Dans l'une des Chambres correctionnelles de Rabat, le président de la salle d'audience devait faire face à une assistance assez particulière. Celle d'un accusé comparaissant en état d'arrestation, pour coups et blessures engendrant une infirmité durable. Usant de son pouvoir exceptionnel de la police des audiences, le président était obligé d'ordonner l'évacuation en partie de la salle. Pourtant, l'affaire ne ressemblait en rien à celle des grands crimes. Il s'agissait d'un jeune homme dont l'âge ne dépassait pas 25 ans. Il était poursuivi pour coups et blessures. Hamid, la victime, passait dans une ruelle du bidonville où il habitait. il rencontre Said qui fumait. Hamid lui a demandé une taffe qu'il lui aurait refusée. Hamid l'a alors injurié. Cela a fini par une bagarre. Saïd sortit un couteau et lui balafra le visage. Devant le tribunal, Said a tout nié en bloc. Il a avoué ensuite, qu'ils avaient acheté ensemble un morceau de chira à 300 DH chez un dealer nommé «le singe» connu des services de police, mais que Hamid n'a pas voulu partager. Les magistrats doivent ne plus avoir d'appétit. D'ailleurs, on ne sait comment ils arrivent à manger après avoir distribué en une demi-journée des siècles de peines d'emprisonnement ferme.