Tour de France. C'est là l'un des évènements sportifs suscitant le plus grand intérêt et pas seulement de la part des passionnés de la petite reine. Créé en 1903, il n'a cessé d'évoluer au fil des années et des éditions. L'argent aidant, c'est une vraie métamorphose qu'il a connue en comparaison de ses premières années. Et c'est malheureusement cette même manne qui a failli en venir à bout. L'enjeu financier a pris tellement d'ampleur que l'essentiel n'était plus de participer ou de réussir à boucler « la Grande Boucle », mais de gagner. Et pour beaucoup, tous les moyens étaient bons pour y parvenir. Le dopage s'en est emparé. Et les scandales se sont succédés. Mais il y a beaucoup d'intérêts en jeu pour laisser une aussi grande manifestation disparaître. Il aurait d'ailleurs été dommage qu'une bande de tricheurs, des réseaux en fait, parviennent à tuer le spectacle et à enterrer l'évènement. Et tant mieux si l'on a encore la possibilité d'apprécier le spectacle et de retenir au passage, quelques leçons comme celle du revenant et non moins étonnant, l'Américain Armstrong. Le septuple vainqueur du Tour avait du mal lors de cette dernière édition de voir le jeune espagnol Contador, nourrir quelques ambitions «démesurées» travaillant «beaucoup plus pour lui que pour l'équipe». Il s'en est suivi une tension assez curieuse à ce niveau de la compétition. Quelques étapes plus tard, l'Espagnol allait donner l'irréfutable preuve de sa force. Le premier à le reconnaître n'est autre que le vieux routier Armstrong. «C'est aujourd'hui, le meilleur grimpeur du monde. A partir de ce jour, je suis prêt à le servir. Je suis son domestique». Une belle leçon de réalisme et d'humilité que doivent apprécier à sa juste valeur tous ces sportifs de chez nous, dirigeants ou techniciens, qui ne se lassent pas de se tirer dans les pattes.