Privatisation de la Régie des tabacs Après plusieurs reports dus aux préparatifs juridiques, fiscaux et organisationnels, la Régie des tabacs est fin prête pour accueillir l'opérateur stratégique qui va prendre son contrôle. Selon des sources bien informées, l'Etat va céder à l'opérateur stratégique 90% de son capital. Quant aux salariés de l'entreprise ainsi que ses débitants qui constituent son vaste réseau de distribution, 5 à 10% du capital leur seront accordés. Ce schéma de transfert n'étant pas encore officiel, il sera entériné dans les jours à venir. Initialement prévue dans le budget de l'Etat pour l'année 2002, l'opération de privatisation de la Régie des tabacs aura finalement lieu au mois de février 2003. “L'appel d'offres sera lancé au milieu de ce mois”, estiment certaines sources dignes de foi. . Les équipes chargées de réorganiser la Régie, de préparer l'appel d'offres et de lancer le processus, ont déjà achevé leur travail. Seul le prix minimum auquel la Régie sera vendue reste encore à déterminer. “La fixation de ce prix sera réalisée au cours de cette semaine”, indiquent les mêmes sources. Quant à la part du capital que l'Etat se propose de céder dans le cadre de cette opération, il est indiqué qu'elle est de 90% du capital. Les salariés de la Régie ainsi que les débitants composant son vaste réseau de distribution se verront attribuer une part comprise entre 5 et 10% du capital. Ce schéma de transfert n'étant pas encore officiel, il devrait être entériné dans les jours qui viennent dans le cadre d'un cahier des charges à soumettre aux opérateurs - candidats. De la même manière avec laquelle Maroc Telecom a été privatisé en 1999, la Régie des tabacs tombera dans l'escarcelle de l'investisseur stratégique qui présentera la meilleure offre financière. Bien évidemment, avant de voir le meilleur offrant, la sélection s'effectuera d'abord par l'étude minutieuse du respect par les candidats de certaines conditions techniques d'éligibilité. Après quoi, seul le critère financier permettra de trancher entre les candidats. Six prétendants sont en lice pour la reprise de la régie : Altadis, Philip Morris, BAT (British and American Tobacco), Imperial Tobacco, Japan Tobacco et Gallaher group. “Les six opérateurs ont les mêmes chances pour remporter la Régie”, estime un spécialiste marocain de l'industrie du tabac. Malgré l'opération de charme organisée par Altadis au profit d'une poignée de journalistes marocains invités en France pour s'enquérir de l'avancée technologique des installations de l'opérateur franco-espagnol, les autres candidats, bien qu'ils soient discrets, peuvent créer la surprise. L'opérateur américain Philip Morris peut en effet faire basculer la donne. D'abord, en raison de sa puissance financière puisqu'il est présent un peu partout dans le monde. Ensuite, en raison de fortes synergies qu'il peut développer avec la Régie des tabacs pour les mêmes marques de cigarettes fabriquées (Marlboro, Winston… etc). De sources bien informées, la régie est fin prête pour passer dans le giron du privé. Sa nouvelle organisation concoctée par de nombreux organismes spécialisés a été finalisée. Mais, elle n'est pas encore mise en place. Cet acte final dépend des orientations qui seront définies par le repreneur de la Régie. Soumise au feu des critiques de la part des observateurs avisés quant à l'obsolescence technologique de son outil de production, la Régie pense réellement à surmonter ses défaillances techniques. Seule son usine située à Ain Harouda est équipée des installations les plus modernes de production. Les trois sites dont elle dispose sont éparpillés sur le territoire marocain. L'un se trouve à Tétouan. Il produit les cigarettes brunes. Le second est à Kénitra et le troisième à Casablanca. Un projet en cours de réalisation consisterait à regrouper ces trois sites autour d'un seul centre de production qui sera probablement installé à Kénitra. À l'image de l'usine de Ain Harouda, ce centre à reconstruire sera équipé des techniques de production les plus modernes. Le poids du tabac dans l'économie marocaine La Régie des tabacs est l'une des entreprises les plus importantes de l'économie nationale. Et pour cause, elle contribue annuellement à raison de 6 millions de dirhams dans le budget de l'Etat. Au titre de l'exercice 2001, les recettes fiscales provenant de la Régie s'élèvent à 6,243 millions de dirhams. De plus, elle emploie 2400 personnes, d'où sa participation à faire vivre plus de 120.000 Marocains. La privatisation programmée de la Régie rapportera à l'Etat une valeur d'environ 90% de son capital. De quoi ravir l'argentier du pays en quête permanente de fonds pour préserver les équilibres macroéconomiques. Exemple tunisien Marocains, apprenez-le Edifiant est en effet l'exemple tunisien en matière d'interdiction publicitaire qui frappe le tabac. La loi tunisienne anti-tabac promulguée en février 1998 et officiellement appliquée en 1999 a voulu préserver les intérêts de la presse écrite et des sports mécaniques. Les interdictions publicitaires ne frappent pas ces deux activités auxquelles les autorités tunisiennes accordent une attention particulière. Quant aux autorités marocaines, elles ont promulgué en 1991 une loi interdisant la publicité sous toutes ces formes et sur tous les supports publicitaires. Comment se fait-il aussi qu'une certaine presse étrangère, qui comporte des publicités variées sur le tabac, soit distribuée au Maroc alors que la presse marocaine en est privée. Aberrant. La loi marocaine anti-tabac n'est pas démocratique. Elle privilégie les intérêts des uns au détriment des intérêts des autres. Si elle est maintenue en vigueur, elle risque d'aggraver les crises du secteur de la presse et du sport en général.