Les analystes de la BMCE capital Bourse présentent les prémices d'un décollage économique. Leur bilan boursier annuel analyse l'année 2003 et renseigne sur les principales tendances attendues en 2004. «Après plusieurs années d'attente, le Maroc semble connaître une accélération de sa croissance économique», tel est le constat relevé par la BMCE capital Bourse dans son rapport « l'Annuel Boursier ». Pour les analystes, la levée des différentes pesanteurs, qui ont toujours obstrué la voie, a libéré le potentiel de dynamisme de l'économie nationale. L'arrivée au pouvoir de Driss Jettou, avec un programme économique ambitieux, a donné un coup de fouet à l'ensemble des secteurs économiques. Les priorités économiques et sociales ont ainsi été portées au devant de la scène et les différents départements ministériels se sont attelés à résoudre, sur le terrain, la délicate équation du développement. En ligne avec les grands équilibres macro-économiques définis par le gouvernement, l'économie marocaine semble commencer à entrevoir le bout du tunnel, affichant en 2003 une croissance honorable de 5,5%1. « Celle-ci a capitalisé sur le bon comportement de l'agriculture et des BTP ainsi que sur une bonne résistance du secteur touristique face aux événements dramatiques du 16 mai. Par ailleurs, la cession par l'Etat marocain de 80% du capital de la Régie Des Tabacs pour 14,0 milliards de DH a permis de desserrer l'étau sur le budget de l'Etat, lequel continue de bénéficier de mesures de restructuration pour tenter de contenir son déficit à moins de 3%. Cette manne financière qui a eu pour conséquence, entre autres, une détente des taux sur les marchés financiers, ne doit cependant pas faire oublier certains points noirs des finances publics: accroissement soutenu des dépenses de fonctionnement, notamment les traitements, et affaiblissement des recettes fiscales suite à la baisse progressive des droits de douane dans le cadre des accords de libre échange avec l'Union européenne (UE). « Dans un climat porteur, un retour à la confiance a été enregistré à la Bourse de Casablanca, dont le niveau de performance rappelle la période antérieure. L'année qui s'achève a également été le théâtre de plusieurs opérations stratégiques, dont la complexité et le timing de certaines d'entre elles ont surpris la communauté financière », estiment les analystes. Sur le volet boursier, la reprise du marché en 2003 s'est opérée dans un environnement propice, marqué par un regain d'optimisme de la part des opérateurs économiques, par les efforts d'assainissement consentis par les établissements de crédit de même que par les opérations stratégiques menées par les institutionnels. Dicté par les nouvelles règles prudentielles de Bank Al Maghrib, le toilettage des comptes amorcé par les organismes de crédit a permis à nombre d'opérateurs de renouer des liens transparents avec leurs actionnaires. Le réaménagement du portefeuille de participations des Holdings SNI et ONA et le rééquilibrage de leurs structures financières n'aura pas été moins bénéfique au marché casablancais, lequel considère l'avenir de deux de ses capitalisations phares sous un meilleur angle. De même, le rapprochement réalisé entre la BCM et le Groupe WAFA a été bien accueilli par la communauté boursière, du fait de sa contribution à l'émergence d'un paysage financier marocain plus compétitif, à même d'accompagner le développement du tissu économique national. « L'analyse de l'évolution des deux indicateurs boursiers au courant de l'année 2003 se décline en une phase d'évolution favorable durant les deux premiers mois de l'année ; les niveaux planchers atteints à fin 2002 expliquent en partie ce rebond technique », est-il précisé. L'autre volet, une période baissière intervenue durant le mois de mars, s'explique par l'anticipation des résultats 2002 en deçà des attentes. Un cycle ascendant s'étalant d'avril à juin. L'effet des mauvais résultats ayant été intégré par le marché, celui-ci est reparti d'un nouvel élan, capitalisant sur les prémices d'une conjoncture économique plutôt favorable. Une phase stationnaire, reflétant l'inertie traditionnelle de la période estivale. Une dernière remontée de la Place casablancaise, justifiée par une réaction positive du marché aux opérations stratégiques menées sur le front des secteurs des Holdings, des Banques et des Assurances.