Le vent de renouveau qui souffle sur la FNAM piloté par Tariq Sijilmassi a remis vigoureusement de l'ordre en la demeure. Nous sommes très fiers d'être des militants sociaux en promouvant la micro-finance solidaire qui est le premier rempart contre la pauvreté et dont l'ambition est de couvrir la totalité des zones les plus défavorisées dans le Royaume», c'est le message du président de la FNAM à la rencontre casablancaise du jeudi 19 février. Un challenge signé Tariq Sijilmassi et pour la concrétisation duquel le président de la Fondation ARDI du Groupe CAM (Crédit Agricole du Maroc) a mis tout son poids et sa science pour séduire et convaincre de la vocation naturelle et authentique des organisations pratiquant la micro-finance solidaire au service de la promotion des activités génératrices de revenus (AGR). La fédération nationale est résolue à écarter d'emblée toute attitude de mépris dans l'appréciation de la taille de ses membres : «Il est hors de propos pour nous de distinguer entre petites, moyennes et grandes associations de microcrédit. La différence est dans les modes de gestion». Chacun doit «balayer» devant sa porte D'où la nécessité d'épouser un modèle économique viable et durable du micro-crédit au Maroc animé par des modes de gouvernance fondés sur le bon sens et l'optimisation des financements des AGR en visant la couverture des territoires en fracture sociale. «Notre ambition est de parvenir à pénétrer toutes les zones les plus pauvres dans le pays en appui à l'INDH», a expliqué le patron du Crédit Agricole. Il n'a pas manqué de s'insurger contre les pratiques contraires à l'éthique: «certains agents du microcrédit font mal leur travail et doivent être sanctionnés» pour pourfendre, dans la foulée, les abus observés dans les réseaux parallèles saignant les candidats aux prêts: «Nous avons des smassrias dans les campagnes qui réquisitionnent les CIN des gens aux fins d'obtenir frauduleusement des crédits auprès des antennes de proximité. Comme il existe des usuriers pratiquant des taux d'intérêt de 30% et plus. Notre rôle est de les combattre. On remplacera les usuriers dans nos campagnes». La FNAM dénonce «toutes les pratiques qui détournent le microcrédit de son objet. Notre profession est celle de la transparence. Chaque acteur est directement concerné. Chacun doit balayer devant sa porte ». Cette fibre sociale est partagée par les 13 associations de microcrédit, même si les ambitions nourries par l'une d'entre elles est de se transformer carrément en une banque classique. Quatre commissions en charge respectivement du Reporting, des Ratios et Normes, du Marketing et, en dernier lieu, de la Gouvernance ont été mises sur pied. Par exemple, en instaurant un processus de décroisement rétablissant l'équilibre entre les zones à couvrir, sachant que certaines sont complètement «désertées» par les agents du microcrédit au profit d'autres où plusieurs antennes d'associations y sont bien ancrées. Aussi, les prestations de la FNAM caressent le projet d'élargir l'éventail des services offerts classiquement confinés aux crédits solidaires pour les AGR, les crédits individuels et les assurances (décès, maladie…). Tariq Sijilmassi a annoncé de nouveaux produits qui viendront bientôt garnir la gamme de l'offre de la micro-finance, à l'instar des crédits de stockage dans l'activité agro-pastorale, un échéancier de remboursement collant aux saisonnalités du monde rural, une politique plus active en matière d'assurance, l'encouragement à la consommation, l'utilisation solidaire des réseaux d'antennes de proximité, l'ouverture d'agences de micro-crédit dans les communes ciblées par l'INDH… Et les ambitions fédérales sont, naturellement, révisées à la hausse en projetant de couvrir à terme entre 3 000 000 et 5 000 000 bénéficiaires du portefeuille client contre 1 250 000 à fin 2008 pour un total crédit de près de 5,7 milliards DH. ■