* Quatre commissions à pied duvre pour préparer lavenir du secteur. * BAM et le ministère des Finances avec une casquette de conseillers Faire le point sur les travaux de la FNAM et présenter les mesures visant non pas à faire face à une soi-disant crise du secteur, mais plutôt à préparer sereinement lavenir du micro-crédit». Telle a été lintroduction de Tariq Sijilmassi, président de la Fédération nationale des associations de micro-crédit (FNAM) lors du point de presse organisé récemment pour présenter les travaux de la Fédération. Avec un encours de crédits à fin 2008 de 5,687 Mds de DH, soit une évolution de plus de 1,6% par rapport à 2007, les professionnels ont, semble-t-il, pris conscience quun travail de fond simposait pour que les associations de micro-crédit continuent à bien mener leur mission déradication de la pauvreté. Rappelons quà fin décembre dernier, le nombre de dossiers a été évalué à 1,25 millions, soit un déclin de 100.000 projets par rapport à la même période, une année auparavant, sous leffet dun décroisement des dettes qui, jusque-là, était prépondérant. Le nombre de personnes bénéficiant de financement auprès des Associations de micro-crédit (AMC) a, quant à lui, stagné à 1 million dindividus. Avant de présenter les nouveautés décidées par la Fédération, le président de la FNAM a tenu à rappeler les trois grandes différences entre les associations de micro-crédit et les établissements bancaires. Ainsi, il a noté que contrairement aux banques, les AMC ne font pas appel à lépargne publique et se financent auprès de bailleurs de fonds; quelles ne réalisent pas de bénéfices et que leur mission est considérée comme réussie dès que le bénéficiaire se désengage en ayant trouvé une indépendance financière à son projet. Un air de changement caractérise désormais la profession. «Nous devons mettre en place un système de gouvernance rigoureux et, en même temps, ne pas perdre de vue que le secteur est avant tout du militantisme social». Cest en ces termes que Tariq Sijilmassi a essayé de présenter la principale difficulté qui pourrait gêner le travail de la FNAM en essayant dintroduire plus de rigueur dans le secteur. En respectant cette donne, la Fédération des AMC a décidé de créer quatre commissions dont les missions diffèrent, mais avec un objectif unique qui est de faire bénéficier le secteur dun modèle économique viable et durable. La première est une commission de reporting offrant aux associations la possibilité de se comparer entre elles-mêmes afin de partager les bonnes pratiques. Elle offrira aussi à la Fédération des outils de travail afin quelle puisse éditer des bulletins mensuels ainsi quun état annuel du secteur au Maroc. Indicateurs de performances, ratios de productivité et informations sur le réseau , nombres de dossiers seront autant déléments à prendre en considération, sous réserve toutefois des disponibilités des associations. La deuxième commission, quant à elle, se consacre aux ratios et normes de la profession. Elle aura pour mission de fournir un glossaire spécifique au micro-crédit afin de définir un vocabulaire unique entre les intervenants. Il sagira aussi de mettre en place des ratios de liquidité et de structure financière permettant de se prononcer sur la santé de chacune des associations. De son côté, la commission de gouvernance est dédiée à létablissement de normes de gouvernance en tenant compte de labsence de risque de lactivité par rapport à lépargne et aux finances publiques. A travers un encadrement du régulateur, elle définira avec précision la typologie des sanctions que peuvent encourir les AMC en cas de non-respect des normes et reverra les responsabilités légales. Le ministère des Finances participera aussi aux travaux de la commission en jouant un rôle de conseiller, laissant ainsi aux associations lapprobation des mesures qui seront proposées. Enfin, la commission marketing assurera la définition des objectifs dans lavenir, et ce en se consacrant en premier lieu à lélargissement des produits et services. Elle veillera à une meilleure utilisation du réseau afin dorienter les activités de soutien aux micro-entrepreneurs. Tariq Sijilmassi a aussi insisté sur la nécessité de mieux gérer la répartition territoriale pour couvrir toutes les zones de pauvreté du Royaume. Toujours dans cette optique de changement, la FNAM serait en phase de discussion avec les plus importants opérateurs nationaux tels lONE, Barid Al-Maghrib et autres afin de trouver des niches de diversification des activités génératrices de revenus pour les associations de micro-crédit.