La clé verte : un label qui vient couronner les efforts des hôteliers qui se soucient de la qualité de l'environnement. Plus d'une trentaine d'établissements marocains viennent de l'obtenir, dont une dizaine à Marrakech. ■ Ce sont trente deux établissements hôteliers marocains, hôtels ou maisons d'hôtes qui viennent d'obtenir le label « clé verte » pour l'année 2009. La palme d'or revient à la ville de Marrakech qui enregistre deux hôtels et huit maisons d'hôtes, soit dix établissements dotés du fameux label, suivie de Fès avec trois hôtels et trois maisons d'hôtes, Casablanca avec quatre hôtels, Rabat et Agadir avec trois hôtels chacune et enfin un établissement pour les villes de Ouarzazate, Essaouira, Mèknes, El Jadida, Tanger et Tata. Label de qualité environnementale dédié aux établissements touristiques, la «clé verte» a été créée au Danemark en 1994 pour les hôtels avant d'être adaptée en France en 1998 pour les campings et d'intégrer les hôtels en 2005, après avoir été adopté comme programme international par la Fondation Internationale de l'Education (FEE) qui regroupe les ONG de plus de quarante cinq pays sur les cinq continents. Soutenu par le programme des Nations Unies de l'Environnement (PNUE) et par l'Organisation Mondiale du Tourisme (OMT), cet «éco label» s'inscrit au Maroc dans la stratégie nationale du tourisme responsable. Il est géré depuis 2007 par la Fondation Mohammed VI pour l'Environnement avec le soutien de l'ONMT. Devenu un véritable outil de gestion environnementale, ce label clé verte présente un certain nombre d'avantages pour les professionnels du tourisme, de l'hôtellerie en particulier : outre les économies d'eau et d'énergie non négligeables qu'il engendre, le programme prévoit pour les hôteliers la garantie d'une gestion qualitative soucieuse de la protection de l'environnement, un atout supplémentaire pour développer un marketing plus ciblé et faire une meilleure promotion de l'établissement concerné, que ce soit en Europe ou dans le monde, et plus particulièrement en direction des pays anglo-saxons et scandinaves. «Il est intéressant de constater la diversité des établissements primés, explique Nicolas Dubrocard d'ADS-Tourisme qui accompagne les candidats en vue de l'obtention du label. D'un côté, ceux qui sont liés à des groupes importants comme Accor qui développe une approche internationale sur les questions environnementales, et de l'autre côté des petites structures indépendantes avec moins de 10 chambres, chez lesquelles on retrouve l'application des mêmes critères. De même, en ce qui concerne la localisation des établissements, si Marrakech représente le contingent le plus important, on enregistre des lauréats depuis Tanger jusqu'à Tata en passant par Essaouira et Fès, ce qui démontre bien l'intérêt croissant des managers marocains pour la «labellisation environnementale». La clientèle touristique de plus en plus sensible à l'écologie et aux problèmes qui touchent à l'environnement, voit ainsi en ce label un indicateur fiable de qualité qui leur garantit le respect de l'environnement. Mais, n'obtient pas qui veut ce label : les établissements candidats doivent en effet répondre à un certain nombre de critères exigeants, que ce soit au niveau de leur politique de gestion environnementale, leur façon d'informer, de communiquer, et d'impliquer leur personnel. Ou encore leurs performances techniques : consommation d'eau, contrôle régulier des installations pour éviter les fuites, volonté de réduire la consommation, pour le lavage de la vaisselle par exemple ou encore pour celui du linge en incitant le personnel à ne le changer qu'à la demande. Même chose en ce qui concerne l'énergie : vérification régulière du bon isolement des portes et fenêtres, utilisation raisonnée du matériel consommant de l'énergie, adaptation de structures plus économiques, comme des ampoules à basse tension entre autres exemples. La commission qui statue pour l'obtention du label est également très sensible au tri et aux moyens d'élimination des déchets, à la volonté des hôteliers « d'acheter biologique », à l'utilisation « raisonnée » des détergents comme à celle de produits d'entretien «verts», à la mise à disposition de chambres non fumeur… Toutes dispositions qui garantissent à une clientèle de plus en plus exigeante la certitude d'être en phase avec leur souci de l'écologie, encore plus présent au moment des vacances. «Tous ces hébergements sont pionniers dans cette approche, conclut Nicolas Dubrocard, ils oeuvrent pour améliorer encore la destination Maroc en lui apportant une dimension écologique et en tentant déjà de répondre aux grands défis environnementaux qu'il nous faudra relever dans les décennies à venir».