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Libéralisation des télécoms : Qu'avons-nous gagné ?
Publié dans Challenge le 14 - 06 - 2008

Tout le monde trouve son compte depuis que le marché des télécoms est libéralisé. Le consommateur profite de la guéguerre entre opérateurs, tant sur le plan des produits que sur celui des tarifs de communication. Mais attention : les prix unitaires des communications, surtout dans le mobile, n'ont pas connu, contrairement à ce que l'on pourrait penser, une grande baisse. Car les opérateurs ont trouvé une parade pour les maintenir à un certain niveau. Le gouvernement sort aussi gagnant de ce processus d'ouverture entamé depuis presque une décennie. Il a renfloué les caisses de l'Etat grâce notamment à l'argent dégagé par la privatisation de Maroc Telecom et l'octroi de licences. Il s'est également mis aux standards internationaux. Quant aux opérateurs, ils ont gagné beaucoup d'argent. Rien ne les arrête dans leur développement à la quête du maximum de profits. Une première bataille a opposé deux opérateurs sur le mobile. Ils ont constitué un duopole. Une deuxième bataille a débuté dès lors qu'un troisième opérateur a fait son entrée sur le marché. Un autre duopole a été créé, mais sur le fixe cette fois-ci. Sur le segment du mobile, une bataille à trois va commencer. Comment en est-on arrivé là ? 10 ans de libéralisation, ça mérite qu'on s'y arrête un peu. Révélations sur un secteur où chaque information, considérée sensible, vaut son pesant d'or.
Il n'est pas totalement vrai de penser que la concurrence dans le secteur des télécoms, et plus particulièrement dans la téléphonie, a entraîné une baisse significative des prix… Du moins, ceux des communications. C'est une confidence assez surprenante. Elle est surtout valable pour la téléphonie mobile. En fait, lorsque Maroc Telecom et Meditel ont commencé à s'affronter, la bataille a eu lieu sur le terrain des offres. « La guerre des prix n'a pas eu lieu au niveau des tarifs de communication, mais plutôt au niveau des prix des appareils commercialisés», confirme un expert averti. Les deux opérateurs se seraient alors mis d'accord tacitement (comme cela se fait partout ailleurs, lorsqu'il existe deux opérateurs sur un segment) pour protéger le tarif unitaire nominal qui, au passage, est considéré comme élevé dans la région du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord.
Les deux opérateurs ont choisi, en plus, un système de tarification qui ne correspond pas tout à fait aux minutes consommées dans ce sens où la première minute déclenchée est indivisible. Même en ne consommant que 3 secondes, vous devez payer la minute entière. Ensuite, c'est par palier (généralement de 20 secondes lorsqu'il s'agit du prépayé et par seconde lorsqu'il s'agit des abonnements) que la facturation est établie. Ce système est tout «bénéf» pour les opérateurs. Ils y gagneraient des millions de dirhams par jour. Lorsque Wana a fait son entrée sur ce segment de la téléphonie, il a introduit une nouvelle formule. La filiale de l'ONA a choisi d'opter pour un système de tarification qui fait facturer le client sa consommation exacte. Le tarif n'est pas, pour le prépayé, bien compliqué: ce sont 3 dirhams TTC la minute. En procédant de la sorte, Wana a déplacé le champ de bataille avec ses adversaires. Elle met en avant son avantage sur les tarifs des communications alors que les deux autres préfèrent s'attaquer plutôt aux prix des téléphones vendus. C'est une stratégie que les deux opérateurs ont convenu depuis des années. Avec sa politique, Wana va-t-il changer la donne ? Les avis sont partagés. Selon un professionnel, le marché devrait forcément connaître des changements. « Le duopole Maroc Telecom-Meditel n'amenait pas forcément une baisse des tarifs. Mais à trois sur le marché, nous devrons, a priori, assister à une perturbation du marché. Les tarifs devraient chuter. C'est ce que nous remarquons dans des cas similaires à l'international. Le marché est alors relancé».
«Guerre» au niveau
des prix des terminaux
Pour sauver le business, il faut s'adapter sans pour autant perdre de l'argent. Et les opérateurs trouvent les combinaisons qu'il faut pour y arriver. Pour les deux premiers opérateurs, par exemple, ils ont choisi, lorsqu'il fallait baisser les prix, de compenser le manque à gagner engendré par la multiplication des offres promotionnelles. Sur ce volet, Maroc Telecom et Meditel nous ont montré, depuis des années, comment ils ont affûté leurs armes. L'opérateur historique avait anticipé l'arrivée de son premier concurrent. Six mois avant son arrivée, il a lancé des offres de prépayé. Plus encore, il aurait commercialisé les premières offres relatives aux forfaits (rappelez vous l'offre Khmissa des 5 forfaits) cinq jours seulement avant le lancement effectif du deuxième opérateur. Meditel savait donc que la partie n'était pas de tout repos. Les années qui suivront son démarrage vont être difficiles. Une guerre tant sur le plan commercial que marketing s'est déclenchée. Meditel en avait même fait les frais. L'entreprise n'a commencé à être bénéficiaire qu'après six années de service. Dès le départ, son business-plan s'est retrouvé chamboulé. «Nous avons lancé nos premiers produits au mois d'avril 2000. Deux mois plus tard, nous avons réalisé les objectifs que nous avons fixés pour l'année en atteignant la barre de 400.000 clients », commentel Moncef Belkhayate, l'ex vice-président de Meditel. Un chamboulement qui devrait réjouir le management de l'entreprise. Mais pas complètement. Le marché étant ce qu'il était, Meditel n'avait pas attiré les clients qu'il visait.
Des marges de plus
de 40%
Le deuxième opérateur prévoyait dans son business-plan de répartir, à parts égales, les clients du prépayé et du postpayé. Erreur de prévision. Son parc, dès le départ, s'est constitué dans une large majorité de clients du prépayé. De plus, les revenus par clients (leur consommation) ne correspondaient pas aux objectifs que s'était assignés l'opérateur. Le staff a dû également faire face à un autre souci, relatif au réseau cette fois. Meditel n'assurait au départ que 30% de couverture du territoire. Le rush des clients a entraîné des encombrements et l'effet a été immédiat. L'image de Meditel en a pris un coup! «A cette période, la restructuration financière de la société devenait obligatoire. Nous devions avancer dans nos investissements», souligne Moncef Belkhayate. Malgré les 2 milliards de dirhams perdus annuellement au cours des deux premières années, Meditel a réussi à s'en sortir. Ses actionnaires l'ont soutenu. L'opérateur continue sa conquête commerciale. A ce moment-là, le taux de pénétration du mobile n'est encore que de 20%. Nous sommes entre 2001-2002. La bataille bat son plein entre les deux opérateurs. L'étape qui suivra sera caractérisée par une baisse de tension entre les deux opérateurs. Ils cherchent à réduire leurs coûts. L'un se restructure financièrement tandis que l'autre continue son bonhomme de chemin. L'heure est à la consolidation.
«La guerre est finie », ironise un patron qui a suivi de très près l'évolution du marché. Les deux opérateurs se seraient mis d'accord sur la protection des coûts unitaires des communications. Ne s'en sortant pas encore vraiment, le deuxième opérateur cherche des alternatives. «Meditel a commencé à faire du lobbying pour montrer que son business n'était pas rentable», confie Belkhayate. En ce moment même, l'ANRT (Agence Nationale de Réglementation des Télécommunications) cogitait sur l'éventualité d'introduire un troisième opérateur sur le marché en lui accordant une licence GSM. Nous sommes en 2003-2004. Meditel est encore convalescent. «L'Agence ne voulait pas perturber le marché et léser le deuxième opérateur. Elle a décidé alors de rallonger la durée de la licence de 15 à 25 ans pour donner à l'opérateur plus de répit», explique une source proche de l'ANRT. Meditel pouvait lâcher un «ouf» de soulagement. Le régulateur a donné pratiquement un délai de quatre années de grâce à Meditel pour qu'il sorte la tête de l'eau. La conséquence de la décision de l'Agence a été «verbalisée» dans la note d'orientation générale de la libéralisation du secteur pour la période 2004-2008. Le lancement d'une troisième licence mobile allait se faire en 2007 pour une entrée en exploitation en 2008. Les opérateurs ont maintenant plus de visibilité sur l'avenir du marché. En 2008, ils seront 3 à se partager le gâteau. Il fallait donc assurer les arrières. A la fin de l'année 2004 et au début de 2005, les deux opérateurs se sont (re)montrés très actifs sur le marché. Meditel a, par exemple, lancé 160 offres marketing. «C'est une étape où le marché a été boosté. Le chiffre d'affaires du secteur a avoisiné le seuil de 25 milliards de dirhams», rappelle l'ex vice-président de Meditel. Selon lui, ce chiffre devrait atteindre les 40 milliards de dirhams à l'horizon 2013. Du côté de Maroc Telecom, l'opérateur historique est en train de connaître un tournant dans sa vie. En 2004, il devient une filiale du groupe français Vivendi qui détient 51% du capital. Une participation qui a été augmentée à 53%. Le marché est en plein essor et ce ne sont pas les opérateurs qui vont s'en plaindre. Les marges Earnings Before Interest, Taxes, Depreciation, and Amortization (Ebitda), qui mettent en évidence le profit engendré par l'activité indépendamment des conditions de son financement, des contraintes fiscales, du renouvellement de l'outil d'exploitation (amortissements) et des risques (provisions), dépassent les 40%. Un niveau que l'on retrouve dans les meilleurs standards internationaux, nous dit-on. Le business des télécoms est florissant. Les opérateurs continuent de lancer sur le marché des offres nouvelles qui combinent les heures de consommation, les numéros préférés, les reports de minutes, les consommations illimitées… Tout y est.
Un nouveau duopole…
dans le fixe
Sur le segment de la téléphonie fixe, la bataille n'a pas été clairement affichée jusqu'à l'arrivée de Wana sur ce segment. Meditel, bien qu'il ait obtenu une licence pour opérer sur ce créneau, n'a pas réussi à faire long feu, particulièrement dans le segment des résidentiels. De l'avis de spécialistes, le choix de la technologie utilisée n'était pas adéquat. Maroc Telecom est donc resté maître sur le segment sans pour autant le développer. Le nombre d'abonnés, 1,5 million en 1999, a baissé jusqu'à atteindre 1,1 million en 2002 avant de progresser sensiblement à 1,3 million en 2005 puis rebaisser à 1,2 million en 2006. C'est en 2007 que les performances du secteur ont commencé à changer. Dès lors où la filiale de l'ONA a commencé à commercialiser ses produits du fixe à mobilité restreinte, le parc d'abonnés quasiment doubler en l'espace de quelques mois. Il a atteint 2,3 millions à la fin de l'année 2007 et 2,71 millions au mois de mars 2008. C'est un
« exploit » dans un segment de la téléphonie qui est resté longtemps à l'agonie. En pénétrant ce segment de la téléphonie, Wana a contribué finalement à créer un nouveau duopole, entre Maroc Telecom et lui. Arrivera t-il par contre à casser celui de Maroc Telecom/Meditel sur le segment de la téléphonie mobile ? Il est encore trop tôt pour pouvoir répondre à cette question. Wana vient de commencer à commercialiser ses offres mobiles. Notre source proche de l'ANRT n'écarte pas le fait que la filiale de l'ONA pourra fatalement faire baisser les prix du secteur. Par contre, selon elle toujours, les parts de marché des opérateurs ne devraient pas évoluer fortement. « En rythme de croisière, Wana pourrait gagner sur le segment du mobile entre 10 à 12% de parts de marché ». S'il en est le cas, deux hypothèses se présentent. Soit que Wana réussira à prendre des clients du côté des deux autres opérateurs. Dans ces cas-là, on se demande qui des deux en perdra le plus. Soit que Wana ne perturbera pas le parc déjà constitué de ses concurrents si l'on suppose que le nombre de clients du mobile continuera à augmenter. Le gâteau devra grossir est Wana pourrait gagner les nouveaux clients. Une question se pose alors: le marché du mobile a t-il encore du potentiel ? Sur les 30 millions d'habitants que nous sommes, 20 millions ont des portables. Le marché ne sature-t-il pas ? Moncef Belkhayate, le «pro» des télécoms, est très confiant. «La téléphonie mobile ne peut que continuer à progresser. La croissance annuelle de ce segment peut atteindre les 10 voire 15% ». Son argument ? Le marché est encore captif des générations futures, utilisatrices des NTI.
Wana, 3ème opérateur GSM ?
Au vu de tous les chantiers ouverts depuis des années, la libéralisation des télécoms est-elle pour autant achevée ? Il est clair que le plus gros du travail a été fait. A la feuille de route établie en 2004, il ne manquait quasiment plus que le lancement de la troisième licence mobile. Lors de son dernier conseil d'administration tenu au mois de mai, l'ANRT a décidé de lancer un appel à concurrence pour l'attribution d'une troisième licence mobile pour des services de deuxième génération. A qui s'adresse cette licence ? Le marché se fait l'écho de la candidature de Wana. Un professionnel explique : « Lorsque Wana a obtenu sa licence en 2005, il s'est lancé dans un premier temps dans le fixe à mobilité restreinte. Dans un second temps, la licence lui permettait d'investir le mobile. Les produits lancés sont basés sur la technologie 3G, et plus particulièrement la technologie CDMA. Il n'est donc pas impossible que Wana lorgne la troisième licence de deuxième génération (GSM)». Si Wana soumissionne à l'appel d'offres, s'il le remporte, il pourra switcher alors vers la technologie GSM, et disposer des technologies GSM et CDMA à la fois. Le lancement de l'appel d'offres relatif à l'octroi d'une troisième licence GSM est donc la dernière étape prévue dans la note d'orientations de la libéralisation du secteur pour la période 2004/2008. Cette dernière n'a donc plus de sens aujourd'hui. Azzedine El Mountassir Billah, le nouveau directeur général de l'ANRT, aura donc pour mission de tracer les nouvelles pistes à suivre dans le secteur des télécoms pour les années à venir. Il devra présenter, lors d'une prochaine session du conseil d'administration de l'Agence, des propositions d'orientations générales pour le développement du secteur pour la période 2009/2013.
Trois opérateurs globaux, c'est l'idéal
Les orientations devront permettre de soutenir le développement du secteur, de s'assurer que les différents leviers de régulation (dégroupage, portabilité…) fonctionnent correctement de manière à promouvoir la concurrence, de proposer de nouveaux leviers de régulation, de proposer des actions pour créer une valeur ajoutée autour des infrastructures et des opérateurs existants et de consolider les efforts en matière de généralisation de l'accès aux services de télécommunications. A cet effet, les programmes Pacte (généralisation de l'accès aux télécommunications à toutes les régions du Maroc sans exceptions) et Genie (généralisation des technologies d'information et de communication dans l'enseignement) doivent être poursuivis pour parachever les infrastructures au niveau du monde rural. Sur le plan de la répartition du marché, le secteur ne devrait, a priori, pas connaître de chamboulement. On ne risquerait pas de voir débarquer de sitôt un nouvel opérateur. Lorsqu'elle devait se pencher sur l'avenir du secteur en 2004, le régulateur a préparé une fiche mode d'emploi pour l'ouverture du marché du fixe et l'octroi de licences nouvelles générations.
Dans sa note d'orientation, elle était donc très claire. «L'Agence a voulu d'un marché avec trois opérateurs globaux. Les deux premiers étaient connus : Maroc Telecom et Meditel. Par contre, nous ne savions pas qui serait le troisième », confie notre source proche de l'ANRT. Le chiffre trois représentait un bon compromis pour installer une bonne concurrence sur tous les segments. « C'était l'idéal. Sinon, nous aurions assisté à un saucissonnage du marché », ajoute la source. Les expériences à l'international ont montré que lorsque trop d'opérateurs se disputaient les marchés, deux options se profilaient : soit que certains disparaissaient parce que trop fragiles, soit que d'autres fusionnaient pour atteindre une taille critique. « Notre marché ne l'aurait pas supporté ». Au lieu de passer par ces étapes, l'ANRT a donc raccourci le chemin. La bataille redémarre. ◆
Les engagements sur la durée sont légaux
la durée sont légaux
Dans leurs cahiers des charges, les opérateurs bénéficient de la liberté commerciale. De ce fait, on trouve sur le marché des contrats d'engagement de 6 mois, d'un an, de 24 mois ou même de 5 ans. Selon l'ANRT, cette pratique est donc tout à fait légale. Que risquent les opérateurs si ces engagements devaient disparaître? Le régulateur est clair à ce sujet. On ne peut pas parler d'un quelconque risque puisqu'il s'agit de formules de commercialisation de services déjà étudiés par l'opérateur en termes de gains. Rappelons que dans les contrats d'engagement de 24 mois, par exemple, le terminal est à 0 DH. Cela veut dire qu'il est subventionné par l'engagement du client à rester avec l'opérateur pendant une durée de 24 mois. A défaut, il est assujetti à des obligations particulières précisées dans le contrat. Les contrats sans engagement présentent, quant à eux, une certaine flexibilité pour le client.
Une subvention
de 200 DH/client,
amortie en 3 mois
« Les clients marocains ont bénéficié de manière favorable d'un modèle commercial adopté seulement par le Maroc, dans la région de l'Afrique et du Moyen-Orient. Parole de Moncef Belkhayate, ex-vice-président de Meditel... Le modèle dont il fait référence est celui qui est basé sur la subvention des téléphones. Ce n'est un secret pour personne. Les opérateurs mettent la main à la poche pour pouvoir offrir des téléphones «bon marché». Comment compensent-ils alors le manque à gagner ? Au début des années 2000, la subvention moyenne par client s'élevait à 600 DH alors qu'il consommait environ 100 DH mensuellement. An faisant des calculs simples, il faut donc 6 mois à l'opérateur pour amortir le montant de la subvention. Aujourd'hui, cette subvention tourne autour de 200 DH par client pour une consommation moyenne de 70 DH. Le retour sur investissement est plus rapide : 3 mois !
Sanjay Acharya
Responsable des relations
médias et relations publiques
à l'Union Internationale des
Télécommunications
«Le Maroc a les tarifs haut débit les plus bas d'Afrique»
Challenge Hebdo : quel bilan dressez-vous de la libéralisation des télécommunications au Maroc, depuis 1997 ?
Sanjay Acharya : la privatisation et la libéralisation peuvent découpler le potentiel d'un marché et connecter entre eux, de manière efficace, des domaines qui ne le sont pas. Comme le Maroc en est témoin, la libéralisation du marché international s'avère un outil essentiel pour augmenter efficacement la largeur de bande disponible ainsi que le trafic, et pour faire baisser les prix des services. 99 % des abonnés à Internet dans le pays utilisent le haut débit. Le Maroc propose les tarifs haut débit les plus bas d'Afrique (18 dollars par mois) et compte le plus grand nombre d'abonnés à ce service sur le continent.
C.H. : pensez-vous que l'ANRT joue pleinement son rôle de régulateur?
S.A. : l'ANRT est un organisme de contrôle-modèle en Afrique, comme l'a souligné l'étude de cas réalisée en 2001 par ITU sur le cadre réglementaire marocain. L'ANRT a entamé une réforme du secteur en 1999. Le Maroc a été le premier pays nord-africain à introduire la concurrence dans ce domaine. Les principaux facteurs de succès de cette réforme réglementaire étaient la privatisation du service de téléphone fixe, la libéralisation du secteur (dont l'ouverture sur le marché international), l'attraction d'investissements étrangers directs et la promotion de la concurrence dans tous les segments.
C.H. : avec l'arrivée sur le marché d'un 3ème opérateur global, comment voyez-vous le développement du marché ?
S.A. : Le Maroc a fait preuve de sa capacité incontestable à mener une réforme réglementaire novatrice en vue du développement des TIC. La création d'un environnement stimulant facilite l'investissement et la concurrence rend les services plus abordables pour l'utilisateur final. Les tendances pour l'avenir indiquant une excellente convergence, plus d'applications, de services et de matériels seront disponibles.


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