La boxe l'aura échappé belle. On craignait fort de la voir s'embourber sous prétexte d'un quelconque changement annoncé par quelques éternels insatisfaits. Abdeljawad Belhaj, est reconduit à la tête de la Fédération Royale Marocaine de Boxe. L'on peut aisément parler de consécration. Le président élu, une première fois en 2002 avait fait part de sa détermination de rendre le tablier, au lendemain de la participation aux derniers Jeux olympiques. Non qu'il fût déçu par les résultats obtenus par les pugilistes marocains qui y avaient pris part mais pour l'ambiance qui régnait au sein d'une délégation affectée de quelques éléments qui ne savaient pas ce qu'ils voulaient, et qui auraient tout de même réussi à envenimer l'atmosphère. Certes, nul n'est indispensable, mais c'est de loin plus responsable et plus sage de laisser le temps à des dirigeants déterminés, munis qui plus est, d'un programme fait d'objectifs clairement définis, d'aller au bout de leur projet. Le changement pour le changement n'a guère servi quelque bonne cause que ce soit et encore moins, quand ledit changement est mû par quelques convoitises déplacées ou ambitions démesurées. La famille de la boxe nationale, dans sa quasi-totalité, l'a compris et demandé en chœur au président sortant de revenir sur sa décision et de rempiler afin de mener à terme les chantiers entamés. Mustapha Kendali, Secrétaire général de la FRMB et président de la ligue de la Chaouia, la plus importante de par le nombre de licenciés et celle qui alimente le plus les équipes nationales en boxeurs de talent ne s'y trompe pas. Il avait pourtant fait part de sa candidature à la présidence, mais seulement dans le cas où Belhaj aurait maintenu sa décision de partir. A propos de celui-ci, Kendali rappelle que « depuis qu'il a pris la présidence de la Fédération, il a rendu d'inestimables services à la boxe nationale. A mon avis, la boxe doit être gérée par la famille de la boxe comme l'est Abdeljawad Belhaj ». Kendali a par ailleurs tenu parole en retirant sa candidature dès qu'il apprit que Belhaj restait. Tout comme l'ex-champion de king boxing, Khalid Kandili ou encore Ahmed Ouissam, l'ex-président de la Fédération. Une nouvelle étape devrait commencer pour la boxe nationale. Le CNOM et notamment sa commission chargée des sportifs d'élite, est disposé à soutenir tout effort pour aller de l'avant. Parmi les principales réalisations évoquées par le rapport moral, l'on cite la troisième place occupée par le Maroc au championnat du monde juniors organisé à Agadir, derrière Cuba et la Russie, avec à la clé le titre mondial pour Mehdi Ouatine, les subventions accordées aux clubs pour l'organisation de galas afin de retenir les meilleurs, et de leur faire intégrer les équipes nationales. Et puis, il a eu la qualification de dix boxeurs pour les JO de Pékin. Une première. Seule la Russie avait fait mieux. Mais ce qui devait constituer une fierté s'est transformé, comme par enchantement, ou plutôt par désenchantement, en motif de reproche à l'encontre de la Fédération. Certains exigeaient apparemment autant de médailles pour les dix boxeurs participants. Il est vrai qu'une ou deux médailles, de quelque couleur que ce fût, auraient été bien accueillies, mais ce n'est pas une raison pour en vouloir à une discipline qui a réussi à qualifier une dizaine d'athlètes. Certes, il y eut quelques erreurs comme l'a reconnu Abdeljawad Belhaj lui-même lors de l'assemblée générale, en épinglant la préparation au niveau technique. Cette unanimité autour du président doit absolument être utilisée à bon escient pour aller de l'avant en consolidant les acquis et en mettant sur pied des projets à même de hisser le noble art national à un autre niveau. Et que l'on mette fin à ces faux-problèmes minant la discipline.