On la disait agonisante depuis des années. Désormais, personne, y compris ses composantes, ne donnera cher de sa peau. La koutla, n'est-elle plus qu'un souvenir ? La semaine prochaine, le bloc démocratique, connu sous le nom de la koutla, ne fêtera sûrement pas son dix-septième anniversaire. Et pour cause ! Malgré les professions de foi, la réalité est tout autre. Visiblement, ni le parti socialiste, ni le PI d'Abbas El Fassi n'y croient plus. Le coup de grâce vient d'être tiré par les deux parties concernées. Parent pauvre de la koutla, le PPS de Moulay Ismail Alaoui suit, désespéré, une fin annoncée. Le début de la fin. Tout a commencé par fleurets mouchetés : une grève dans le secteur public a vite donné naissance à des réactions contradictoires au sein des partis de la majorité. Et surtout à une mésentente entre PI et USFP. Sans crier gare, les deux frères ennemis sont passés à l artillerie lourde. De déclarations en communiqué, l'escalade a pris les allures d'une guerre sans merci. Mais au-delà des réflexes presque automatiques marquant pareils épisodes dans la vie de couples des deux formations, il y a un point culminant qui annonce déjà la mort du bloc. Effectivement, alors qu'on s'attendait à une coordination devenue habituelle depuis le début des années quatre-vingt-dix, en matière de réforme constitutionnelle, le Parti socialiste a décidé de faire cavalier seul. Contraint, un peu certes, mais il était écrit, depuis le huitième congrès du parti, que les socialistes ont décidé de prendre l'initiative. Aussi, le PI est resté droit sur ses chevaux et exigé une participation égale. Autrement, raconte une source des rencontres qui ont eu lieu entre les deux partis. Abbas El Fassi a clairement fait savoir à son homologue Radi, qu'il n'est pas question d'embarquer le parti de si Allal dans un train déjà en marche. Plus. Le Premier ministre a fait remarquer que l'USFP ne «demande que la caution «d'un travail déjà fait» alors que le parti nationaliste insiste sur un «retour à la normal dans le travail de la koutla». Autrement, rependre le processus là où il s'est arrêté il y a deux ans, quand une commission mixte travaillait sur une copie de réforme. Pour les socialistes, une telle démarche renvoie aux calendes grecques, une réforme qu'ils jugent opportune ! Du coup, chacun y va de ses propres analyses. Entre temps, Hamid Chabat a tiré à boulets rouges sur le père fondateur du parti socialiste Mehdi Benbarka. Et c'est la goutte qui a fait déborder le vase !