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“Frontière de Sebta ou paroi de la désolation”
Publié dans La Gazette du Maroc le 30 - 12 - 2002


Présides occupés
La discrimination raciale viole et porte atteinte au concept fondamental des droits humains, à savoir que toutes les personnes sont égales en dignité et valeur. L'Espagne devra en tenir compte absolument.
Une simple halte éphémère à la frontière de Sebta est de nature à irriter et exaspérer le commun des mortels sur l'intensité de la tragédie humaine qui s'étend de l'autre côté des barricades. Retracer, si contrainte est, les épreuves douloureuses de nos concitoyens in situ, est une fatalité dont personne ne peut se sentir orgueilleux. Exprimons, donc, notre admiration et notre sympathie à l'égard de tous ceux qui souffrent de l'humiliation et de l'affront sur leur propre sol, rien que pour tenter d'acquérir, dans les braderies de Sebta, les déchets et miettes qui y sont exhibés… Pour ceux-là mêmes, l'accès à cette colonie est synonyme d'invraisemblance, voire d'utopie. La persécution, l'exploitation, l'outrage et les injures sont des châtiments courants qui leur sont infligés en toute impunité et à tout moment parce qu'ils sont protagonistes involontaires de la plus cruelle et affreuse confrontation de notre temps, à savoir le combat des pauvres pour la survie. Face à une telle barbarie, les droits humains sont un défi incontournable de ce nouveau siècle. Or, si seulement un tel état de dureté pouvait engendrer plus que de la pitié et compassion à l'adresse de nos compatriotes besogneux et à court du moindre atout !
Dans une telle ambiance de désolation, les femmes et les mineurs sont les plus vulnérables à la violence et aux abus de toutes sortes. Leurs témoignages sur leurs tentatives, souvent frustrées, d'accès à Sebta sont édifiants et engendrent frémissements et rage. Ils parlent de raclées infligées à coups de matraque, de coup de poing, de pied, de gifles, etc. comme corrections, outre un comportement raciste et xénophobe à l'égard même des mineurs sans défense… Et, de surcroît, notre voisin du nord aurait réservé plus de cinq cents millions de dirhams pour financer et imperméabiliser cette "frontière de la honte" aux fins d'y déployer un contrôle beaucoup plus musclé, coriace et inhumain.
Ainsi, la manière oppressive avec laquelle l'autorité locale espagnole applique "ses lois" à cette frontière, aggrave davantage les turbulences et frictions qui semblent caractériser, malheureusement, sa politique à un moment où, précisément, l'espoir des citoyens, de part et d'autre, est placé dans une reprise imminente des relations diplomatiques entre les deux pays. Et c'est justement dans un contexte avéré de relations humaines et de coopération sincère, par le biais de projets et initiatives réels et manifestes, qu'un rapprochement loyal pourrait se réaliser entre les deux sociétés.
En prévision d'une détente que nous souhaitons proche dans les relations diplomatiques entre les deux pays et, jusqu'à nouvel ordre, la mobilité de nos concitoyens vers Sebta qui se trouve, pour le moment, associée à l'économie espagnole de seconde volée, devra se faire de manière symétrique structurée et garantie à travers les deux postes-frontières qui doivent, désormais, être souples et flexibles. A dire vrai, qu'il s'agisse de notre limite ou de "celle" des Espagnols, il n'existerait, à ce jour et à notre connaissance, aucune politique raisonnable de traitement judicieux et bienveillant de nos compatriotes à cette frontière puisque l'autorité locale espagnole continue d'agir à sa guise unilatéralement et suivant ses propres critères politiques et policiers, ou violation flagrante des droits humains.
Il est vrai, en fin de compte, que si l'épilogue à cette frontière venait à s'éterniser, sûrement qu'il affecterait, derechef, les nouvelles relations entre les deux pays qui comblent notre attente. Aussi, et pour parer à une telle fâcherie, un exercice collectif de diplomatie préventive s'impose et devra être accompagné d'une assistance technique spécialisée et de solutions les plus réalistes.
Ceci étant, l'Espagne de José Maria Aznar devra avoir confiance en l'avenir du Maroc puisqu'il s'est engagé, sous le règne de Sa Majesté Mohammed VI, à consolider ses objectifs politiques et économiques et à atteindre un degré de développement beaucoup plus équilibré et une croissance soutenue. De ce fait, l'Espagne est appelée à l'accompagner infailliblement dans cette voie, surtout, vu les relations séculaires et privilégiées qui les unissent depuis des décennies, voire des siècles. Les deux pays devront, désormais, œuvrer solidairement pour optimiser leurs liens traditionnels et leur coopération économique et commerciale dans la sagesse et le respect mutuel.
Il est vrai, néanmoins, que certains observateurs espagnols, sans mérite, s'acharnent à taxer le Maroc comme principal concurrent de l'Espagne auprès de l'Union européenne. Qui oserait y croire ? L'Espagne a des relations géopolitiques et stratégiques avec cette communauté auxquelles aucun autre pays de notre région ne peut prétendre. Entre l'Espagne et le Maroc, il existe des affinités spirituelles, une continuité géographique, une imposante interdépendance économique, de multiples problèmes de sécurité commune et un échange de population inégalable. N'empêche, toutefois, que nos deux sociétés civiles s'apparentent, depuis des lustres, dans beaucoup d'autres domaines et sont condamnées à collaborer, la main dans la main auprès des institutions internationales dans la recherche de solutions efficaces aux problèmes universels les plus sensibles dont, notamment, ceux en rapport avec les droits de l'homme, la pauvreté, le bien-être, etc.
Somme toute, et pour que l'Espagne puisse s'assurer le marché marocain, elle devra se conduire envers nos compatriotes, surtout les plus démunis, avec les égards et attentions qu'ils méritent, tout en honorant les principes fondamentaux de la démocratie et des droits de l'Homme. La raison en est assez simple : un Maroc qui ne met pas en évidence une stabilité politique, une constance économique et un équilibre social cohérent ne saura être attractif aux investissements ibériques et autres. Partant, la corrélation entre l'environnement patronal espagnol prévisible et une société marocaine solide, indécomposable, plurielle et démocratique est, conséquemment, incontournable.
Il va sans dire, enfin, que les relations diplomatiques entre les deux pays, en veilleuse depuis plus d'une année, ont provoqué de profondes émotions et un malaise entre les acteurs économiques des deux pays. En dépit de cette triste apogée, les deux sociétés civiles gardent une conscience significative de leurs intérêts communs et un souhait ardent pour que se rétablisse, au plus tôt, un climat véritable de dialogue et de coopération sincères entre les deux gouvernements. Nul doute qu'il allègera les amertumes et tourments de nos compatriotes à la frontière de Sebta.


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