Suite à l'incendie tragique qui a frappé une usine d'ameublement à Casablanca le 26 avril 2008, il était opportun d'en savoir plus sur l'usine en question et les conditions, à l'occasion de la Fête du Travail, dans lesquelles ses ouvriers exerçaient. Le nom qui revenait dans les dépêches est Rosamor ameublement. Fallait-il chercher des informations sur Internet concernant cette entreprise qui avait fait beaucoup parler d'elle ? Elle apparaissait dans au moins deux annuaires d'entreprises marocaines. Selon l'un d'eux, Rosamor déclarait un effectif de 10 salariés ou moins, alors que les dépêches des agences de presse parlent de 55 morts et 17 blessés dans l'incendie qui a ravagé l'usine. D'autres sources parlaient de la présence de plus de 100 personnes au sein du bâtiment au moment de l'incendie. Employés et ouvriers étaient, pour des raisons de sécurité (sic…), enfermés à clé. Comment alors une entreprise, figurant sur les annuaires professionnels employant 10 salariés, peut-elle faire quelque 70 victimes dans un incendie tragique ? Employait-elle des occasionnels que le patron ne déclarait pas ? Pourtant c'est une pratique assez courante dans le pays. Elle est encouragée par les dessous-de-table et les faux rapports des inspecteurs, permettent aux patrons de détourner les lois et gagner le maximum en peu de temps. Certains employés ont en outre dénoncé les pratiques sociales du propriétaire, affirmant n'avoir jamais eu de couverture sociale. «Sur les 400 employés de l'usine, 30 seulement étaient déclarés à la Caisse nationale de la Sécurité sociale (CNSS)», a déclaré Fellah Hassan, un tapissier de 30 ans. Les salaires sont aussi pointés du doigt. «Je gagne 350 dirhams par semaine sans être déclaré», avait affirmé un ouvrier.