Appel à la mobilisation générale Le syndicat national des banques n'a finalement pas réussi à mobiliser, jeudi 26 décembre, les employés de la Banque commerciale du Maroc appelés à observer un mouvement de grève qui n'a été que très peu suivi. En tout cas, toutes les agences visitées ce jour ont fonctionné correctement. La guerre qui oppose la Confédération démocratique du travail au Groupement professionnel des banques du Maroc devait avoir comme champ de bataille la BCM, jeudi dernier. Les employés de BCM étaient appelés par le Syndicat national des Banques affiliés à la CDT, à observer une grève de 24 heures. Par ailleurs, cette grève devait être accompagnée d'un sit-in dans la matinée du même jour. Une équipe de la rédaction a pu constater que de nombreuses agences continuaient à fonctionner au centre ville de Casablanca. Autant dire qu'aucun dysfonctionnement n'a été observé auprès des agences. Au niveau du siège, sis avenue Moulay Youssef à Casablanca, le constat sera également le même. Quelques agents brandissant leurs pancartes étaient là dans les premières heures de la matinée. A vue d'œil, ils ne devaient pas être plus d'une trentaine ou tout au plus une quarantaine. En un mot, il serait difficile de parler d'une quelconque réussite de cette grève lancée par le syndicat qui est pourtant le plus représentatif selon ses responsables. Cette grève était motivée par plusieurs revendications. Les responsables syndicaux réclamaient une augmentation de 500 DH du salaire mensuel. Ils demandaient également que les salariés soient gratifiés d'un don de 5.000 DH en récompense de leur travail. Par ailleurs, l'annulation de la note relative à la perte des congés fait aussi partie des revendications du SNB aux responsables de la banque. La liste de revendications est encore longue et comporte encore d'autres points dont la plupart portent sur l'amélioration des conditions financières et l'aide à la scolarisation des enfants. Par exemple, une prime de scolarité variant entre 1.000 et 2.000 DH a été exigée par le SNB. Pour ce qui est des études supérieures des enfants des employés, le SNB réclame une aide de 10.000 DH et un billet d'avion pour les enfants devant poursuivre leurs études à l'étranger. Cette enveloppe est de 8.000 DH s'il s'agit d'études poursuivies au Maroc. Le syndicat veut également que soit supprimée la règle de non augmentation de trois ans pour la femme qui exerce son droit de congé à la maternité. Selon le SNB, la différence entre le traitement des hauts responsables de la banque et celui des employés est trop grande. Il explique que quarante personnes perçoivent des salaires atteignant 20.000.000 dirhams, alors que tous les autres employés, au nombre de 2.400, ne perçoivent que 12.000.000 de DH. Sans doute les arguments ne manquent jamais pour les syndicats quand il s'agit de demander une amélioration des conditions de travail. Cependant, la grande difficulté est surtout de fédérer autour de leurs idées. Une difficulté d'autant difficile à surmonter que le contexte syndical des employés ne s'y prête pas. Une stratégie «feu de paille» Il y a deux syndicats regroupant les employés de banques au Maroc. Le premier, l'Union syndicale inter-banques (USIB) est affilié à l'UMT de Mahjoub Benseddik. Le second, le Syndicat national de banque (SNB) appartient à la CDT de Noubir Amaoui. Les deux syndicats doivent avoir théoriquement comme principal interlocuteur le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM). Il se trouve cependant que seule l'USIB a sa place dans la table des négociations entre le patronat bancaire et les employés. A sa création au début des années 1990, par des dissidents de l'USIB, le SNB avait été reçu à plusieurs reprises par les responsables du GPBM. L'USIB avait alors menacé de paralyser le système bancaire par des mouvements de grève. Ils essayeront d'ailleurs de mettre à exécution leurs menaces, mais sans atteindre la réussite espérée. Par la suite, il y eut un revirement dans la stratégie du GPBM, après avoir refusé de céder pendant un certain temps aux exigences du syndicat historique. Et depuis, le SNB n'a pas voix au chapitre. Cette grève est une nouvelle stratégie qui aurait pu démontrer sa représentativité. Malheureusement, cela risque d'être un feu de paille.