Ahmed Dgharni dit ne pas être intéressé par ce qui se passe à Ghaza. Ni vu, ni entendu. Un point de vue qui rime avec cécité volontairement complice. Inhumain. Une marche, un handicap. Le monde a beau être consterné, meurtri, voire révolté contre la barbarie qui frappe à Ghaza, Ahmed Dgharni n'en a cure. Il n'a rien à voir, ni à avoir avec ce qu'enfants, vieillards et femmes palestiniens endurent. «Moi, messieurs, a-t-il déclaré à la presse, je ne suis pas intéressé». Plus : «ceci n'est pas ma tasse de thé!», insiste-t-il. Il ne veut rien savoir, ni voir ni croire. Savoir : Il ne rate pas une seule occasion pour faire parler de lui. Inintelligence oblige. Avec la gueule qu'il fait, il aurait bien fait de se taire. Savoir parler a toujours été savoir se taire, savoir qu'il ne faut pas toujours parler, disait le poète et prix Nobel Octavio Paz. Voir : quelle cécité idéologique faudrait-il pour qu'il voie soudain le jour du sang et de désolation. Lui, paraît-il a besoin de solitude inhumaine pour être ethniquement heureux. Ne rien voir, dans ce cas, renvoie à appeler l'épuration ethnique. Pire, la cécité peut être également... un point de vue ! Croire : Il y a deux façons de se tromper : L'une est de croire ce qui n'est pas rien le cas échéant. L'autre de refuser de croire ce qui est, le massacre. Que choisit Dgharni, l'avocat du diable ? Il paraît « qu'il se satisfait de mauvaises raisons d'être». Son nombril berbériste anachronique et ses alliances inavouées ! On s'en souvient encore, effectivement : il n'a trouvé rien de plus scandaleux que de comparer le combat amazigh à celui sioniste pour la résurrection du passé ! L'avocat, pourtant toujours prompt à donner son avis, a choisi de parler pour ne rien dire. Se taire, précisément. A qui profite le crime ? Au diable israélien qui tue les innocents jour et nuit. C'est la première fois que le diable préfère un avocat… muet. Croit-il vraiment qu'il servira la cause berbériste en rompant tout lien, ne serait-ce qu'humain et moral avec la tragédie palestinienne ? Il faut vraiment être l'ennemi juré pour donner crédit à une thèse pareille. Faisons confiance à notre avocat. En voyant toutes ces marches pour soutenir les palestiniens, il a voulu nous faire marcher. Ah, le malin ! Cela ne va pas marcher, maître. Apprenez à être modeste, et vous verrez. n