik Kabbaj par 36 voix sur un total de 46. Les élus du Mouvement Populaire (MP), menés par Brahim Zerkdi, ont voté blanc et s'organisent déjà pour être un véritable contre-pouvoir au sein du conseil. La première, deuxième, troisième et quatrième vice-présidence sont revenues respectivement à Houcine Bijdiguen du RNI, Brahim Radie de l'USFP, Saïd Addour (SAP) et Abderrazak Mouissat (USFP). Il s'agit d'une ville historiquement entre les mains du parti de feu Abderrahim Bouabid. Driss Sentissi, président du Conseil de Salé Décidément, la capitale du royaume et sa voisine, Salé, sont sous le charme du Mouvement populaire. Rabat a pour maire Omar Bahraoui dirigeant du parti de Mohand Laenser et Salé a, elle aussi, un dignitaire du même parti, en la personne de Driss Sentissi. Il a eu une majorité de 47 voix alors que les élus de l'Istiqlal, de l'USFP, du MNP, du MDS et du PND se sont retirés dès l'ouverture de la séance du vote. Maîtrisant les arcanes de la gestion communale, de la chose locale et connaissant les problèmes de la Cité des corsaires, Driss Sentissi a du pain sur la planche surtout quand on sait qu'il est appelé à gérer une ville en pleine métamorphose. Mais gageons que ce perfectionniste, qui ne jure que par les résultats, sera au rendez-vous lorsqu'il s'agira de faire le bilan de sa gestion.