Le géant national des services de télécommunications continue sur sa lancée avec une croissance à deux chiffres. Des indicateurs d'activité et des résultats financiers positifs au grand bonheur des clients comme celui de l'Etat face à une manne fiscale généreuse et surtout, des actionnaires arrosés de dividendes conséquents. Abdeslam Ahizoune persiste et signe. Le bilan annuel, présenté le vendredi 22 février, a non seulement atteint tous les objectifs assignés par les instances exécutives de Maroc Telecom, mais s'est même payé le luxe d'accélérer la logique de croissance à deux chiffres. L'on se souvient que, déjà, à la lecture des résultats partiels bouclant la troisième période de l'année, Maroc Telecom avait déjà concrétisé trois fois mieux que ses propres prévisions. En tout cas, si les prévisions pour l'année 2008 tempèrent cette ardeur, il faut bien souligner que l'exercice que nous quittons a représenté un cru exceptionnel, à tous les niveaux. Aussi bien en termes de résultats financiers en hausse remarquable et en parts de marché sur les segments investis, qu'au niveau des performances consolidées du groupe dont la croissance interne, notamment les filiales africaines et maghrébines, sont bien relancées. Ces résultats ont conforté le groupe dans sa position de leader incontesté «monopolisant» les deux tiers du marché national des télécommunications et de partenaire exclusif marocain du secteur pour sa croissance externe. Ces bonnes dispositions ont valu de reconduire l'opérateur historique au top du hit-parade des filiales de Vivendi les plus rentables dans le monde. Concrètement, le groupe IAM a réalisé en 2007 un chiffre d'affaires en progression de 21,8% totalisant plus de 27 milliards de DH qui en fait, et de loin sans rival, le premier opérateur économique national toutes catégories d'entreprises confondues. Le plus étonnant, c'est que le taux de croissance des recettes du groupe a été plus que quadruplé puisque les prévisions initiales tablaient sur une augmentation de 6% seulement du chiffre d'affaires. Le résultat net bénéficiaire a suivi la même tendance avec une variation positive de 19,2% pour totaliser plus de 8 milliards de DH, poussant les actionnaires à se frotter, encore une fois, les mains et se félicitant d'avoir porté leur choix rémunérateur sur un opérateur aussi rentable. Une forte hausse L'excellente financière du groupe piloté par le président Abdeslam Ahizoune est une réalité durable, en constante amélioration qui se manifeste, en termes de ressources disponibles, par une trésorerie bien garnie avec ses 1,5 milliards DH dégageant un flux net en hausse, à deux chiffres là aussi, de 16,3%. Ainsi, si tous les feux continuent d'être au vert pour l'activité en pleine expansion de Maroc Telecom, il faut relever en bonne place que la croissance soutenue et durable s'accompagne d'une accélération au fil des ans tout à fait formidable. Comme en témoigne encore le résultat opérationnel consolidé atteignant 12,2 milliards de DH en hausse de 23,3% sur les mêmes bases comparables. Le mérite de l'opérateur leader national des NTIC n'en est que plus grand en améliorant ses indicateurs d'activités et de résultats en dépit d'un contexte concurrentiel très disputé où les compétiteurs en lice ne se font absolument pas de cadeau, avec d'autres intrants aux dents longues comme Méditel et Wana. Et sur tous les plans, qu'il s'agisse des innovations commerciales ou des nouvelles technologies introduites sur le marché des services de télécommunications ou d'Internet. Et c'est à juste titre que, fort des performances réalisées, Ahizoune a commenté ces résultats en ces termes: «réalisés dans un contexte très concurrentiel, les résultats du groupe Maroc Telecom sont en forte hausse, attestant du succès de nos offres auprès de nos clients, de la maîtrise des coûts d'exploitation ainsi que de l'amélioration des performances des filiales récemment acquises». La tendance devrait se poursuivre l'année en cours en tablant sur un accroissement prévisionnel de 7% du chiffre d'affaires et de 9% pour le résultat opérationnel. Si le segment du mobile est toujours largement accaparé par IAM, avec un parc d'abonnés en hausse de 24,5% totalisant 13,3 millions de clients, et qui caracole loin devant sur le créneau Internet avec ADSL, en revanche celui de la téléphonie fixe sur lequel un certain recul était palpable vient de marquer un regain d'activité se traduisant par une hausse de 1,8% du parc fixe avec 1,3 millions de lignes commercialisées. Ces deux derniers segments ont réalisé, au cours des 9 premiers mois de l'année écoulée, un chiffre d'affaires global de 11 milliards de DH en progression de 7,5%. Quasi-monopole d'Internet et croissance externe dynamique Maroc Telecom conserve une très confortable avance sur le parc ADSL dont le nombre de lignes commercialisées en 2007 a franchi le seuil des 470 000 correspondant à une extension de 86 000 lignes supplémentaires. Si bien que la part de marché détenue par l'opérateur historique confirme le «monopole» quasi-absolu sur ce produit atteignant 98%. Au niveau externe, la croissance du groupe a repris du tonus avec la filiale maghrébine Mauritel qui a réalisé un chiffre d'affaires de 834 millions de DH en progression de 26,4% pour un résultat opérationnel en hausse de 31,5% s'établissant à 389 millions de DH. La dynamique du marché au Burkina Faso a été plus soutenue avec une croissance à 3 chiffres du segment mobile (131%) qui a pesé dans les recettes enregistrées par Onatel qui ont bondi de 209% dépassant les 200 millions de DH. Quant au Gabon, les résultats se sont améliorés en dépit d'une situation encore déficitaire, mais maîtrisée. En effet, le résultat opérationnel s'est nettement amélioré en passant de -912 millions de DH en 2006 à -169 millions de DH en 2007. Les sociétés Mobisud en France et en Belgique qui viennent de démarrer devraient suivre la même logique des bons résultats dans les prochaines échéances. Si l'ANRT a conclu à une année 2007 marquée par «une forte croissance» de l'activité des télécommunications, celle-ci a confirmé la cartographie concurrentielle du secteur dans le Royaume où Maroc Telecom s'accapare 66,5% du marché national et la quasi-totalité sur le créneau Internet. Un régulateur intransigeant qui rend hommage à la transparence et à l'engagement d'un champion comme IAM, voilà qui motivera davantage les troupes d'Ahizoune pour gagner, toujours et encore plus, d'autres challenges.