On les attendait avec une bonne dose de curiosité. Toute la question était de savoir à quoi ils ressembleraient, moins de deux mois après le revers essuyé au Ghana. Finalement, le onze national aura été seigneurial. Normal, serions-nous tentés d'ajouter : ce n'était pas plus qu'un match amical ! Positivons tout de même. Ils ont gagné. Ils se sont même fait outrageusement dominants à Bruxelles, au grand bonheur d'un public qui a le mal du pays et qui, depuis un certain temps, a mal en son onze national. Le drapeau rouge et vert fièrement brandi par un public fabuleux, était agité au rythme d'actions lumineuses toutes marocaines et de quatre beaux buts également à 100% marocains. Il y a longtemps que l'on n'avait pas vu cela. La prestation est d'autant plus appréciable que l'on a dû faire dans l'improvisation pour réunir le groupe confié pour vacance du poste à un entraîneur intérimaire, qui avait pour mission première de colmater les brèches. Il s'y est tellement bien pris, qu'il a mêlé au groupe «les siens propres». Ses Olympiques, bien adorés, Hermach, Benjelloun et Zhar, mais aussi le Rajaoui Aïni, qui lui doit désormais sa première sélection. Comblé, il le sera, Fathi Jamal : lesdits joueurs ayant pleinement convaincu. Compter sur la même ossature que celle qui a servi, y introduire quelques changements inédits et sortir un beau match en obtenant une bien large victoire, c'est sûrement fait pour combler tout entraîneur. Relativisons. L'adversaire n'était autre que le onze belge. Des joueurs manquant terriblement de motivation. «L'Euro 2008», pour bientôt, ils n'y seront pas. Dire que ce match contre le Maroc rentrait dans le cadre d'une bien hypothétique préparation pour les éliminatoires du Mondial 2010, c'est aller trop vite en besogne. Le onze belge se porte tellement mal, que l'on ne sait trop du côté du plat pays, ni avec quel entraîneur, ni quels joueurs demain sera fait. Et puis, l'expérience nous a montré que ce serait trop naïf de notre part de nous prendre trop au sérieux à l'issue de quelque match amical, quel que soit le nom ou la troupe de l'adversaire. En France, ils ont été performants contre la France et contre le Sénégal. Quelques jours plus tard au Ghana, ils n'étaient plus que l'ombre d'eux-mêmes. Il s'est avéré alors que la CAN, la Guinée et le Ghana, c'était une autre paire de manche. On se doit tellement de relativiser, qu'à un échelon plus bas le même jour, à quelques heures d'intervalle, il y avait plutôt lieu de se faire des soucis. A Mohammedia, on ne pouvait pas ne pas regretter que l'équipe olympique reçoive son homologue de Guinée dans un match moins qu'amical. Le plus dur, c'était de voir ces jeunes dont la quasi-totalité a dû être appelée, parce que, justement, c'était un match sans enjeu, se produire dans une indifférence difficilement supportable. L'avenir de la grande équipe ne passe-t-il pas par là ? Par le sort réservé aux cadets et juniors également.